Les Aventures de Pinocchio

— Je suis entré dans le champ pour cueillir deux ou trois grains de ce raisin muscat, et...
— Mais ce raisin était à toi ?
— Non...
— Et alors, qui t'a appris à prendre le bien des autres ?...
— J'avais faim...
— La faim, mon garçon, n'est pas une raison suffisante pour s'approprier le bien d'autrui...
— C'est vrai, c'est vrai ! s'écria Pinocchio en pleurant, je ne le ferai plus. [...]
— Qui vole le raisin est bien capable de voler aussi des poulets. Je m'en vais te donner une leçon dont tu te souviendras longtemps.

Le film de Disney, qui fut produit en 1940 et donne toujours lieu à de nouvelles adaptations illustrées ( par Disney ) pour les enfants, a entraîné une formidable confusion dans les esprits. (...)
La baleine de Disney a beau être dans la Bible, où elle a englouti Jonas, elle est absente de l'oeuvre de Collodi, qui lui a préféré une pescecane -au masculin- c'est-à-dire un requin. " Jiminy le Criquet " également : Collodi a mis en scène un grillon, un grillon qui parle, il est vrai, et même un beau " parleur ", mais qu'il n'a pas cru devoir baptiser autrement, et qui surtout n'exhibe ni parapluie ni chapeau ! Le renard ? Il est bien présent chez Collodi, où il joue le même rôle, diabolique et funeste, que chez Disney, mais où il ne porte pas non plus de nom : son compère et lui-même y sont désignés tout bonnement comme "le renard" et "le chat", ou, plus souvent encore, "le renard et le chat", ce qui n'est pas sans importance.

Préface de Nicolas Cazelles (édition Babel Actes Sud)

– Mon ami – intervint la marmotte pour le calmer – que cherches-tu donc à faire ? Tu n’y peux rien ! C’est le destin ! Il est prouvé scientifiquement que tous les enfants paresseux qui rejettent les livres, l’école et les maîtres, qui passent leurs journées à jouer et à se divertir, deviennent tôt ou tard des petits ânes. (...)
– C’est prouvé ? – questionna la marionnette en sanglotant.
– Hélas, oui ! Et désormais les pleurs sont inutiles. Il fallait y penser plus tôt.

Chapitre 32

– Bon, on peut savoir exactement ce qui te fait rire, perroquet mal éduqué ? – questionna la marionnette qui commençait à s’énerver.
– Je ris de tous ces nigauds prêts à faire n’importe quelle bêtise et qui se font avoir par plus malins qu’eux.
– De qui tu parles ? De moi ?
– Mais oui, je parle de toi, mon pauvre Pinocchio, qui est assez simplet pour croire que l’on sème et que l’on récolte l’argent dans les champs, comme on fait pousser des haricots ou des citrouilles. Moi aussi, il m’est arrivé d’y croire et, aujourd’hui, crois-moi, je le regrette. Aujourd’hui – mais c’est un peu tard – je sais que pour amasser honnêtement un peu d’argent, il faut d’abord savoir le gagner, soit en travaillant de ses mains, soit en faisant fonctionner son cerveau.

Chapitre 19

Mon garçon, les mensonges se repèrent tout de suite. Il y a ceux qui ont les jambes courtes et ceux qui ont le nez long. A l’évidence, tes mensonges à toi font partie de la deuxième catégorie.

Honteux, ne sachant plus où se cacher, Pinocchio essaya de s’enfuir de la pièce mais il n’y parvint pas. Son nez était désormais si grand qu’il ne pouvait plus passer par la porte.

Chapitre 17

Alors que le pauvre Pinocchio, pendu à une branche du Grand Chêne par les brigands, semblait plus mort que vif, la jolie fillette aux cheveux bleu-nuit se mit de nouveau à sa fenêtre.
En voyant ce malheureux suspendu par le cou que le vent du nord faisait danser au bout de sa corde, elle fut prise de pitié et frappa dans ses mains trois fois.
On entendit alors un grand bruissement d’ailes battant l’air avec fougue et un Faucon de belle taille vint se poser sur le rebord de la fenêtre.
– Quels sont les ordres de ma gracieuse Fée ? – demanda le Faucon en inclinant respectueusement son bec.
Il faut savoir que la fillette aux cheveux bleus était, en fait, une bonne Fée vivant dans ce bois depuis plus de mille ans.

Chapitre 16

Il faut savoir que la fillette aux cheveux bleus était, en fait, une bonne Fée vivant dans ce bois depuis plus de mille ans.

Chapitre 16

Pendant ce temps, un merle blanc s’était posé sur une haie au bord de la route. Il siffla, à l’intention de Pinocchio :
– N’écoute pas ces deux lascars : sinon, tu t’en repentiras.

Pauvre merle ! Il aurait mieux fait de se taire ! Le Chat, d’un seul bond, lui sauta dessus et, sans que l’autre ait pu dire ouf, l’avala d’une seule bouchée, plumes comprises.

Chapitre 12

En effet, alors que tous les humains pleurent ou, du moins, font semblant de sécher des larmes quand quelqu’un leur fait pitié, Mangiafoco, lui, éternuait. C’était sa manière à lui de faire savoir qu’il avait du cœur.

Chapitre 11

Dés que Pinocchio se rendit compte qu’il avait des pieds, il sauta de la table où il était étendu et, fou de joie, commença à faire mille entrechats et cabrioles.
– Pour vous remercier de ce que vous avez fait pour moi – dit-il alors à son père – j’irai tout de suite à l’école.
– Bravo, mon garçon !
– Oui, mais pour y aller, j’ai besoin de vêtements. Geppetto était pauvre et n’avait pas un centime en poche. Il lui confectionna donc un ensemble en papier à fleurs, des souliers en écorce d’arbre et un bonnet de mie de pain.

Chapitre 8