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Critique de jeandubus


Une belle canaille

De Willkie Collins je garde un excellent souvenir de "la dame blanche" lu il y a assez longtemps et je retrouve dans ce roman qui se veut court et à contre-courant une intrigue et des personnages dignes du grand talent de son auteur.

A la première personne du singulier, le narrateur conte ses aventures truculentes à la poursuite d'une femme croisée en coup de vent dans les premières pages et qui vont le mettre dans des situations imprévues.
Brillant et paresseux cet amoureux plein de délicatesse et de fougue délie les noeuds gordiens sans effort pour suivre sa route vers le bonheur.

Beaucoup d'humour, de surprises, beaucoup de fraicheur et de retenue qui permettent d'ancrer l'action dans le 19 siècle victorien, sinistre et hypocrite, que notre personnage rebelle abhorre tout comme l'auteur qui tout en tirant les ficelles nous livre une diatribe caustique et pertinente sur l'art académique , les conventions et les conformismes .

Un excellent livre qui mérite ses cinq étoiles, à ceci près que Michel le Bris, dont le nom figure partout à l'extérieur et à l'intérieur du livre, nous assène un avant-propos dans lequel il déballe toute l'histoire sauf la fin (un épilogue de 5 pages) . Un pensum désarticulé et prétentieux avec notes en bas de pages et renvois à de précédents avant-propos qu'il aurait écrits sur d'autres ouvrages de WK, s'arrogeant ainsi sans le dire la découverte de cet auteur connu, traduit et publié chez d'autres éditeurs depuis longtemps.

Peu fan des avant-propos, j'ai heureusement lu cette dizaine de pages après le roman. Bien m'en a pris et je vous recommande de passer directement au prologue en oubliant ce fâcheux.

Pour revenir à cette édition le parti pris du traducteur d'employer systématiquement l'imparfait du subjonctif est un contre sens puisqu'il tend justement à rattraper l'anticonformisme ou l'amoralité de cette belle canaille par un débit littéraire compassé qui serait la langue du 19°.Hugo, Balzac, Dickens, Sue, Féval auxquels Michel le Bris fait référence en glosant sur WK nous en ont donné une autre version plus palpitante. On imagine la traduction de Shakespeare bourrée de « parvinsse, escaladasse et consorts » par ce traducteur-là, capable de vider les théâtres et les bibliothèques.

A ceci près je donne cinq étoiles à WK moins une pour l'édition, et moins une autre pour le parasitage le Brisien.


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