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Citations sur Narcisse (5)

Vous pouvez m’infliger mille tourments, me faire tomber en disgrâce, je continuerai de vous aimer. Jour après jour, nuit après nuit, je vous aimerai autant que vous me haïssez, et je vous haïrai autant que je vous aime.
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Je tombais sans parvenir à me retenir, sans rien pouvoir faire pour l'empêcher. Je tombais pour vous, moi qui refusais pourtant de ployer.
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Layl s’était immobilisé face à elle et l’observait. Son poitrail tremblait, il soufflait bruyamment. Olivia se redressa avec lenteur, remarquant tout juste ses paumes écorchées dans sa chute. Elle s’empara de la longe abandonnée près d’elle et vint à nouveau à la rencontre de l’étalon. Layl se mit à secouer la tête, probablement pour la dissuader d’approcher, mais la jeune femme l’ignora. En voyant son cheval si perturbé, Olivia repensa à la façon dont Anne, la cuisinière des De Beauvoir, l’avait aidée à se calmer quand, à dix-sept ans, angoissée par le départ de Paul et ses parents pour le Médoc, elle avait eu l’impression que son monde s’effondrait. La vieille dame lui avait assuré, à cette époque, que l’on pouvait toujours apaiser une personne proche de soi en utilisant cette méthode. Alors, dès qu’elle fut assez près de Layl, elle se mit à inspirer pendant cinq secondes puis à expirer aussi longtemps, pour à nouveau inspirer cinq secondes, et ainsi de suite. Cela dura six bonnes minutes. Ensuite seulement, Olivia leva les yeux vers l’animal. Il la fixait sans bouger. Elle décida donc de tenter un geste dans sa direction. Et le miracle se produisit au moment où ses doigts entrèrent en contact avec les naseaux frémissants de l’étalon noir. Comme si le temps s’était suspendu, elle sentit ses ongles effleurer sa peau de velours, puis, lentement, sa paume épousa son chanfrein avant de remonter jusqu’à son front. Son poil court était d’une incomparable douceur. Une forte émotion s’empara de la jeune femme lorsque l’étalon ferma un instant les yeux, s’abandonnant à sa caresse. Pour la première fois, elle le voyait baisser la garde, et elle en fut tellement chamboulée qu’une larme solitaire lui échappa pour rouler le long de sa joue. Ils restèrent un moment ainsi, à faire connaissance en silence. Olivia pouvait sentir le lien qui se tissait lentement entre eux comme s’il était de matière. Quand Layl fut totalement en confiance, sa maîtresse s’écarta et l’invita à la suivre en l’appelant par son prénom. Le cheval marqua un temps d’hésitation, puis se mit à avancer. Olivia le reconduisit jusqu’au pré, sous les yeux étonnés du groupe qui ne pipait mot, comme si elle avait accompli un véritable prodige. Et c’était bien ce qu’elle avait fait, en quelque sorte. En croisant le regard de Narcisse, elle y trouva un mélange d’admiration et de fierté que son sourire confirma. Olivia le lui rendit discrètement, heureuse, mais humble, d’avoir gagné la première manche de ce qui s’avérerait probablement une longue bataille.
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— Vous m’avez épousée, reprit-elle, mais vous vous refusez à moi. Vous m’ignorez… Je voudrais en connaître les raisons. Quelque chose passa dans le regard de son mari. Peut-être un mélange de consternation et de dégoût. Il semblait offusqué qu’elle se permît de tels reproches, et de toute évidence, il ne savait que lui répondre ni comment se soustraire à cette discussion. Olivia patienta, ses iris bleus braqués sur Narcisse. Il n’était visiblement pas désolé ou honteux de ses agissements. Seulement furieux d’être retardé par ces questions malvenues.
— Mon frère désirait ardemment votre main, voilà ce qui m’a poussé à vous la demander, cracha-t-il enfin avec dédain. Et sur cette dernière phrase, il quitta la salle à manger en claquant la porte derrière lui. Olivia eut la sensation qu’un corset venait enserrer son cœur. Les mots, incisifs, lui firent l’effet d’un coup de poignard dans l’abdomen lorsqu’ils la percutèrent. Il l’avait demandée en mariage uniquement parce que Dorian souhaitait l’épouser ! Son sang déserta brutalement son visage, et elle dut se retenir à la table pour ne pas s’effondrer. Pas un instant, elle n’avait imaginé que Narcisse avait jeté son dévolu sur elle dans le seul but de contrarier son frère ou de se venger de lui. Quelles obscures raisons avaient bien pu le pousser à agir de manière aussi ignoble envers l’un de ses plus proches parents.
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Très souvent, Olivia songeait à leur baiser avorté, ce baiser qu’elle aurait dû recevoir. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés seuls en leur demeure après les festivités de leurs noces, la jeune femme avait tenté un rapprochement. Elle avait osé tendre une main timide vers le visage de son époux, espérant ainsi lui témoigner toute sa tendresse, et enfin, goûter ses lèvres. Mais, en avisant l’éclat furieux qui avait fait briller les sombres iris de Narcisse, elle avait aussitôt suspendu son geste. Sans la quitter des yeux, son mari avait prétexté une soudaine et violente migraine, puis s’était retiré dans ses appartements. Marianne, l’une des domestiques du manoir, était alors apparue pour indiquer sa propre chambre à Madame. À cet instant précis, Olivia avait compris qu’elle ne partagerait pas la couche de son époux.
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