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Citations sur La capture (39)

Pieds nus, Luke O'Brien descend l'escalier d'Ardboe House et se poste à la fenêtre du palier. Sous ses yeux se déploie le comté de Waterford : ses champs fertiles, ses forêts de chêne séculaires, sa vaste plaine fluviale, le manoir à cinq kilomètres de là autour duquel gravitent, comme autant de satellites, des demeures ancestrales, et, à moins de cinq cent mètres à vol d'oiseau, la courbe de la rivière Sullane, avec le village de Clonduff sur la rive opposée.
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Aujourd’hui il considère que Stephen a accepté le désir et l’attirance homosexuels comme faisant partie intégrante de sa nature, et de la nature humaine, à l’instar de Bloom, en termes moins explicites. Joyce de même : rien de ce qui était humain ne lui était étranger. Dans un bois aussi courbe que celui dont est fait l’homme, rien ne peut être taillé qui soit tout à fait droit. Joyce n’a jamais montré aucun signe d’effroi, ni d’une quelconque expérience, au demeurant, sur le chapitre de l’homosexualité. L’amour entre hommes est implicite et partout manifeste dans son œuvre.
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En matière de sexualité également, on trouve des indices concordants : n’a-t-on pas mis en doute la virilité de Bloom, ne présente-t-il pas un excès de protoplasmes féminins dans le cerveau, les hommes de Dublin ne l’accusent-ils pas d’être un homosexuel refoulé ?
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Tous deux étaient des idéalistes, des visionnaires, des tenants de l’intégrité morale, de la justice sociale, de l’utopie – pour preuve, le désir de Bloom d’éradiquer la pauvreté, la pingrerie, l’hostilité dans le monde, et l’affection presque filiale, l’instinct de protection que Luke ressent vis-à-vis de la jeunesse perdue du village, son rêve de fonder une école, ses croisades contre la construction de pylônes et d’éoliennes, l’idée qu’il caresse parfois de se lancer en politique afin de secouer le cocotier.
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Bloom a une piètre opinion de ces hommes qui se flattent d’être de beaux esprits quand ils se gargarisent de remarques condescendantes et misogynes. Il plaide pour la mise en place de bordels, inspectés par l’administration et contrôlés par le corps médical, orientés vers la satisfaction clandestine de l’irritation érotique d’une clientèle féminine. Bloom et Luke sont allés l’un et l’autre jusqu’à nourrir le fantasme d’être une femme, enceinte qui plus est ; ils ont glorifié le désir féminin, la chaleur séminale, la frangibilité prédéterminée de l’hymen ; l’un et l’autre ont rendu leurs hommages devant l’autel de la chute de reins.
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Tous deux sont des hommes féminins qui n’ont pas peur de leur part féminine, qui n’ont pas peur non plus du corps des femmes, de leur esprit ni des substances qu’elles sécrètent – qui jouissent de leur corps, de leur esprit et de leurs sécrétions. Molly déclare que Bloom – qui a pour deuxième prénom Paula – perçoit ce qu’est, fondamentalement, une femme.
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Il ferait venir les élèves parmi les plus doués et les plus intelligents, proposerait des bourses à ceux qui ont du potentiel. Lui suivrait sa vocation, dans le sens authentique du terme, le sens originel, et son école serait un foyer de mérite intellectuel, de ces endroits qui suscitent les louanges des esprits éclairés et les railleries des mesquins. Il possède déjà le lieu idéal – une superbe demeure sur une propriété de cent cinquante acres. L’Institut d’Excellence Ardboe. Confiez-moi un enfant et je vous montrerai, je vais vous montrer.
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Dans l’islam, l’ange de la mort apparaît et il extrait l’âme par la bouche en la tirant depuis la plante des pieds pour qu’elle remonte tout le corps. En fonction de la vie qu’a vécue le défunt, et de la façon dont il s’est conduit, l’expulsion de l’âme sera une opération tantôt fluide et indolore, tantôt effroyable (s’accompagnant de spasmes, de haut-le-cœur, de régurgitations, de suffocation). Luke pense que l’heure du décès est connue d’avance, qu’inscrite dans notre chronologie intime elle se tapit dans chaque aspect de l’existence – comme un avis de décès ou une notice nécrologique clefs en main, imprimés dans la trame des secondes et dans les objets du quotidien : les larmes, les vêtements qu’on porte, les chambres où l’on dort, ce qu’on met dans nos assiettes, même les ovaires de nos aïeules. Et tout en nous, à l’exception du cerveau rationnel, « sait » intuitivement cela. Mais, selon le principe de charité, l’heure de notre passage de vie à néant – ou de vie à autre chose – nous demeure inconnue.
 
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De son vivant, elle lui servait de pilier. Depuis son décès il se représente son esprit éthéré qui flotte autour de lui, au-delà de son champ de vision, dans un univers parallèle, alternatif, peuplé de corps subtils. Quand il baisse la garde il se languit de sa présence, et il tente alors de capter sa fréquence ou de ce qui subsiste d’elle au-delà de la mort physique.
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La vérité s’exprime de façon lumineuse via les probabilités, et ce qui la rend si belle, c’est sa logique intrinsèque. Comment expliquer que, parmi tous les scénarios possibles, un scénario précis se réalise ? Sauf qu’il suffit qu’un événement survienne une fois, une seule, pour donner raison aux probabilités. À très long terme, tous les scénarios s’accomplissent, tous sont inévitables. Pourquoi s’en étonne-t-on ?
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