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Critique de AmeliaChatterton


Coup de coeur non sélectionné dans les 5 finalistes du PLIB 2020, Les nocturnes nous emmène dans un pensionnat étrange dans lequel les élèves ignorent la raison de leur présence en ces lieux...

Une ambiance de pensionnat

Dès les premières lignes, Tess Corsac nous fait entrer dans le quotidien des élèves de la Croix d'If. A travers les yeux de Natt, nous découvrons le fonctionnement du pensionnat. L'atmosphère y est plutôt bon enfant au départ, malgré les gardiens et le couvre-feu. Les élèves sont répartis en deux couleurs, puis par blocs selon leur âge. Les enseignants maintiennent une opposition entre les deux équipes, même si les élèves n'en tiennent pas vraiment compte. Il y a un peu de Poudlard dans cette histoire.

Cependant, des élèves, les Nocturnes, se réunissent en secret la nuit tels des Disparus de Saint-Agil ou des membres du Cercle des poètes disparus. Mais ce n'est pas pour l'amour de la poésie qu'ils bravent le froid : ils fomentent une rébellion envers ce système qui les maintient captifs.

On sent que derrière les cours, les entraînements, les séances de thérapie, ces élèves ne sont pas là pour rien. Leurs enseignants et le personnel médical leur promettent un retour à la vie normale, mais... chose étrange, les élèves ne se souviennent pas de leur vie avant l'entrée au pensionnat. Et quand ils se rebellent un peu trop, ils sont emmenés au Sous-Sol, lieu obscur où leur mémoire est effacée. Une ambiance particulière qui rappelle le livre de Kazuo Ishiguro : Auprès de moi toujours, à la différence près que l'écrivain britannique décrit des personnages conscients de leur présence dans ce pensionnat. Ce n'est pas le cas de Natt et des autres Nocturnes déterminés à le découvrir.

Une intrigue digne d'un thriller

Natt va mener l'enquête sur la disparition de Laura malgré lui au départ, puis de façon plus déterminée suite à sa rencontre avec une fille nommée La Chouette. Elle est la leader des Nocturnes et n'a pas de nom. de fil en aiguille, le mystère du pensionnat sera résolu en 40 pages. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Elle ne fait que débuter.

Que faire de ce secret ? Comment le recevoir soi-même ? Comment les autres vont-ils le recevoir ? Mille questions se posent aux Nocturnes d'autant qu'une taupe est peut-être parmi eux, à travailler pour les psychiatres qui les ont enfermés. Même Natt est suspect...

Rythmé par un suspense haletant, le récit va basculer brutalement du pensionnat sympa aux Hunger Games. On ne sait plus qui croire. On ne sait pas qui l'on est. Il faudra du courage et de la ténacité pour sortir plus ou moins indemne de cette expérience, si jamais il y en a la possibilité...

Tess Corsac réussit le tour de force de nous tenir en haleine sur le devenir des personnages et leurs actions suite à la découverte du Secret. Une vraie prouesse !

Une expérience en poupées russes

Le point de vue de Natt prédomine le récit, à travers ce dont il se souvient, ou semble se souvenir, ce qui rend la narration cotonneuse, comme sa mémoire et celle des autres élèves. Cela induit chez le lecteur une forme de méfiance envers lui dès le départ, et ce, malgré la bonne foi du personnage qui ignore tout de son identité.

Vers la moitié du roman, l'auteur alterne passages narratifs et extraits des dossiers médicaux des élèves. Cela va rendre le lecteur à la fois voyeur, juge des actions des personnages et le place dans la position des médecins qui les ont étudiés. le lecteur devient donc celui qui observe cette expérience dans son ensemble, comme une mise en abyme du récit. C'est une situation quelque peu inconfortable et qui pourra déranger certains, mais sacrément ingénieuse de l'auteure.

En conclusion : Un roman Young adult digne d'un vrai thriller, qui m'aura fait réfléchir sur l'éthique, la science et l'origine de la violence. Un vrai coup de coeur sur fond de pensionnat.
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