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Critique de EvlyneLeraut


Marelle
Julio Cortàzar
Traduit de l'Espagnol par Laure Guille Bataillon pour la partie roman
Traduit de l'Espagnol par Françoise Rosset pour la partie essai
Voici, un chef d'oeuvre littéraire incontournable, classique, purement splendide, achevé. Une marelle se jouant du ciel et de la terre, du paradis et de l'enfer.
Décrire ce puissant livre sans rien laisser au hasard. Ne serait-ce que le bruissement du caillou touchant la case noire ou blanche. L'histoire merveilleusement écrite d'Horacio Oliveira et Sibylle et de son petit trésor Rocamadour. Partie blanche, sérieuse, risquée d'un amour en piste d'étoiles. Ne rien dévoiler pour ne pas risquer de dénaturer le sublime : les paroles riches et porteuses de ces deux êtres. L'intelligence de la prose subjugue le lecteur. Ce livre devient un pilier Argentin du patrimoine culturel et philosophique. Les conversations sont toutes à surligner. Les confidences de Julio Cortàzar sont si grandes que l'on entend les murmures les pages qui tournent plus vite les unes que les autres. Où l'on se dit qu'il existe des auteurs qui savent converser autour d'un maté avec le lecteur. Ce partage renforce l'idée d'une Argentine puissamment littéraire et brillante.
Page 76 : « Je sais bien qu'on n'y gagne rien. »dit Grégorovius. « Les souvenirs ne peuvent changer que le passé le moins intéressant. »
Page 97 : « le maté…..rapporté de Rosario : « La Croix du Sud » poumon de secours argentin pour les solitaires et les tristes ».
Page 119 : « Etre seul en définitive, c'est être seul sur un certain plan où d'autres solitudes pourraient à la rigueur établir un contact avec nous. »
Cette partie linéaire (partie roman) jusqu'au chapitre 56 est le tapis rouge d'Art avec un A majuscule.
La deuxième partie (essai) dont la lecture originale est perspicace. On passe d'un chapitre, à un autre, en arrière, en avant. C'est une tournure habile de Cortàzar de déjouer ainsi la dualité. Morelli l'écrivain double de Cortàzar transforme la trame en habits d'Arlequin. Lorsque les couches d'habits tomberont au fur et à mesure des chapitres, le noir et le blanc, ensemble toucheront le ciel. Ce livre, pavé d'Or aux 651 pages est l'emblème de l'Argentine. Traveler double d'Horacio emporte cette partie vers le rire, la légèreté. Mais les perspectives de lire « La Marelle » sont nombreuses. C'est un livre qui mène le lecteur vers des pistes immenses de compréhension et de degrés. Il est inépuisable. C'est une gorgée de maté bue dans un pot passant d'une main à une autre indéfiniment. Un regard grave et contemporain sur le genre humain .Il est pénétré de la grandeur cosmopolite des sentiments vrais.
Les Argentins ont leur « Victor Hugo » en Julio Cortàzar. Et le lecteur devient riche du verbe Argentin.

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