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Citations sur Avicenne et le récit visionnaire (59)

Nous avons rappelé plus d'une fois combien fâcheuse est la confusion entre symbole et allégorie. Le récit de Havy ibn Yaqzân n'est pas une "allégorie", pas plus que l'Ange n'est une allégorie. Si l'on tient absolument à le prendre comme tel, que l'on ne s'en prenne alors qu'à soi-même, si le Récit apparaît sans tonalité ni substance.(...)
Ici même , à ce point de notre recherche, il ne nous incombe que d'inviter le lecteur, chercheur comme nous-même, à tenter l'épreuve du Récit. Le voyage en orient auquel Havy ibn Yaqzân nous invite avec avicenne, diffère peut-être dans ses péripéties, de celui de Gérard de Nerval. Mais l'objet de la Quête diffère-t-il?(...)
Le "voyage en compagnie de l'Ange" nous est apparu finalement comme exhaussant au plan mystique qui lui confère son sens ultime, le sens d'un archétype, le voyage de Tobie et l'Ange...
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C'est par l'étude des Récits mystiques sohravardiens que l'on a été conduit à celle des récits d'Avicenne, c'est-à-dire par le souci de déceler la part d'inspiration avicennienne que les premiers pouvaient contenir. Le Récit de Havy ibn Yaqzân s'est révélé d'une importance particulière, puisque c'est dans l'épilogue que le récit sohravardien de l'Exil occidental trouva motif à son essor. Par là-même ce récit est un témoignage capital permettant d'apprécier la relation positive entre les deux Maîtres.
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Au terme du premier Récit de la trilogie, nous pouvons déjà savoir ce qu'il faut comprendre par "philosophie orientale". L'Orient étant le monde des Formes ou des "Idées" opposé à l'"Occident" où déclinent celle d'entre elles qui doivent un certain temps "informer" la Matière, la philosophie orientale sera la connaissance des Idées en elles-mêmes et par elles-mêmes, une philosophie du monde de l'Ange à ses trois degrés: spirituel, céleste et terrestre.
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Rapprochés dans cette communauté de culte et de destin, les Fidèles d'amour, ceux de l'Occident et ceux de l'Iran, nous font mieux distinguer au moins l'orée du chemin dans lequel ils s'étaient tous engagés, mystiques, poètes et philosophes. Se demandera-t-on si le parcours de leur Voie a encore une signification autre qu'historique, pour les conditions de notre propre présent historique? (...)
Il n'y a pas de recette technique pour provoquer la rencontre qui advint à Avicenne, dans les parages de la cité intérieure de son âme, c'est-à-dire au seuil de la conscience subliminale. Si jamais elle advient,il appartient à chacun de décider s'il répond comme répondit Avicenne, à l'invite de son propre Havy ibn Yaqzân, et s'il se met en mesure de répondre et de témoigner avec Avicenne: "Voici, nous sommes en route, nous marchons en compagnie du Messager du roi."
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Un dernier trait à marquer, appuyant sur la connexion entre angélologie et processus d'individuation. Il s'agit de l'opposition fondamentales que nos chercheurs ont fait ressortir, entre la religion des Fidèles d'amour et le christianisme officiel de l'Eglise. La médiation de l'Intelligence agente comme Ange de la Connaissance, Dator Formarum, signifie une révélation individuelle, chaque fois renouvelée à chaque âme qui s'y rend apte et en prend conscience, révélation irradiant sur les les Formes ou Idées éternelles de l'être et des êtres.(...)
La médiation angélique qui est la forme même, nécessaire et chaque fois unique, de la Révélation de la déité cachée et inaccessible, achève un processus d'individuation qui fait accéder le moi au seuil de cette transconscience où s'annonce à lui le véritable Sujet qui le pense en l'individuant (...), c'est-à-dire en le révélant et en lui révélant cette révélation (conscience de sa conscience). Et c'est pourquoi les Fidèles d'amour pouvaient professer le même culte pour la même Intelligence-Sophia, tout en percevant sa Figure-archétype sous les traits d'une Figure chaque fois autre, unique pour chaque unique.
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Car ce qui était visible pour eux, ce n'était pas la Figure sensible, idifféremment et identiquement perceptible par n'importe quel organe visuel, c'était une Figure dont la Beauté se rendait visible uniquement dans ces figures, et uniquement aussi pour le mode de perception propre précisément à un Fidèle d'amour, c'est-à-dire pour une âme que transmue cette épiphanie et qui simultanément la rend possible par l'accueil de cette métamorphose. C'est pourquoi, ce que les Fidèles d'amour voyaient, c'était à la fois l'Ange Intelligence-Sagesse et telle figure terrestre, mais cette simultanéité n'était actuelle et visible que pour chacun d'eux. L'organe d'une telle perception, ce ne sont pas les facultés sensibles mais l'Imagination active; le sensible n'est pas aboli pour autant, mais transmué en symbole; (...). Et cette religion là, l'ont professée également un Sohravardî, un Rûzbehân Baqlî, un 'Attâr, un Fakhroddîn 'Erâqî, et avec eux tous les "ménestrels" de l'ancienne Perse et de l'Iran.
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Avicenne déclare qu'Absâl "typifie ton degré d'avancement dans la gnose mystique". (...) C'est une certaine façon de comprendre ce monde, celle qui est propre au mystique justement. Pour quitter ce monde, il ne suffit pas de mourir de mort physique, il faut être vivant, vivant comme Absâl, mort au jugement de ce monde.
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On ne peut mieux formuler que Platon lui-même les raisons de cette vision toujours récurrente où l'âme s'aperçoit elle-même comme un être ailé, parce que l'aile est ce qu'il y a de plus divin parmi les choses corporelles: "Il est de la nature de l'aile d'être apte à mener vers la haut ce qui est pesant, en l'élevant du côté où habite la race des Dieux, et ainsi c'est l'aile qui, entre les choses qui ont rapport au corps, a eu le plus largement qui se puisse, part au divin."
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Un Mi'râj compris au sens physique n'aurait rien à voir avec la quête de la gnose suprême qui est ici le but (maqsûd). Non, c'est un événement psychique, une assomption de l'âme par sa faculté mentale (qowwat-e fikrî). Car la gnose suprême, terme de toutes les "pédagogies angéliques" qui ont précédé, est le mystère du Verbe intérieur qui permet alors au prophète d'énoncer la Révélation à lui communiquée, de la proférer en un discours extérieur (zâhir, exotérique) tel qu'il puisse renfermer le sens spirituel caché (bâtin, ésotérique), sans que cependant le voile soit levé. Et par le secours de cette même gnose qu'il est également possible de représenter et de se représenter comme un voyage à l'extérieur (exotérique, safar-e zâhir) ce qui fut par essence un voyage mental (safar-e fikrî)
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"Alors cet Ange me prit par la main; il me fit pénétrer et me conduisit à travers tant et tant de voiles de lumière, que l'univers que je vis n'avait rien de commun avec tout ce que j'avais vu antérieurement dans ces mondes-ci."
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