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Critique de Isidoreinthedark


Nuit sombre et sacrée met en scène la rencontre entre Harry Bosh, héros récurrent dur à cuir de Michael Connelly et la nouvelle héroïne de l'auteur, Renée Ballard, une jeune inspectrice rebelle qui dort sur la plage et partage avec Bosh une forme de persévérance quasi obsessionnelle. Connelly n'a pas perdu la main et parvient à nous emporter dans l'enquête clandestine que vont mener Bosh et Ballard sur le viol et le meurtre d'une jeune fille de quinze ans dont le corps a été retrouvé dans une benne à ordures, un « cold case » atroce tombé dans l'oubli.

Pourtant, la rencontre entre l'inspecteur au bord de la retraite et la jeune femme sans peur et sans reproche a un côté fabriqué, un peu mécanique, les ficelles du théâtre de marionnettes sont parfois un peu grossières. L'auteur multiplie les parallèles entre ses deux héros. le roman revient ainsi sur l'année 69 où un tout jeune Harry Bosh est envoyé semer la mort dans les tunnels creusés par les Viêt-congs, puis sur la disparition en surf au large d'une plage hawaïenne du père de Renée, alors que celle-ci encore enfant l'attendait au bord de l'océan. Ce retour sur le traumatisme fondateur, le creuset de l'intransigeance et de l'opiniâtreté des deux policiers prêts à tout, permet d'appréhender leur psyché tourmentée. En revanche, la digression sur l'absence de vie sentimentale des deux héros, qui trouvent néanmoins le temps de s'offrir, chacun de leur côté, une aventure sans lendemain ne semble pas indispensable au récit. Les deux protagonistes partagent enfin une relation conflictuelle avec le LAPD, la police de Los Angeles : Ballard a été mutée pour protéger un supérieur dont elle a dénoncé le harcèlement sexuel, tandis que Bosh joue le rôle de fusible dans une sombre affaire de meurtre d'un indic.

Bref, si tous les ingrédients du passage de témoin entre un Harry Bosh un peu usé et une Renée Ballard assez épatante sont là, la mayonnaise ne prend pas. On a parfois l'impression de regarder la saison de trop d'une série qu'on a adorée. Nuit sombre et sacrée apparaît surtout trop souvent pour ce qu'il est, à savoir un pur roman de genre, le thriller noir en l'occurrence, à qui il manque ce supplément d'âme qui le sépare de la littérature, la vraie.
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