Je n'ai aucune intention de me marier lord Westfield. Mais laissez moi vous assurer que s'il en était autrement vous seriez le dernier homme auquel je songerais.
Les choses étant ce qu'elles étaient, il faisait de son mieux pour freiner les appétits de ce libertin, le tenant,autant que faire se pouvait, à l'écart des tentations éventuelles. Mais il ne pouvait tout de même pas passer sa vie à l'empêcher de s'écarter du droit chemin !
Voilà un homme qui n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait, de faire ce qu'il voulait, de prendre ce qu'il désirait. Fier, oui. Arrogant même, sans l'ombre d'un doute.
Dès que les nuages noirs se dissipent, je recouvre la joie de vivre ; je redeviens moi-même : aussi calme et posée qu'à l'accoutumée.
Certes, il la désirait physiquement. C'était toutefois sa seule faiblesse. Son coeur resterait résolument insensible à une femme à la langue si acérée, qui disait sans ambages ce qu'elle pensait. Le désir n'avait rien à voir avec l'amour, après tout.
La plupart des filles à marier n'auraient pas demandé mieux que de se laisser embrasser jusqu'au vertige, le risque d'être découvertes ne les y incitant que davantage encore, raison pour laquelle il avait refusé de s'adonner à ce petit jeu jusqu'alors.
Je garde « ma langue dans ma poche » à moins qu'on ne m'oblige à faire autrement. En passant la mesure, par exemple. On m'apprécie même pour mon aimable caractère, pour ne rien vous cacher.
Tous les hommes pensent que les femmes préfèrent le statut d'épouse à celui de célibataire. N'est-ce pas surprenant? Je jouis, quant à moi, de maintes libertés qu'un mari ne laisserait pas à sa femme.
Contrairement aux mœurs du temps, il préférait l'intelligence à la sottise chez les femmes, comme chez les hommes, d'ailleurs. Peut-être n'était-elle dotée d'aucun talent pour ces arts d'agrément dans lesquels se devait d'exceller une jeune fille de bonne famille? Cela dit, tous les hommes n'accordaient pas leur préférence aux jeunes filles accomplies.