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Critique de nilebeh


Robin fait partie de ces enfants dont le père est mort au champ d'honneur, en 1918, sans même avoir eu le temps de savoir qu'il était père. Il aura toute sa vie l'impression d'être « ignoré ». Il habite avec sa mère rue Sédillot, dans le chic 7ème arrondissement, entre tantes oncles et cousins ce qui fait qu'il n'aura jamais l'impression d'être fils unique tandis qu'à sa mère, jeune veuve désemparée, la famille attribuera définitivement le statut de toute jeune femme sans expérience et à protéger. Quasiment un retour à la virginité...


Devenu ado, Robin est inscrit comme interne dans la prestigieuse école de jésuites de Verdiest où il fait l'expérience d'une discipline ferme destinée à le faire accéder aux plus prestigieuses écoles. Ses camarades de pension sont en règle générale des fils de bourgeois, attirés par les idées politiques dans l'air du temps, de gauche pour les soutiens du Front populaire, d'extrême-droite pour ceux qui défendent les thèses de groupuscules tels que les Camelots du Roi.

Un pensionnaire se distingue des autres, plus âgé, plus libre dans ses choix et la gestion de sa vie, fils de divorcés dont le père est un riche industriel suisse et la mère une Italienne qui mène sa vie au hasard de ses amours. Il s'agit de Conrad qui entretient une amitié dépareillée avec l'orphelin de guerre et l'invite à passer Noël au ski, dans la très chic station de Saint-Moritz. Mystérieux à la manière de Meaulnes, Conrad attire les regards aussi bien des jeunes filles - amoureuses - que des garçons - prêts à en découdre avec lui.

L'histoire de cette amitié va rebondir d'une façon inattendue lors des congés de Pâques où c'est au tour du modeste Robin d'inviter Conrad au ski, cette fois dans le très humble village de Val d'Isère, pas encore devenu la sélecte station de sports d'hiver qu'on connaît aujourd'hui.
Robin découvre alors l'histoire de ces montagnes, la vie des paysans montagnards au début du siècle, à partir de souvenirs rédigés dans les documents des anciens habitants. Il va aussi découvrir les premiers émois de l'adolescence en la personne de Clarie, jeune fille venue seule aux sports d'hiver.

Le roman s'articule donc autour de deux thématiques : la naissance d'une station de sports d'hiver, Val d'Isère, avec les bouleversements qui vont en découler ; et la découverte de l'amour par un jeune homme de dix-sept ans, naïf, fragile et confiant, avec, là encore, les grands changements que cela va impliquer.

Il faudra la pirouette finale de l'auteure, à mon avis assez peu crédible, et un dramatique événement pour qu'enfin il se passe quelque chose de vraiment narratif.

A mon sens, ce livre vaut surtout pour la plongée quasi historique que, via Robin, nous faisons dans le passé quotidien des Avalins (habitants de Val d'Isère) dont la devise était : huit mois d'hiver, quatre mois de misère » !

Je dois ajouter que, ex-élève d'un internat très strict, j'ai aussi été intéressée par la description de la vie au pensionnat dans les années 35-40.

Enfin,il aurait été intéressant de s'appesantir un peu plus sur le contexte historique, à peine évoqué dans le roman.
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