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Critique de Bouteyalamer


Rien à voir avec l'obscénité féroce de l'Histoire de l'oeil de Georges Bataille. L'oeil est ici un expert capable d'attribuer une oeuvre inconnue à un peintre connu à partir de ses tableaux déjà répertoriés, de la touche, de la symbolique, de détails figuratifs, de l'histoire présumée de la toile ou du dessin, du lieu de sa découverte, etc. Un oeil a une intuition et une hypertrophie de la mémoire visuelle qui ne s'apprennent pas mais s'entretiennent et se développent par un travail incessant. Il fréquente assidument les églises, les musées, les collections privées, les salles de ventes et les collections photographiques. Ces dernières sont immenses et seront certainement investies par les spécialistes de l'intelligence artificielle. Costamagna n'en dit rien, mais je serais surpris que Sotheby's ou Christie's n'aient pas investi dans l'algorithmique en complément des experts. Bien entendu, l'oeil est un voyageur qui fréquente le milieu chic et friqué du « connoisseurship » et se trouve exposé aux conflits d'intérêts puisque l'attribution d'un tableau à un grand maître ou à ses émules augmente ou réduit sa cote d'un ordre de grandeur.

Ce livre sur les oeils (un pluriel qui agace mon correcteur orthographique) rappelle les précurseurs (Vasari, Stendhal), rapporte l'émergence du métier (Berenson, Longhi, Zeri, Clapp), puis raconte les histoires connues ou vécues par l'auteur auprès de ses maîtres, des héritiers et des marchands, de leurs clients, des restaurateurs et des faussaires. Costamagna allie l'érudition et le plaisir. Il décrit ses découvertes avec enthousiasme et sans modestie inutile (notamment Pontormo et Bronzino). Il faut visiter le musée Fesch qu'il dirige à Ajaccio.

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