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Critique de Patrijob


Quel univers noir, glaçant a imaginé Sandrine Collette dans Les larmes noires sur la terre !
On a peine à imaginer cette ville-casse qui se targue du titre de "centre d'accueil" et dans laquelle des épaves de voitures servent d'abris à des miséreux ramassés dans les rues par les Services Sociaux.
Cela ressemble pourtant plus à une prison d'où s'enfuir est impossible à moins de payer un droit de sortie exhorbitant dont personne, bien entendu, ne dispose.
Sans compter les trafics en tous genres et les risques d'agressions qui ajoutent la peur à la précarité.

C'est dans ce décors de fiction que Moe, jeune créole, est emmenée avec son bébé après avoir quitté un compagnon méprisant et violent et s'être retrouvée errant, sans ressources, aux urgences d'un hôpital.
Elle a cependant la "chance" de tomber sur un quartier accueillant où vivent cinq femmes solidaires et débrouillardes qui les acceptent tout de suite, elle et son bébé..
Cinq femmes qui ont chacune leur passé à raconter, un passé difficile, effroyable même pour certaines et qui les a menées tout droit dans cet enfer.

Se pourrait -il qu'une ville telle que celle-là voit le jour ? Une ville où l'on parquerait tous ceux que l'on ne veut plus voir dans nos rues, sur nos trottoirs, ceux qui nous donnent mauvaise conscience ?..
Je refuse d'imaginer l'être humain capable d'une telle extrémité !

L'écriture de Sandrine Collette est belle, percutante, efficace.
Elle réussit parfaitement à communiquer au lecteur toute l'angoisse, l'horreur des situations vécues par ses personnages.
L'atmosphère de la casse est oppressante et elle parvient admirablement bien à nous en imprégner.

De manière tout à fait contradictoire, c'est justement ce qui limite mon appréciation à trois étoiles.
Malgré un fin pleine d'espoir, j'ai progressé avec beaucoup de difficultés dans ce triste récit.
Je peux faire face à la réalité de la vie et des situations dramatiques qu'elle engendre mais, pour ce faire, j'ai besoin d'un minimum de lumière dans les fictions que je lis.
Je me suis juste horrifiée de quelque chose qui, heureusement, n'existe pas dans nos contrées...
D'après les critiques, il semble que Sandrine Collette soit coutumière des romans d'anticipation noirs.
Je vois donc ce roman comme un mise en garde, un avertissement qui, j'espère, ne se réalisera jamais.

Un bon roman, donc, mais vraiment trop noir pour moi...
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