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Critique de Dez54


Un recueil convenable sans être le meilleur de l'auteur


Ce recueil de 1959 de l'écrivain argentin Julio Cortázar rassemble cinq nouvelles où le monde réel et ancré dans le quotidien se mélange avec quelques éléments fantastiques et oniriques. Les cinq nouvelles du livre oscillent entre 30 et 90 pages et on y croise, entre autres, un frère décédé depuis longtemps mais inexplicablement attendu à la gare, un photographe qui interrompt un piège mortel et un saxophoniste aussi génial que pathétique qui s'enfonce dans une inexorable déchéance.

Comme souvent Cortázar joue avec le lecteur, le laisse choisir entre les multiples possibilités (ou impossibilités) que laissent apparaitre ses histoires quitte à le laisser parfois un peu perdu après la lecture d'une nouvelle. Cela a son charme même si c'est un peu frustrant. L'aspect fantastique s'il est bien présent, se fait plus discret qu'à l'habitude.

J'ai apprécié la première nouvelle (Lettres à Maman) narrant l'histoire d'un couple vivant dans un mélange de culpabilité et de déni vis-à-vis de la disparition du frère du narrateur. de même, j'ai été charmé par le troisième récit le fils de la vierge, une histoire de photographie à l'écriture impeccable où la réalité et l'imagination finisse par se confondre. Deux autres nouvelles, deuxième et quatrième, sont plutôt plaisantes sans me paraitre particulièrement mémorables. Après cela, Les Armes secrètes se clôt sur la nouvelle éponyme dans laquelle deux espace-temps se superposent et qui décrit une relation ambiguë entre amour, désir et violence. le texte est intéressant mais m'a laissé sur ma faim car l'auteur multiplie les allusions tout en nous laissant encore une bonne part de flou à la fin de la nouvelle.

Le rythme est un lent, parfois un peu mou, en comparaison des nouvelles issues des autres recueils de l'auteur. Surtout, je n'ai pas retrouvé le gout de l'absurde, le grain de folie surréaliste et l'humour généreux que j'ai pu trouver dans d'autres livres de cet écrivain.

SI la qualité est globalement au rendez-vous sur ce recueil qui semble être le plus connu de Julio Cortázar, je pense qu'il n'est pas le meilleur de l'auteur et sans doute pas le plus adapté pour le découvrir car les textes sont loin d'être les plus remarquables ou les plus accessibles. Je recommande bien davantage les plus mémorables Tous les feux le feu ou Fin d'un jeu que je trouve un bon cran au-dessus ou encore le léger et pétillant Cronopes et Fameux.
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