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Critique de bobfutur


Monumental classique, auréolé d'un charmant voile de désuétude, comme peuvent l'être ces nombreuses oeuvres patrimoniales qui constituent le fond éditorial des éditions Phébus, ce que le lecteur Babelio ODP31 (observatoire de la décision publique de Haute-Garonne ?) souligne très bien dans sa critique. Cette riche collection possède une profondeur abyssale, et son exploration ridiculise le reflet superficiel d'arrière-garde qu'elle pourrait avoir…

Ici, c'est l'ancêtre du « thriller », de la Série Noire, voire de l'inénarrable genre qu'est le « cosy mystery » dont il est question, curieusement livré pour la première fois dans sa version intégrale.
J'ai eu beau chercher, impossible de trouver plus de détails sur la part restituée de l'histoire, l'ouvrage datant de l'ère victorienne (1860), et succès populaire oblige, ayant été très rapidement traduit dans de nombreuses langues.

Bien que d'une taille appréciable, son côté feuilletonesque en fait un roman dévorable rapidement, accentué par une forme alors d'une belle modernité, connaissant différents narrateurs écrivant de mémoire, comme panachage de points de vue d'un événement recouvert sous un certain voile de mystère.

Moderne, encore, car ponctué jusqu'à l'absurde de réflexions à visée féministe, Wilkie Collins amplement concerné par la question. Elles sont ici habilement voilées pour ne pas contrarier le rigide moraliste, qui prendra au premier degré les réflexions du personnage le plus futé de l'intrigue, une auto-proclamée « vieille fille » qui ne cesse de donner raison en parole à ses pairs de son infériorité naturelle, tout en incarnant en acte son contraire…
Cette critique sociétale sera menée de manière plus évidente dans ses oeuvres suivantes, comme « Sans nom », « Mari et Femme » ou « Armadale ».

« Feuilletonesque », « à sensation », car constitué d'une galerie de personnages assez caricaturaux, mais sans pour autant que la grosseur de trait ne bave de la page, comme cela peut arriver à certains de ses nombreux légataires, n'arrivant à trouver ce subtil équilibre propre aux canons de la « littérature populaire ».
Sarah Waters, par exemple, n'ayant toujours pas trouvé la bonne marque de buvard.

Coloré d'un léger voile gothique, l'intrigue pèche au final d'un peu de fantaisie, ainsi que d'un manque évident d'incarnation charnelle, pour pleinement attraper le lecteur ; son héros principal étant par trop médiocre, laissant au roman russe le monopole de la maitrise du jeune idéaliste tourmenté et phtisique.

Une note globale pouvant paraitre moyenne, mais sans remettre en cause son statut d'incontournable classique, qu'il fait bon de lire simplement pour réaliser leur influence.
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