AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 46 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
3 avis
1
0 avis
Où es-tu Bérénice?

Dans son nouveau roman Claire Conruyt raconte le séjour d'une mère et de ses enfants sur une île de l'Adriatique. Un dernier séjour qui est aussi une quête spirituelle, un adieu à l'enfance, une fuite éperdue.

Le ferry qui accoste à Sjena compte parmi ses passagers Bérénice, Pierre et Orphée. Une mère et ses deux enfants étreints par l'émotion. Ils retrouvent une terre qu'ils chérissent, la promesse d'une parenthèse enchantée durant laquelle ils retrouvent Anouk, restée à demeure.
"L'île était un continent inexploré. du moins, c'était ainsi que nous la percevions. C'était une terre originelle où la violence n'avait pas encore été matée. Une terre d'asile où se retrouvaient
les affranchis. Les marginaux. Il n'y avait ni rang ni hiérarchie. (...) C'était une terre dure où nous étions absolument libres. Un rêve éveillé pour les enfants que nous étions."
Et de fait, les premiers jours sont idylliques. Un parfum de liberté emplit l'air chaud. La mer est belle, les enfants insoumis. "Les règles habituelles que nos parents nous imposaient étaient abolies. Entre le monde des adultes et le nôtre, une frontière s'érigeait, un mur épais que personne n'osait franchir. Ils avaient leur territoire et nous avions le nôtre. La seule condition était d'être de retour à l'heure du dîner. le reste nous regardait, nous n'avions aucun compte à rendre."
Mais au fil des jours, la belle harmonie est troublée tout à la fois par les garçons qui se laissent aller à quelques rites initiatiques loin d'être anodins, mais surtout par la fièvre qui gagne Bérénice. Derrière le feu de la passion, derrière l'admiration, derrière l'envie, on sent poindre la jalousie, l'incompréhension, le drame.
Si la beauté et la faconde d'Orphée séduisent les îliens, elle commence à irriter Pierre. Tout comme ses talents de conteur, lui qui est capable de ressusciter la mémoire de Sjena "en donnant une voix aux maisons abandonnées".
Car ce petit frère qui aime raconter des histoires, qui est capable de "repeupler cette île désolée de destins superbes", peut aussi être le messager de l'apocalypse. Alors sa beauté devient inquiétante. "On ne lui donnait pas d'âge, il avait les traits d'un immortel."
Les rêves - que l'autrice nous livre tout au long du roman - se transforment alors en cauchemar. Petit à petit, on voit poindre la folie. Comme une vague qui enfle et grossit, elle va venir briser ce séjour. Pierre essaie de résister, mais Orphée décline en voyant sa mère, sa complice, s'enfoncer "incapable, désormais, de la suivre dans sa folie." Elle s'absente de plus en plus fréquemment jusqu'au moment où elle ne reparaît plus.
Claire Conruyt réussit parfaitement à rendre l'atmosphère de ce paradis qui va finir par devenir un enfer. Elle montre aussi combien la quête désespérée de Pierre et d'Orphée pour retrouver leur mère.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          230
« C'est notre dernier été tous ensemble, Pierre.»
Telle une funeste prémonition, le roman s'ouvre sur cette terrible déclaration de Bérénice à son fils aîné. Dès lors, Pierre, narrateur et témoin impuissant d'une fin annoncée, raconte la parenthèse (dés)enchantée de ces dernières vacances passées, comme chaque année, avec sa mère et son jeune frère, Orphée, sur la petite île de Sjena, terre de leurs ancêtres, perdue dans la mer Adriatique. Une île hors du temps, presque primitive, surnommée « l'île des ombres », mais sur laquelle souffle encore un vent de liberté. Une île qui semble dotée d'un étrange pouvoir, capable d'éveiller chez les siens une mélancolie enfouie, empreinte de nostalgie et de folie…

Dans son deuxième roman, Claire Conruyt revisite de manière originale le mythe d'Orphée et Eurydice, la reine de l'ombre ayant remplacée l'amante perdue, dans cette fable aux allures de tragédie grecque. Bérénice tient à merveille son rôle d'héroïne tragique, offrant le portrait d'une mère aimante mais abusive, prête à tous les sacrifices pour ses enfants mais capable de les entraîner sans concession dans sa tourmente.

Pierre, en tant qu'acteur mais aussi spectateur de cette lente descente aux enfers, rend habilement la montée progressive de la folie. La tension est croissante, palpable et l'onirisme du texte ne suffit pas toujours à en masquer l'horreur, notamment dans cette scène de chasse à l'enfant particulièrement oppressante…. Une intensité se dégage du texte, mais également un sentiment de confusion qui le rend parfois difficile à suivre… C'est beau et triste à la fois.

Les chapitres sont brefs et la plume poétique, marquée par une forte puissance évocatrice, presque incantatrice, nous place sans cesse à la limite du rêve. Il y a chez Claire Conruyt une vraie qualité littéraire. La mise en scène est soignée, l'atmosphère sombre est inquiétante à souhait, néanmoins, malgré toutes ces qualités, il m'a manqué quelque chose pour être vraiment touchée par cette histoire. Pierre, dans sa normalité, n'a pas su m'emporter dans le tourbillon de folie qui entraîne sa mère et son frère dans les méandres de leur intériorité et c'est avec une certaine distance que j'ai suivi le récit de cette jeunesse qui s'achève et de cette innocence perdue… Un roman qui m'a rappelé le superbe roman d'Olivier Bourdeaut : « En attendant Bojangles », la légèreté en moins…
Commenter  J’apprécie          230
Pour qui s'avance dans la nuitClaire Conruyt (France) – 2023 – ed. L'observatoire
Sjena est la mère d'Orphée et de Pierre, ils partent tous ensembles pour un nouvel endroit où vivre plus heureux (Au propre comme au figuré).
J'avais parfois l'impression de lire quelque peu le recueil de Dépression de Sjena. Sa thérapie… Elle gagnerait à avoir de le joie de vivre…
Les rapports entre les garçons et leur parente sont légèrement « bizarres », je trouve Sjena fragile émotionnellement et pense qu'elle n'assure pas toujours en tant que maman.
Un peu plus que dépressif, disons que ce livre est mélancolique.
On peut y voir une oeuvre abstraite, presque de la poésie (berk !).
Certains passages poignants sauvent le livre du naufrage, des métaphores religieuses… On aime ou on aime pas, chacun chez soi x-)..
C'était plutôt pénible à Lire j'ai dû pousser un max. Au moins ce n'est pas un Taiseux et j'ai réussi à la terminer ; )…
Phoenix; @++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
Commenter  J’apprécie          182
Le premier roman de Claire Conruyt , « Mourir au monde » avait été pour moi un énorme coup de coeur. L'auteure racontait avec une grande poésie, l'histoire d'une amitié et d'un affect très puissant qui allait se créer entre deux soeurs d'un couvent.
*
Son deuxième roman est tout à fait différent de son premier, même si j'ai retrouvé sa même belle poésie et son lyrisme.

Nous suivons le chemin de vie de Bérénice, une femme mystérieuse et seule, une femme sombre qui souffre et qui semble souvent côtoyer la folie. A moins que ce soit cette île qui la transforme ?
Il est difficile de savoir dès le départ, si elle veut s'échapper du monde présent ou si elle pense retrouver ce monde nouveau sur cette dite île étrange où elle se réfugie chaque année.

Bérénice est accompagnée par ses deux fils, très différents l'un de l'autre. Il y a déjà le petit Orphée, le doux rêveur qui voue un amour infini à sa mère. Je l'ai senti déterminé à suivre sa mère et son ombre, jusqu'au bout du monde, jusque dans sa démence, jusqu'en enfer, jusque dans la mort.

Et puis il y a Pierre, le fils ainé, qui a les deux pieds plus ancrés à la terre. Pierre qui souffre parfois de cette relation fusionnelle qui existe entre la mère et son petit frère.
D'instinct, Pierre sait que sa maman et Orphée sont des êtres fragiles, beaucoup trop plongés dans leurs songes.
Malgré son jeune âge, il s'est donné une mission, celle de les protéger d'eux-mêmes et des menaces du monde extérieur de cette île. Une île qui lui semble aussi inquiétante que magique.
*

Par ce roman, Claire Conruyt m'a propulsé dans un univers étourdissant.
Un univers où j'ai constamment et délicieusement oscillé entre un monde réel et un monde onirique, entre la raison et la folie, entre la lueur du jour et les étoiles de la nuit, entre la douceur d'une mère et la fraicheur d'un lac, entre les rêves d'enfant et ses cauchemars, entre la luminosité de la vie et l'obscurité de la mort, entre le chant des anges et l'appel fascinant du néant.

Un monde où les êtres se transformaient et se métamorphosaient, et d'autres qui restaient impassibles se figeant pour une éternité.
*

Je vous invite à découvrir ce roman étrange, où j'ai vu souffler le murmure des rêves, où j'ai entendu les cris des coeurs, où j'ai senti parfois le grondement sourd des silences.


Commenter  J’apprécie          175
L'année dernière, entre les murs d'un couvent discret, j'ai fait trois rencontres. Celle d'une jeune romancière d'abord, puis celles des deux religieuses à la lumineuse connivence dont elle dressait alors des portraits superbes. C'était un premier roman, ça s'appelait "Mourir au monde" et j'étais conquis.

Un an et demi plus tard, c'est avec joie et curiosité (mais aussi un peu d'appréhension !) que je retrouve l'écriture délicate et poétique de Claire Conryut, pour cette seconde parution au titre sibyllin et à la quatrième de couverture tout aussi énigmatique. Il y est question d'une île, de ruines et de criques hantées, d'une danseuse flamboyante et d'une mer belliqueuse... Tout ça est plutôt vague, vous en conviendrez.

Alors enfin j'ai ouvert le livre, et Bérénice était là. Baroque, fantasque, lunatique.
D'elle on ne sait presque rien sinon son goût pour la peinture et l'art sous toutes ses formes, son humeur changeante et l'attraction qu'exerce sur elle l'île de Sjena où elle s'en va trouver refuge quand sa mélancolie chronique la submerge.
De ses deux enfants on ne sait guère plus, si ce n'est qu'ils se prénomment Pierre (l'ainé) et Orphée (le cadet). On ignore tout le reste, de leur âge à l'identité de leur géniteur (dont pas une fois il n'est fait mention).
Quant à Sjena, petite île perdue quelque part en mer Adriatique, inutile de chercher à la localiser sur une carte : elle n'existe pas plus que celles de l'Atlantide ou des Hespérides.

C'est ainsi dans un cadre géographique (et temporel) particulièrement flou que Claire Conryut situe ses trois personnages, tissant autour d'eux une sorte de drame antique plein d'excentricité, d'étrangeté et de mystère...
Qui donc est cette femme instable, dont la folie se précise au fil des pages, et qui déborde d'un amour quasi-toxique pour son fils cadet ? Quels sont les pouvoirs qu'elle prête au jeune Orphée, le chérubin-musicien-poète qu'elle vénère comme un demi-dieu ? Comment Pierre, le narrateur de ce curieux conte onirique va-t-il s'accommoder du rôle d'intermédiaire qui lui est dévolu, entre une mère à la personnalité si insaisissable et un petit frère aux talents prodigieux ? Que signifient ces rêves cryptiques, partagés en duo à la nuit tombée dans les ruines d'une église éventrée "sonnant des heures aléatoires" ?
Il est vite apparu que la plupart de ces questions resteraient sans réponses : dès les premiers chapitres j'ai su que cette lecture serait particulière, immédiatement j'ai compris que je ne comprendrai rien (ou presque).

Et pourtant quel délice de se laisser porter par la prose poétique et soignée de Claire Conryut, teintée de mysticisme et de mythologie !
Quel étonnant voyage que celui qui nous est proposé sur cette île hors du temps et peuplée de fantômes, cette île "qui ne se donne pas à n'importe qui" mais qui "éprouve les âmes avant de se révéler" !
Et pour finir, bien sûr, quelle étrange famille ! Les liens qui unissent les deux frères sont troublants, et la relation établie entre Orphée et Bérénice - l'un sublimant la folie de l'autre - est d'une nature et d'une intensité telles que le lecteur en vient à éprouver à son égard un malaise évident.
D'ailleurs la jolie couverture (Maxfield Parrish / "Soirée étoilée" / 1900, pour ceux que ça intéresse), donnait déjà à elle seule une idée assez juste de l'atmosphère envoutante et des curieuses impressions qu'allait produire cette histoire tragique, celle d'une "femme perdue dans le bleu", d'une "reine des eaux dormantes"...

Entre rêve et réalité, Claire Conryut signe donc avec "Pour qui s'avance dans la nuit" un deuxième roman réussi, ouvert à bien des interprétations...
En plus de toutes les autres, elle ne manque pas de soulever une dernière question : "peut-on suivre quelqu'un jusque dans sa folie ?"
Et d'y répondre dans la foulée : "Sans doute, oui, si on l'aime vraiment".
Commenter  J’apprécie          156
Dans cette version moderne du mythe grec, Orphée réussira-t-il à sauver Eurydice? Sortira-t-il avec elle du pays des songes? Ici, Orphée est un jeune garçon en vacances avec sa mère, Bérénice, et son frère, Pierre, sur l'énigmatique île de Sjena. Pour sauver sa mère, il doit se détacher de sa condition de simple mortel pour revêtir les oripeaux du poète. Ainsi, il pourra entrer dans le royaume des rêves et y accomplir son destin.

Dès l'incipit “C'est notre dernier été tous ensemble, Pierre” règne une atmosphère lourde et menaçante sur cette île nimbée de mystère, qui fait résonner en moi les brouillards inquiétants du Rivage des Syrtes de Julien Gracq. Ces habitants y suivent un rite ancestral marquant le passage de l'enfance à l'âge adulte : à la nuit tombée, ils organisent une chasse à l'homme avec les enfants de 10 ans à travers une forêt dense peuplée d'animaux sauvages. La citation de Novalis placée en épigraphe du roman prend alors tout son sens “tu as vécu dans la nuit, tu m'as rendu homme”. Orphée en ressort grandi, fort d'une confiance lui permettant d'affronter le monde...et le pays des songes. Il est alors emporté dans la folie de sa mère jusqu'au poème final, beau et sombre à la fois.

Claire Conruyt nous confie en appendice de ce qui est son deuxième roman qu'il “est né dans la nuit”, “éprouvante et longue”. Elle nous plonge avec elle dans une nuit peuplée de rêves éthérés avec ce conte envoûtant et original.
Commenter  J’apprécie          102
Une île de la mer Adriatique. Bérénice et ses deux fils viennent y passer l'été, comme chaque année, retrouver le sein resourçant de cette terre émergeant de l'immensité bleue. Pierre le narrateur, adolescent réduit par le dédain maternel à sa normalité accablante, et son jeune frère Orphée, dont l'exceptionnelle beauté n'a d'égale que la richesse intérieure. Si l'île de Sjena parvient à étouffer la tristesse de Bérénice, à révéler le feu de la danseuse qui dort en elle, sa sombre magie l'attire aussi jour après jour dans un univers onirique qui menace de l'avaler. Pierre observe les charmes de l'île, ses animaux sauvages, ses traditions brutales, ses édifices abandonnés où résonnent les plaintes de fantômes esseulés. Et il craint de perdre sa mère, de ne pas pouvoir protéger son frère de la folie maternelle, de les voir disparaître tous deux là où lui-même ne pourra jamais les suivre…

Un bien étrange roman, plutôt un long poème en prose, qui revisite à sa façon le mythe d'Orphée et Eurydice, celui d'une descente aux Enfers où les morts côtoient d'étranges créatures. C'est un récit à l'inspiration mythologique et aux accents gothiques, où la figure de l'amante emprunte le visage d'une mère, où la folie perce la carapace du quotidien pour en éprouver la réalité, où les courtes scènes s'enchaînent comme des perles pour composer un collier mystique. Les personnages paraîtront peut-être trop artificiels et éthérés pour susciter vraiment l'empathie, mais une tristesse poisseuse habite ces pages, ici et là éclairées par la beauté des mots, et les ambiances des lieux sont habilement rendues. le style est élégant, évocateur, peut-être parfois un peu trop ostentatoire dans sa recherche d'effets. Certaines scènes, comme un dangereux bain de mer où une chasse à l'enfant dans la nuit, marqueront les esprits. Cependant, l'ensemble trop hermétique et l'impression de dilution au fil des pages risqueront de décourager une partie des lecteurs. Les plus téméraires rechercheront la symbolique, imagineront les blessures secrètes que l'autrice a réouvertes pour donner naissance à ce texte… à vivre comme une expérience intérieure.
Commenter  J’apprécie          101
Aïe, aïe, aïe,grosse déception : où est passée la Claire Conruyt de : Mourir au monde?que j'avais lu ,il y a deux ans dans le cadre de : Terres de Paroles 1er roman ,1ères paroles.?
Je l'avais classé 1er dans mon vote et hélas c'est Blizzard qui a obtenu le 1er prix mais elle était 2ème tout de même.
Et la je suis restée au bord du chemin impossible de " rentrer " dans cette invraisemblable histoire!
Bérénice est un mythe grec ,amoureuse de Titus .
Orphée est marié à Eurydice qui ,le jour de ses noces est mordue par un serpent et meurt .Orphée aura ( grâce à un Dieu je ne sais plus lequel?) le pouvoir de la faire revenir à la vie a une seule condition qu'il ne la regarde pas lors de son retour à la vie et malheureusement il se retournera et Eurydice sombrera à nouveau .
Dans ce roman Orphée est le fils de Bérénice et le petit frère de Pierre.
Une relation étrange, je dirais presque malsaine unit la mère et le fragile et délicat Orphée.
Surtout lors de leur arrivée sur l'île de sjena.
Les lieux sont étranges charges de mythes ,de fantômes.Pierre malgré le manque de tendresse de sa mère fait tout ce qu'il peut pour protéger son petit frère ,qui est en adoration devant une mère qui si j'ai bien compris a des crises de folie.
Est - ce un conte gothique?
Je m'y suis perdue et je n'ai toujours pas trouvé le sens ou la morale de cette histoire??
LA fin je ne l'ai pas comprise non plus ???
Bref pour moi une grosse déception !!!
Drôle de coïncidence, mon petit fils vient d'apprendre ce mythe , il est en 6ème et le Dieu est Hadès le maitre des enfers, merci Thomas.
⭐⭐
Commenter  J’apprécie          90
« Je cherchais la chute, je cherchais l'origine. Tout était là, tout a toujours été là, tout, en même temps ».
De poèmes, de folies et d'errances.

Conte gothique intrigant et étrangement déroutant, mêlant quête éperdue, rites initiatiques et mythe d'Orphée revisité.

Bérénice et ses deux fils qui la vénèrent, Pierre et Orphée, débarquent sur l'ïle de Sjena…
Là-bas la frontière entre les mondes est infime.
« J'ai perdu mon Eurydice… Sort cruel… » l'air de Gluck, le chant d'Orphée, m'a charmée tout au long de ma lecture.
Moi, pauvre mortelle, c'est Bérénice, hantée par ses démons, qui m'a perdue dans les méandres de ses tourments. Spirale ténébreuse enveloppée de phrases sibyllines.
Un fil d'Ariane bien complexe et emmêlé pour mon humble condition ici-bas…

L'espérance de repousser les limites de la condition humaine et les franchir grâce à l'art… Une expérience douloureuse… Dépasser la mortalité et les obstacles, noyer les peurs dans les pleurs…affronter les dangers, hanté par tous les fantômes à braver…
Mais la mer, les songes et les ténèbres menacent d'engloutir Bérénice et ses deux fils.

Orphée prince des songes, petit roi poète, son grand frère protecteur Pierre, et leur reine-mère adorée Bérénice, engluée dans ses tourments, à la lisière des rêves poétiques et du réel tragique.

J'ai aimé le style d'écriture, poétique, tonalités musicales, spirituelles, la symbolique omniprésente ; mais l'histoire même, mystérieuse et macabre, m'a déconcertée.
Ce roman exigeant m'a interpellée, sans cesse en recherche d'explications aux sens cachés.
Commenter  J’apprécie          90
Sjena, une île mystérieuse quelque part au milieu de l'Adriatique.
C'est là que débarquent Berenice et ses deux fils, Pierre et Orphée.

Ce décor paradisiaque, entre ruines et criques, sauvage et farouche, va petit à petit révéler les personnalités. Cueillir au plus intime, au plus laid aussi, de ces trois personnages.

Les angoisses maternelles s'epaisissent, des envies de fuite en avant et cette obsession, comme un fil rouge : protéger Orphée. Mais de qui. de lui-même ou de la mère ? de l'île et de ses fantômes ?

La jalousie se faufile, sournoise, dans la relation fraternelle, mâtinée d'amour et de dévouement.
Orphée prêt à tout pour sauver leur mère, avec ses excès et ses idées baroques.
Et Pierre, comme chevillé à l'un et à l'autre, Berenice et Orphée, parfois presque indissociables.

Entre onirisme et conte, la plume gracieuse de Claire Conruyt m'a séduite. Des touches fantastiques disséminés aux endroits stratégiques nuancent ce texte aux accents gothiques.

Commenter  J’apprécie          70




Autres livres de Claire Conruyt (1) Voir plus

Lecteurs (101) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1434 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}