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Citations sur S.O.S. (5)

_ "Tu sais ce qu'on m'a dit une fois, Dave ?
De retour au bar avec Dwight, David profita de ces quelques instants de conscience pour commander une nouvelle tournée.
_ Dis- moi, Dwight.
_ Eh bien le mec me dit comme ça : quoi qu'il possède, un homme n'est jamais achevé tant qu'il n'a pas une femme à ses côtés, pour toujours. Et tu sais ce que je lui ai répondu ?
_ Qu'est-ce que tu lui as répondu, Dwight ?
Dwight secoua la tête et leva vers David deux yeux troubles et noyés.
_ Eh bien, je lui ai répondu : vous avez raison, cher monsieur. Une fois qu'il a une femme à ses côtés, pour toujours, un homme est vraiment achevé : détruit, foutu, terminé."
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Enfin bref, déjà dix minutes de retard : je ne peux pas différer le spectacle plus longtemps, n'est-ce-pas ? Bien, alors voyons l'ordre d'apparition...j'ai déjà rayé presque tous les noms...bon...okay : les prix, maintenant (des chocolats, ha ! comme s'ils ne s'empiffraient pas déjà assez comme ça...et puis des huiliers-vinaigriers et des petits verres à liqueur avec le nom du bateau gravé dessus : ravissant). Et j'ai mon pistolet de détresse chargé, tout prêt. Généralement, ils adorent. C'est un truc relativement faiblard, comme un petit feu d'artifice, un mini-SOS, mais tout le monde saute en l'air quand ça part, et puis ils apprécient cette explosion d'étoiles dorées et d'étincelles qui jaillissent et redescendent lentement, comme une fontaine illuminée : c'est le bouquet final, je finis toujours par ça. Bon, allez hop, on y va.
Et il avait à peine bondi sur scène (Bonsoir tout le monde ! Félicitations à tous ! Je ne me présente pas, vous me connaissez : Stewart, l'assistant directeur de croisière...), avait à peine entamé sa présentation que cette saloperie de bonne femme commençait, là, juste devant. Dieu du ciel !
_"Bon, allez, cria Jennifer. On y va ou quoi ? Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'est-ce qu'on atteeeeeend, là ?
_ Chhh, maman ! fit Stacy, étouffant un rire. Arrête, franchement...!
_ Oh, mais tais-toi Stacy. Moi, c'est pour ça que je suis là, pour m'amuser un peu. Allez ! Allez ! C'est vous le gogo boy ? Alors à poil !"
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Au lycée, je sortais avec Superman, voyez ? Carl, il s'appelait. Et bon, d'accord il était un peu nouille, ça c'est sûr, mais pour toutes les filles de l'école c'était genre le Numero Uno. Donc, pas le choix, hein ? Résultat des courses, j'étais obligée de me trimballer partout avec lui dans sa superbagnole, et de me taper ces idioties de match de foot parce qu'il était capitaine de l'équipe. Un jour, je débarque un peu plus tôt, et en fait d'entrainement, Carl s'entraînait sur les pom-pom girls. Ca m'a carrément débranchée. Donc je me suis dit Attends, c'est quoi ça ? Quand tu lis des bouquins, hein, eh bien il y a un truc dedans qui s'appelle l'amour. Je me souviens qu'un trimestre, en français, on avait lu un truc de Colette, c'est ça ? Vous n'avez jamais lu ? Bon, je crois que c'est pas trop connu, mais il y avait un truc qui m'a quand même bien branchée vous voyez ? C'était la...la tendresse. Il y avait des trucs hyper-forts, c'est sûr - mais comme s'il y avait de la douceur en même temps que la force, vous voyez ? Et dans plein de films aussi, ils parlent de ça - c'est comme ça que j'ai appris que ça existait. Qu'on peut éventuellement se mettre au lit avec quelqu'un sans que la personne te saute dessus comme une vache, voyez ce que je veux dire ? Donc finalement, j'ai rompu avec Carl (et vous auriez dû voir la corrida, toutes ces pauvres cloches déchaînées pour se le récupérer; il y avait de quoi mourir piétinée), et résultat des courses j'ai décidé que j'en avais fini avec les mecs. Parce que si tu envoies balader le top, tu fais quoi après ? Tu ne peux que tomber sur de la qualité inférieure, hein ?
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_ Mais enfin, tu sais bien, Jilly, on en a parlé cent fois...
_ Ouais, je sais, mais je sais aussi ce qui va arriver, en fait, c'est que suivant ton fameux projet, on va aller trouver une quelconque entreprise immobilière et poser toutes nos économies sur la table pour essayer d'obtenir un crédit pour pouvoir acheter une misérable petite baraque avec ces trucs à la con, là, je ne sais plus, de chaque côté de la porte. Des fleurs, c'est ça ! Mais sais-tu ce qu'il va nous répondre le mec de l'entreprise immobilière ? Des rosiers, hein, voilà. Oui, le sais-tu ? Je vais te le dire, moi : il va jeter un coup d'oeil sur notre ridicule petit magot, parce que ce n'est rien que ça, Sammy, même si on a économisé et économisé et économisé depuis, oh là là, mais depuis la nuit des temps, c'est dérisoire, pathétique...Et là, le mec, il va dire Non. Tout simplement. Parce qu'à moins de chercher une étable ou quelque chose comme ça, on n'obtiendra jamais de crédit, n'est-ce-pas ? Et sais-tu ce que tu me diras à ce moment-là ? Tu te tourneras vers moi et tu diras, oh,pas de problème, mon amour, et tu suggéreras, juste ciel, qu'on redouble d'efforts, quelque chose comme ça, et moi je travaillerai dans deux bars pendant que tu feras le taxi toute la nuit, et même comme ça, il nous faudra des années, n'est-ce pas, Sammy ? Et sais-tu ce qui arrivera durant toutes ces années ? Il arrivera deux choses : d'une les maisons seront de plus en plus chères et de deux nous on aura vieilli...et pour rien.
Je ne veux...je ne veux pas économiser mon argent, Sammy. Je ne veux pas le mettre en commun avec le tien. Et je ne veux pas, je ne veux pas le regarder s'amasser et faire des petits. Je veux le dépenser, Sammy, jusqu'au dernier sou, au fur et à mesure. Et puis je veux des cartes de crédit plein mon sac à main, pour m'endetter et me surendetter, jusqu'au cou, comme tous les gens normaux, les gens vivants. Ouais. C'est ça que je veux. Je veux de jolies choses, je veux m'amuser, me faire plaisir...et ça je le veux maintenant. Et ça, ce n'est pas du tout, du tout le genre de fille faite pour toi, n'est-ce-pas, Sammy ?
Sammy la regardait sans rien dire.
_ Jilly, on peut parler de tout ça...
_ Mais bordel, qu'est-ce-que je fais , là, à ton avis ?
_ C'est presque l'heure de mon service, dit-il doucement.
_ Vas-y alors.
_ On ne peut pas...? Tu n'as pas envie de faire l'amour...un peu ?
Elle rejeta la tête en arrière, au comble de l'exaspération.
_ Impossible. C'est comme ça.
_ Ah bon...alors, je peux peut-être juste te prendre dans mes bras...?
_ Tu vas être en retard, Sammy. Vas-y, d'accord ?
_ Tu veux que j'y aille? Il me reste une demi-heure...
_ Oui, Sammy. Vas-y maintenant. S'il te plaît. Je suis...désolée.
Il se leva et sortit presque en trombe, refermant la porte derrière lui d'une main ferme. Il resta là, le souffle court, le sang aux oreilles. Bien se dit-il. Parfait. J'y vais. Je vais chercher ce Rollo, et le trouver. Déjà. Parce que quand je l'aurai trouvé, je pourrai le tuer, ce salopard.
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Ce que j'ai préparé pour dîner, tu n'en veux pas. j'ai déjà mangé, voilà ce que tu réponds toujours, mais non, David, tu n'as pas mangé : tu as bu. Et tout ce que tu es encore à peu près capable de faire, c'est de tirailler comme un chimpanzé sur le déshabillé de soie et dentelles que j'ai mis pour toi, puis une fois que je t'ai montré comment le dégrafer, tu parviens à focaliser ton regard une seconde, tu t'en mets plein les yeux, et tu te laisses tomber sur moi, David - tu me tombes dessus comme un sac de patates soudain éventré sur le sol, et le sol, c'est moi. Et même là, si je te laissais faire ce que bon te semble, tu trouverais juste le moyen de t'endormir. Combien de fois, David ? Combien de fois est-ce arrivé ? Combien de fois ai-je chuchoté à ton oreille, puis crié, puis gueulé en te maudissant, avant de devoir m'extraire tel un lombric de sous ce sac à bière puant et inerte ? Il faut que je te mordille, encore et encore, que j'utilise tous mes doigts comme une fille de ferme en train de traire une vache, pour que tu puisses éventuellement arriver à quelque chose. Et moi ? Moi, j'en retiens surtout un bref frisson, genre décharge électrique, suivi d'un affaissement général et d'une sensation de mouillé. Pourquoi est-ce que je tiens à toi ? J'ai trente-six ans, David : prochain arrêt la quarantaine. Je veux, il me faut un homme à moi; mais plus encore, j'ai besoin de quelqu'un qui prenne soin de moi : et c'est toi, David, toi. Ne me demande pas pourquoi toi, peut-être simplement parce que tu es là, et qu'il n'y a personne d'autre.
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