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Critique de Gigi8934


Voilà le livre qui ressort à l'occasion de ce nouveau film. Après la version mise en scène en 2002 de Roberto Benigni, on retrouve ce dernier devant la caméra de Matteo Garrone pour camper Geppetto, le papa de Pinocchio. Il s'agit bien sûr d'un récit archi-connu, écrit en 1881 par Carlo Collodi et devenu rapidement un classique de la littérature, qui raconte de quelle manière un pauvre menuisier italien sculpte un pantin dans une bûche de bois. Contre toute attente, la marionnette s'anime et se met à jouer mille tours pendables au pauvre homme. Chacun de ses mensonges se manifeste par un allongement de la taille de son nez. Finalement et après avoir vécu moult aventures plus cocasses les unes que les autres, il prend chair et devient un véritablement petit garçon. Pour visionner sans a priori cette énième version, il convient d'oublier tout ce qui a été vu précédemment, dont la fameuse déclinaison des studios Disney (1940) qui a figé dans l'imagination populaire le personnage et ses tribulations. Plutôt que d'en effectuer une énième adaptation, l'idée a été de retourner aux sources de l'histoire, en évacuant les clichés répandus auprès des jeunes spectateurs pour revenir à un ton baroque qui représente concrètement une prise de risque. En balayant ce qui a été raconté depuis des lustres, on assiste à une balade féérique, parfois sombre, dans un monde qui renvoie par instants aux univers de Federico Fellini, avec une photographie de toute beauté et une partition stylée de Dario Marianelli, qui joue la touche de la nuance plutôt que de scander le film de manière syncopée. Alors que Disney vient d'annoncer la mise en chantier de son remake live par Robert Zemeckis et que Guillermo del Toro s'attaque à une transcription en stop-motion pour Netflix, « Pinocchio » de Matteo Garrone sonne comme une parenthèse bénéfique dans l'univers aujourd'hui grandement aseptisé de l'Entertainment mondial. Régalons-nous donc sans avoir honte d'y prendre plaisir !
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