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Critique de Terraque


Lire Velibor Colic, c'est entendre sa voix de stentor, se délecter de son ironie mordante, vibrer au diapason de sa vigueur, et s'abandonner à sa douce mélancolie, bref plonger dans l'âme slave !

Ce Manuel d'Exil – Comment réussir son exil en trente-cinq leçons s'apparente à un récit autobiographique. On découvre que l'auteur a pu être un temps « médiatique », une des voix capables de commenter la guerre de Yougoslavie. La première partie s'apparente à un témoignage, retrace l'itinéraire d'un émigré yougoslave au milieu des années 90. Il atterrit à Rennes et entreprend un périple administratif qui résonne encore aujourd'hui. On y découvre des lieux réels, qui pour certains existent encore, tel le foyer Guy Houist. Il a le chic pour dépeindre la ville en un trait de plume. Il est assis sur un banc public et écrit : « Il pleut de l'eau tiède et bénite sur la ville ». Et d'ailleurs se découvre peu après  « pendant une quinzaine de jours , catholique pratiquant ! ».

Puis il parcourt l'Europe au gré des rencontres, de ses projets d'écriture, sous la forme d'une déambulation littéraire. Il retrace la genèse de la plupart de ses oeuvres. Son exergue cite Albert Camus : « Tout le malheur des hommes vient de l'espérance ». Tout le bonheur de Velibor Colic semble venir de la désespérance, tant il joue de ses déboires. Comme lorsqu'il présente les différents procédés pour se suicider. Aucun ne lui convient, bien sûr. Se noyer ? « Non merci à cette époque l'eau est certainement glacée ». Il trouve finalement la solution. Et opte pour le suicide par alcoolisme. Car cela lui laisse le temps de finir son manuscrit. Ce qui le fait écrire un peu plus loin cette formidable assertion : « Ma première nuit de suicide est magnifique ».
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