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Critique de Mimeko


Dieudonné, vingt-deux ans, vient d'être acquitté, à la grande surprise de son entourage. Mais loin d'être accueilli à bras ouverts, sa grand-mère et sa tante restent distantes, se méfiant de ce gamin qui a mal tourné depuis la mort de sa mère quand il n'était qu'un enfant. le jeune homme reste hanté par la mort de Loraine, béké, une belle cinquantenaire, pour laquelle il travaillait comme jardinier et qui le traitait avec considération, du moins le croyait-il...
Se sentant abandonné, livré à lui-même dans cette île de la Guadeloupe en pleine crise économique - entre grèves, conflits sociaux, quartiers mal famés et délinquance, Dieudonné souhaite retrouver le temps du bonheur, celui où la famille Cohen, l'emmenait sur la Belle Créole, leur voilier au mouillage à Port Mahault, le considérant presque comme un skipper, lui donnant confiance en lui, le traitant comme leur égal.

Maryse Condé nous emmène avec la Belle Créole, sur les traces de DIeudonné, ce jeune homme, qui après dix-huit mois de prison, se retrouve de nouveau abandonné à son sort et qui va se lancer dans une errance pour retrouver ses appuis. Mais c'est d'abord auprès de la famille qu'il ressent du rejet, arrivant comme un chien dans un jeu de quille, et puis Boris, l'ami SDF, poète qui s'est embourgeoisé, qui n'a pas de temps pour lui, ou Dorisca, la petite haïtienne qui le prend sous son aile. Difficile d'oublier le drame et, dans un Port Mahault en pleine déconfiture économique, taillé en pièces par quelques nantis, rebondir paraît impossible...
Entre évènements présents, réminiscences du passé, rêves ou souvenirs fantasmés, cette longue course à la rédemption, dans des lieux autrefois rassurants mais devenus hostiles et surtout les rencontres avec les amis du passé, Maryse Condé brosse le portrait ce jeune homme en fuite car seul. Un roman choral qui n'épargne aucune des populations, antillais, békés, ou étrangers installés dans l'île pour y chercher un peu d'exotisme.
Sombre et marquant dans une langue originale et colorée.
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