Citations sur A Contrario (20)
Jamais je ne pourrais me rassasier de l’embrasser. Ma langue s’enroula voluptueusement autour de la sienne pour l’entraîner dans un ballet sensuel, érotique. Mes mains se faufilèrent sous sa large blouse à fleurs, que je remontai avec une lenteur languide sur ses côtes et par-dessus la tête pour l’en débarrasser. Aussitôt, je repris sa bouche dans un élan plus passionné. En même temps, je palpai la bande de tissu qui ceignait sa taille pour dénicher le bouton qui me permettait d’enlever son ample jupe.
J’espérais ne pas trahir mon âge quand le vigile demanderait à vérifier mon identité. Je n’avais pas encore l’âge légal pour fréquenter les établissements où l’alcool coulait à flots. Et même pas le droit d’en acheter en libre-service, alors que j’étais majeure depuis un mois.
L’attirance était de nouveau présente, plus intense que jamais. Elle devenait même obsédante… Mhairi était à moi ! Effaré, j’étais en train de me découvrir des tendances psychopathes. La revoir me faisait prendre conscience du vide abyssal de mon existence.
Nous ressemblions à deux adversaires prêts à en découdre. J’avais beau mesurer une bonne tête de plus qu’elle, elle n’hésita pas à avancer son petit menton en signe de défi. En réponse, je comprimai mes mâchoires. Pourquoi me provoquait-elle de la sorte, alors que tous les torts se situaient de son côté ?
Elle était encore plus belle en plein jour et débarrassée de son lourd maquillage sombre et moi… eh bien, j’étais foutu ! Je le sentais dans chaque tressautement désordonné de mon cœur, qui pulsait dans mes tympans. Je captais bien des mouvements autour de moi, mais les contours en restaient résolument flous, tandis que son image à elle s’imprimait avec trop de netteté sur mes rétines. J’étais devenu sourd et aveugle à tout ce qui n’était pas elle.
Les relations restaient au stade de la cordialité, car il n’était pas question que je sorte avec une collègue. Ne jamais mélanger travail et plaisir, telle était ma devise !
Désormais, tu es libre comme l’air. Et je le suis aussi. Plus aucun obstacle ne se dresse entre nous… J’adore tout de toi, ma petite mégère ! Que ce soit ton physique, ta façon de t’habiller ou encore ton caractère volcanique.
Tu es une vraie girouette ! Ton amour pour moi dépend fortement du sens du vent, on dirait, répliquai-je en secouant la tête, mi-amusée, mi-fâchée qu’elle pût tirer des conclusions aussi hâtives. Je n’ai pas eu besoin de leur confesser quoi que ce soit ; ils ont pu constater de visu ton état d’ébriété.
Marre des aventures d’un soir ! J’avais envie d’une relation sérieuse et de dénicher, enfin, la perle rare, celle capable de m’épauler et d’apprécier les joies d’une famille nombreuse. Et ce n’était pas non plus Gothique, avec ses dehors fragiles, qui pourrait me correspondre. Alors, autant l’oublier !
Elle possédait tous les critères pour remporter la première manche dans ma recherche de la partenaire idéale. Sauf que je ne ressentais que lassitude à l’idée d’aller lui parler. Inexplicablement, je voulais retourner chez moi !