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Critique de balloonvenus


Je l'avoue et le confesse : malgré ma grande histoire de lectrice, je suis complètement passée à côté de Jane Austen. La faute certainement à mes... préjugés, qui, alimentés par des adaptations cinématographiques plutôt centrées sur le n'amour, me faisaient considérer ces oeuvres comme de jolies bluettes un peu cul-cul la praline, genre que je déteste au plus haut point. Mais de même qu'on va parfois voir une expo de peinture sans trop connaître grand chose de l'artiste, je suis entrée dans ce musée imaginaire avec néanmoins une certaine curiosité. Et quel parti pris original de Nathalie Novi et de Fabrice Colin de nous faire découvrir l'oeuvre de Jane Austen, salle par salle, livre par livre. L'album suit l'ordre chronologique d'écriture des oeuvres, mais on peut déambuler de l'une à l'autre sans risque de s'égarer, au contraire en ayant la chance de tomber sur des personnages à la psyché riche et profonde. Car n'oublions pas que Jane Austen fut la contemporaine de Mary Shelley, bien plus connue que son poète de mari, pour avoir écrit "Frankenstein", le premier livre de science-fiction (et un admirable roman sur la condition humaine), et qu'à peine quelques années plus tard, Ada Lovelace allait inventer l'ancêtre de l'ordinateur. Des femmes donc certes au corps corseté, mais à l'esprit libre. Tout comme les personnages des romans de Jane Austen, que Fabrice Colin nous présente avec une réelle passion et dont il nous donne une terrible envie de faire la connaissance. Des femmes qui n'ont pas peur de leurs sentiments, osent les avouer, même si cette audace peut parfois les faire déchanter. Des femmes libres dans une société qui les maintenait souvent dans un carcan social très serré. C'est d'ailleurs un détail que j'ai souvent remarqué dans les magnifiques et sublimes peintures de Nathalie Novi (paysages oniriques mais avec ce charme anglais unique, admirables portraits mélancoliques dont les traits du visage sont parfois effacés) : les femmes sont souvent entourées d'arbres ou d'oiseaux, comme si les premiers représentaient leur pleine conscience de leur vie, devant ménager raison et sentiments, mais où les seconds représentent leur liberté de femmes qui disent non, de se poser sur la branche du confort rassurant ou de s'envoler vers d'autres cieux, maîtresses de leur destin.
Je viens de fouiller ma bibliothèque et de tomber nez à nez face à "Orgueil et préjugés", jamais ouvert. Nul doute que grâce à ce magnifique ouvrage, à conseiller aux fans (pour la beauté des illustrations comme pour la passion que transmet l'auteur) comme aux novices, il fera partie de mes romans de vacances.
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