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Critique de collectifpolar


Sur un rythme effréné, porté par un souffle romanesque puissant, Aucune pierre ne brise la nuit explore les cicatrices et les silences laissés par la junte militaire et rend un sublime hommage aux disparus, à leurs proches et à ceux qui oeuvrent à la reconstruction du pays.
En 1998, Gabriel et Ariane se croisent dans un musée du Havre, face à un figuratif argentin. Ils l'ignorent encore, mais l'Argentine et l'amour viennent de se poser là, entre eux.
Chacun croit reprendre le cours de son existence. Pourtant Gabriel va voir ressurgir les douloureux fantômes, qu'il croyait avoir abandonnés à Buenos Aires, vingt ans plus tôt.
Quant à Ariane, femme de diplomate, qui a vécu aux quatre coins du monde, Buenos Aires –; loin de la violence qui frappait alors le pays –; représente, jusque là, le plus doux des souvenirs : celui de la maternité tant espérée.
Mais en cette fin des années 90, l'annonce de la réouverture des enquêtes liées aux trente mille disparus sous la dictature de Videla, ajouté à l'attitude trouble de son mari, lui font soudain craindre le pire. Ariane, n'aura d'autres choix que de plonger dans l'histoire familiale, entraînant avec elle Gabriel, enfin prêt à faire éclater la vérité.
Une fois encore après le très beau « le jour se lève et ce n'est pas le tiens » Frédéric Couderc se pose à la croisée des genres, entre quête identitaire et polar sentimental.
Il pose avec finesse des mots sur l'indicible et l'horreur.
On découvre là les abominations de la « guerre sale ». Celle menait par Jorge Rafael Videla. Quand la junte militaire réprima brutalement l'opposition de gauche au nom d'un anti-communisme aveugle. Quand les militaires s'attaquèrent aux opposants civils, aux famille et aux amis de ceux-ci. Quand la dictature argentine fit disparaitre plus de 30 000 personnes.
On a tous en tête ces mères et ces grand-mères de la place de mai. On a entendu parlé des Desaparecidos, victimes de disparition forcée, qui ont été secrètement arrêtées et tuées en Argentine pendant cette « guerre sale ». On a lu quelque part que lorsqu'une opposante était enceinte, l'accouchement avait lieu en prison, et le bébé était placé dans une famille de policiers ou de militaires. Les mères assassinées.
Mais ici le roman de Frédéric Couderc rend toutes ses victimes palpables, presque vivantes. Elles leur rends leur forme et leurs couleurs dans cette Argentine des année 70/80.
Et puis peut-être ce que l'on savait moins c'est la complicité passive des états occidentaux et parfois même active de certains d'entre eux !
Un magnifique roman poignant, douloureux et bouleversant
Lien : https://collectifpolar.com/
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