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Emma Allouard (Traducteur)Michel Le Bris (Préfacier, etc.)
EAN : 9782859406738
800 pages
Phébus (26/08/2000)
4.27/5   113 notes
Résumé :
Les inconditionnels de l'oeuvre de Collins (l'inventeur du thriller), et Borges entre autres, considèrent généralement "Armadale" comme son chef-d'oeuvre.
De tous ses romans en tout cas, c'est celui où l'innocent lecteur se perdra avec le plus de trouble - et de délices, l'un n'allant pas ici sans l'autre. Huit cents pages de frissons et d'égarements garantis. Et la mise en oeuvre de toutes les diaboliques recettes qu'exploitera plus tard au cinéma l'admirabl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Tout commence en 1832, dans une station de bain allemande. Un homme agonisant souffle son histoire dans une lettre lettre qui devra être remise à son fils quand il aura atteint sa majorité. La missive dissimule un secret terrible aux conséquences fâcheuses et multiples. le mourant s'appelait Allan Armadale. Mais il existait un autre Allan Armadale. L'homonymie n'est point le fruit du hasard et le destin funeste des pères se poursuit en la personne de leurs fils qui portent le même et unique nom. Ainsi, il y a deux Allan Armadale dans la génération suivante. Ce nom en héritage a tout d'une odieuse malédiction. « Je vois les vices qui ont souillé les pères se transmettre à ses fils et les contaminer ; je vois la honte qui a déshonoré le nom du père retomber sur sa descendance et la flétrir. » (p. 62)
Il est à craindre que les deux Allan Armadale se rencontrent et n'achèvent l'infâme querelle de leurs pères. Mais les deux jeunes gens nouent de solides liens d'amitié. L'un d'eux, qui sait tout de l'inavouable secret, dissimule son identité et se fait appeler Ozias Midwinter. Gentleman en dépit des avanies que l'existence lui a fait connaître, Midwinter veut racheter les fautes de son père, mais il ne peut se départir d'un esprit fiévreux soumis aux rêves. « Mon père m'a laissé en héritage sa croyance superstitieuse en la destinée. » (p. 123) Même s'il lutte contre cette crainte chimérique, Midwinter sent peser sur lui l'ombre du crime de son père. « Ainsi, comme une exhalaison malsaine sortie de la tombe du père, l'influence paternelle venait troubler l'esprit du fils. » (p. 156)
La vengeance des pères s'incarne en la personne d'une femme à la robe de soie noire et au châle de Paisley rouge. Cette perfide créature, agent du malheur des premiers Allan Armadale, déploie désormais son ombre et ses pièges sur la route des fils Armadale. Les deux jeunes hommes vont succomber à ses charmes et à ses manigances, peut-être jusqu'à l'inconcevable. le domaine de Thorpe-Ambrose, héritage du jeune Allan Armadale, est au coeur des convoitises. Et le jeune propriétaire, impulsif et quelque peu niais, ne devine pas la moitié des embûches qu'on lui évite. « le côté faible de tous les hommes, c'est le côté féminin. » (p. 701) Dans le cas d'Armadale, cette sentence s'applique à plusieurs reprises et les ressources de la perverse imagination de l'aventurière manquent de bien peu de triompher de l'insolente chance et de la bonhomie balourde du jeune squire.
Le récit s'articule autour de confidences, de récits rapportés, d'intrusions dans un journal intime et d'échanges de lettres dans lesquelles éclatent les vraies personnalités. La multiplicité des points de vue n'est pas pour rien dans la confusion qu'entretient l'auteur. L'homonymie noue les premiers fils d'une trame compliquée et les machinations odieuses de l'aventurière complètent le travail délicat d'un ouvrage complexe. « Ici encore, comme dans toutes les autres aventures humaines, les éléments discordants du grotesque et du terrible se trouvèrent mêlés par cette inévitable loi des contrastes qui régit tout ici-bas. » (p. 527)
Une galerie de personnages secondaires très fournie permet à l'auteur de disposer toujours du ressort nécessaire pour relancer ou entraver l'action. Qu'il s'agisse des notaires Pedgift et fils, du régisseur Bashwood, de la famille Milroy ou de la mère Oldershaw, il y en a toujours qui, pensant faire le bien, ouvre les portes du mal et d'autres qui, persuadés de commettre le dernier des forfaits, ménagent des issues favorables. Tous ces personnages se croisent et se manquent dans un superbe ballet réglé avec minutie. Que le train parte à l'heure ou qu'un rideau tombe au moment opportun et voilà que l'action aurait pu être tout autre. Mais tout concourt à nouer le plus solidement possible une intrigue tortueuse. La destinée apparaît toujours fermement résolue à suivre son cours et elle se moque des tentatives des hommes pour la contrer. Ici n'existent ni les coïncidences, ni le hasard : tout est soumis à une fatalité qui marche à grands pas vers sa réalisation.
Ce volumineux roman ne souffre d'aucun temps mort. le lecteur est entraîné d'un personnage à un autre, il pressent tous les malheurs et assiste impuissant à leur inexorable réalisation. William Wilkie Collins signe une oeuvre tortueuse et aux ressorts pervers : le lecteur devient complice des vilenies de Miss Gwilt, il est l'oeil indiscret qui parcourt les missives néfastes et il est le témoin silencieux des agissements coupables des uns et des autres. Ainsi poussé dans la foule des coquins, le lecteur ne peut se départir d'un certain cynisme et d'un goût accru pour le malheur.
Ce roman est un pavé dans la mare de la littérature du 19° siècle. Nous sommes loin des simples affaires de coeur des soeurs Brontë. Wilkie Collins convoque tout ce que la femme a de mauvais pour le concentrer en un seul personnage qui devient digne des plus grands méchants de la littérature. J'ai dévoré ce roman et je ne peux que vous conseiller de ne pas vous laisser effrayer par son nombre de pages : vous ne les verrez pas défiler !
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Armadale est le premier livre que je découvre de cet auteur. Commençons par dire que cela ne sera point le dernier, tant il m'a plue, ravie, emportée, enthousiasmée. D'ailleurs, malgré les quelques 900 pages, j'ai été un peu déçue d'arriver au bout...

C'est un peu dire de faire une critique objective de quelque chose qui vous enthousiasme. Commençons par l'humour: délicat, pince sans rire, élégamment tourné, cynique et sarcastique. Un bonheur.

Les personnages, ensuite. Les deux principaux protagonistes, qui partagent donc le même nom, fait inconnu d'un des deux, sont attachants, chacun dans leur genre, j'ai aimé leur amitié, la façon dont deux individus si différents prennent vie sous sa plume et partagent un attachement si fort, mais je dois dire que ma préférence va à Miss Gwilt. Ce qui pourrait sembler à première vue un personnage mille fois vu d'arriviste sans scrupule manipulant les hommes se révèle finalement doté de tellement de nuances que j'ai adoré le personnage... Les extraits de son journal intime sont un exemple du genre, on jurerait qu'ils sont réellement dus à une plume féminine.
Et la galerie des personnages secondaires est à la hauteur des principaux, des avoués à l'ecclésiastique en passant par la mère Oldershaw, un modèle dans le genre de la vieille dame indigne!

L'histoire en elle-même repose donc sur une homonymie, mais ce serait lui rendre bien peu justice de dire qu'elle se contente de cela. Cela vous a un petit côté tragédie grecque et destin en marche, le tout rendu dans une Angleterre engoncée dans ses principes.... La façon dont l'un des deux Armadale réussit à se mettre tous ses voisins à dos d'un coup en ne respectant pas ce qu'une petite ville de province estime être convenable est un modèle de narration.

C'est vraiment un excellent roman qui m'a donné très envie d'en découvrir d'autres du même auteur et que je recommande avec enthousiasme.
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Synopsis : en 1832, un dénommé Allan Armadale débarque avec femme et enfant dans la station thermale de Widbad, en Allemagne. Se sachant mourant, il dicte une lettre qui devra être remise à son fils lorsque celui-ci aura atteint l'âge de raison. Dans cette lettre, Allan Armadale avoue l'assassinat d'un certain… Allan Armadale et conjure son fils, qui s'appelle également Allan Armadale, de ne jamais approcher le fils de sa victime, dont le nom est aussi Allan Armadale.
Hélas, 13 ans plus tard, par un concours de circonstances comme il n'en existe guère que dans la littérature anglaise du 19e siècle, les deux fils Armadale, devenus des jeunes hommes, l'un insouciant et l'autre torturé, vont se rencontrer dans une petite ville du Somerset…

Après le secret de Lady Audley de Mary Elizabeth Braddon (1862), le Mystère d'Edwin Drood de Charles Dickens (1870) et Les Mystères d'East Lynne de Mrs Henry Wood (1861), je poursuis ma découverte du "roman à sensation" avec Armadale (1866) de William Wilkie Collins, l'auteur que la majorité des critiques et des lecteurs d'hier et d'aujourd'hui tiennent pour le maître du genre. Ma première réaction, lorsque j'ai posé la tête sur l'oreiller après en avoir tourné bien à regret la dernière page, tient en deux mots, que je vous livre séance tenante afin de ne pas vous cacher plus longtemps mon émerveillement : "Holy shit!"

Armadale est un roman luxuriant, d'une complexité diabolique, sinon perverse, dont l'action méandrique ne s'essouffle jamais en presque 800 pages. C'est en vain qu'un lecteur, même le plus tatillon, y chercherait le moindre temps mort ou le moindre passage superfétatoire. Je serais presque tenté de qualifier de chef-d'oeuvre ce roman qui tient autant du dédale (par le caractère tortueux de l'intrigue) que de la chorégraphie ou de la mécanique d'horlogerie (par la virtuosité avec laquelle ladite histoire est racontée, à la fois sous forme de récits, de lettres et d'un journal intime). Aucun des romans à sensation que j'ai lus à ce jour n'atteint un tel degré de perfection. Même les Mystères d'East Lynne, qui est pourtant un excellent représentant du genre, n'est certainement pas tout à fait aussi ambitieux et abouti que celui-ci.
Bien que l'humour soit presque totalement absent et que la satire sociale soit feutrée, presque subliminale, un parfum de Dickens imprègne indubitablement Armadale (ramifications de l'intrigue, péripéties multiples, vaste galerie de personnages pour le moins singuliers, ambiances étranges). Mais il serait toutefois erroné, et parfaitement injuste, malgré les quelques similitudes, de réduire Wilkie Collins à un statut de disciple de son illustre aîné car, avec ce génialissime roman, qui est assurément l'oeuvre d'un auteur à part entière et non celle d'un élève, il se pose presque en égal du grand Charles (qui fût son mentor, son éditeur, son collaborateur, son ami et, accessoirement, le beau-père de son frère). Bien sûr, Armadale n'est pas de la même trempe que des chefs-d'oeuvre tels que David Copperfield ou Bleak House (sachons raison garder malgré l'emballement) mais il vaut malgré tout largement certains des romans de Dickens. À commencer par le Mystère d'Edwin Drood, qu'il renvoie au statut de simple brouillon.
Holy shit!
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Avertissement au lecteur étourdi : ce pavé peut se révéler un puissant ennemi du sommeil. Il est fort probable que certain(e)s vont passer des nuits blanches, le coeur battant, la gorge sèche et l'index tremblant de tourner la prochaine page en psalmodiant sans relâche : mais comment tout cela va-t-il finir ?
Les amateurs de la Dame en Blanc, Pierre de Lune, Sans Nom et Mari et Femme (mon carré magique chez cet ami de Dickens) vont retrouver ici tout ce qu'ils aiment.
Une Angleterre Victorienne trop policée pour être réellement honnête, un lourd secret en préambule et qui va peser sur la destinée des héros, une belle amitié, des histoires d'amour impossible, des faux semblants et une galerie de personnages souvent tirés par les ficelles du destin ou de malfaisants.
Un lord passablement écervelé et rayonnant, une épouse clouée au lit et terriblement jalouse, une jeune fille inconséquente, un prêtre de bon conseil et un mauvais mentor, un truculent avoué et son fils, un vieux régisseur passionné et les deux personnages principaux dont le parcours est un hymne à l'oeuvre de Dickens.
Cette fois, Collins joue sur la superstition et le rêve. Déjà, dans Pierre de Lune, on avait eu droit au somnambulisme et aux effets des drogues. Une malédiction pèse sur les deux homonymes, mais c'est bien le personnage de Lydie Gwilt (notez la subtilité en anglais : Gwilt – guilty) qui prend le pas sur l'amitié des deux hommes que tout oppose. Toute la seconde partie du roman lui est particulièrement confiée. Nous avons là un personnage « à la Collins » que les habitués ont déjà croisé dans Sans Nom ou Pauvre Miss Finch. Une femme forte et faible à la fois, tourmentée entre le bien et le mal, ballotée entre une enfance détestable et un besoin, une envie de repentir, mais sa nature sera la plus forte. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai eu constamment les traits de Julia Roberts en référence pour ce caractère extraordinaire, si bien que j'aurais nommé le roman « Miss Gwilt ».
Si le livre affiche 900 pages, c'est d'une part parce que l'histoire est foisonnante, mais aussi parce que Collins ne laisse, comme d'habitude, rien au hasard. le moindre détail est disséqué, le plus petit changement de comportement analysé, les conjectures passées au peigne fin.
On retrouve encore ce qui a fait le succès de cet opiomane notoire : le point de vue change quasiment à chaque chapitre. L'auteur laisse le soin aux personnages de raconter l'histoire. On tremble pour tous les personnages car, chez cet auteur prolifique (27 romans dont à peine la moitié traduits à mon grand dam : je ne maitrise pas suffisamment la langue de Shakespeare pour pouvoir m'offrir le luxe de lire Collins dans le texte et en tirer la substantifique moelle) le bon et le mauvais se mélangent subtilement. le manichéisme n'existe pas chez Collins.

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Mai 1832, Wildbad (Allemagne) ville d'eau dont la réputation des bains n'est plus à faire . Deux personnes arrivent le même jour : Mr Neal, l'écossais et Mr Armadale, l'anglais. Si Mr Neal ne souffre que d'un rhumatisme à la cheville, Mr Armadale lui, en revanche, est mourant … Et le moribond va soumettre une bien étrange demande à l'irascible anglais qui ne saurait refuser : il le prie donc avec insistance de bien vouloir poser sur le papier les terribles révélations qu'il va lui faire, afin de les transmettre à son fils (actuellement en bas âge) dès que ce dernier sera en capacité de les lire … Afin qu'aucune « malédiction » ne vienne briser sa jeune destinée …

Ainsi, quinze années plus tard, le jeune Allan Armadale prendra connaissance du courrier de son défunt père et héritera d'un secret bien lourd à porter … Il devra affronter (et même provoquer) ce que son père craignait plus que tout : une fatale rencontre qui conduira deux jeunes gens à s'opposer … Pour le meilleur ou pour le pire ?…

William Wilkie Collins, possédait une merveilleuse écriture doublé d'un don réel pour les récits haletants. Ce talent unique pour le suspens faisait frémir de jalousie son grand ami Charles Dickens. Les (nombreux) récits de ce précurseur du thriller de l'époque victorienne n'ont rien perdu de leur charme : Armadale est un délice qui ne vous laissera en paix qu'après la lecture de ses 899 pages !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
À dix heures, le lendemain matin, Mr. Neal, qui attendait la visite médicale fixée par lui-même pour ce moment-là, jeta un regard à sa montre et découvrit, à sa grande surprise, qu'il attendait en vain. Il était près de onze heures lorsque la porte s'ouvrit et livra passage au docteur.
— J'avais pris rendez-vous pour dix heures, dit Mr. Neal. Dans mon pays, un médecin est un homme ponctuel.
— Dans mon pays, répondit le docteur, sans mauvaise humeur, le médecin est comme les autres hommes, à la merci des accidents. Je vous prie d'accepter mes excuses, monsieur, pour avoir été si long. J'ai été retenu par un cas grave, celui de Mr. Armadale, dont vous avez rencontré hier la voiture.
Mr. Neal leva sur son interlocuteur un regard plein d'une aigre surprise. Il y avait de l'anxiété sur la figure du docteur, un embarras dans ses manières, qu'il ne s'expliquait point. Les deux hommes se regardèrent un moment en silence, deux types bien tranchés : l'Écossais long, maigre, dur et régulier; l'Allemand corpulent, bonhomme, tout en courbes imprécises. Le premier semblait n'avoir jamais été jeune; le second paraissait ne devoir jamais vieillir.
— Me permettrai-je de vous rappeler, fit Mr. Neal, que le cas qu'il s'agit d'examiner en ce moment est le mien, et non celui de Mr. Armadale?
— Certainement, répondit le docteur, hésitant encore entre le malade qu'il venait de quitter et celui qu'il avait à présent devant lui. Vous paraissez souffrir d'une légère claudication? Permettez-moi d'examiner votre pied.La maladie de Mr. Neal, quelle que fût l'importance que lui-même y accordait, ne présentait rien d'extraordinaire d'un point de vue médical. Il avait un rhumatisme à la cheville. Les questions nécessaires furent posées, on y répondit et les bains nécessaires furent prescrits. Au bout de dix minutes, la consultation se terminait, et le patient attendait, dans un silence significatif, que le médecin prît congé.
— Je ne puis me dissimuler, dit ce dernier avec hésitation en se levant, que je vais être indiscret, aussi vous prierai-je de m'excuser, mais je suis obligé de revenir au cas de Mr. Armadale.
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"A Wilkie Collins revient le mérite d'avoir introduit dans l'espace romanesque les plus mystérieux des mystères : ceux qui se cachent derrière les portes ", soulignait Henry James, admiratif, dès 1865. Quelques lignes, un trait à peine suggéré : voyez avec quel art, sous la plume de Collins, la plus paisible des campagnes devient l'espace de tous les dangers, la plus aimante des familles paraît celer de terribles secrets ! Collins était d'ailleurs le premier à tromper son monde, avec son visage joufflu, ses yeux doux cerclés de binocles de "rat de bibliothèque ", sa barbe de rabbin - comment, sous ses traits d'innocent apeuré, aurait-on pu soupçonner le féroce rebelle, révolté par l'hypocrisie victorienne, acharné à la dénoncer, n'hésitant pas à braver le qu'en-dira-t-on pour vivre deux passions torrides simultanées, l'une avec Caroline Graves, la fameuse "Dame en blanc", l'autre avec Martha Rudd, dont il devait avoir trois enfants ?

(Extrait de la préface de Michel Le Bris)
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« Jeune comme il l’était, l’étranger avait de toute évidence beaucoup vécu. Il causait littérature en homme qui s’y entendait : il dirigeait le gouvernail comme un marin accompli ; il faisait la cuisine, grimpait aux cordages, dressait le couvert avec une sorte de plaisir manifeste à faire montre de son adresse en toutes choses. Ces qualités et plusieurs autres, que le voyage mit en lumière, expliquèrent au révérend l’attrait qu’Allan éprouvait pour lui. Mais les observations de Mr. Brock se bornaient-elles là ? Le jeune homme n’avait-il pas laissé aucun jour pénétrer dans sa vie passée ? Très peu, et ce qui lui avait échappé ne le présentait point sous un jour favorable quant à la moralité. Sa vie l’avait, sans aucun doute, emmené sur des chemins suspects, et l’on voyait percer de temps à autre sa connaissance des ruses employées par les vagabonds. Plus significatif encore, il dormait de ce sommeil léger et troublé qu’ont ceux qui sont accoutumés à se méfier de leur entourage. » (p. 104)
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« Ici encore, comme dans toutes les autres aventures humaines, les éléments discordants du grotesque et du terrible se trouvèrent mêlés par cette inévitable loi des contrastes qui régit tout ici-bas. » (p. 527)
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Mr Brock avait essayé en vain de lui donner de plus hautes aspirations ; il l'avait emmené à Oxford pour lui faire découvrir la vie universitaire, puis à Londres, espérant donner un cours plus élevé à ses idées par le spectacle de la grande métropole.
Le voyage, la nouveauté amusèrent Allan, mais ne lui firent changer en aucune façon sa manière de voir. Il était aussi inaccessible à toute ambition mondaine que Diogène lui-même. "Vaut-il mieux, se demandait ce philosophe qui s'ignorait, trouver son bonheur soi-même, ou laisser les autres le chercher pour vous ?"
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Bande annonce de The Moonstone (2016), mini série de la BBC et adaptation du roman de Wilkie Collins, paru en français sous le titre La pierre de lune.
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