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Critique de Therubrick


J'ai lu des trucs barrés dans ma vie de lecteur, mais là c'est du lourd. Quand c'est barré et qu'en plus le mec qui tient la plume le fait avec panache, t'as pour sûr un bijou entre les mains. Un truc rare, pas un bijou que tu trouves au manège à bijoux du Carouf derrière chez toi, où pour 15 balles tu peux offrir un médaillon à tata Yvonne. Là, c'est du bijou digne de la Place Vendôme à Paname, il y a de la caillasse dessus, un truc qui vient du fond d'une mine, trouvé par un mec exploité et qui va clamser à 30 ans, pour permettre à un autre, de devenir de plus en plus riche, en pleine santé jusqu'à 90 berges, qui se tape des escortes plus chères de l'heure que sont salaire annuel de miséreux.

Oui, je m'égare, je digresse, pourrait-on penser, mais amis lecteurs n'y voyez pas une technique dilatoire et ingénue de ma part. Je ne peux me résoudre de parler de ce livre en deux mots, en annonçant simplement que c'est bon et qu'il faut le lire. Mais je sens quelques uns d'entre vous morigéner dans leurs barbiches, alors m'en vais causer un peu du sujet.

C'est l'histoire d'un mec, direct tu sens qu'il est pas frais de l'encéphale. Il écrase par mégarde ( ou pas, va savoir), un gamin qui traverse la rue quand lui veut passer avec sa voiture. Mais au lieu de faire le 15, le 18, ou le 911, il se dit le mieux c'est de ramener le gamin à la maison et de le découper pour l'empaqueter. Ça se passe moyen, comme projet, la police débarque et hop en prison.
7 ans plus tard, il sort en préventive, un patron lui proposant un boulot et un logement. Il va travailler de nuit dans un garage. Il n'a qu'une consigne stricte à observer, quand le mot « BIOTOPE » s'affiche sur l'écran de son ordinateur, il doit couper les caméras de sécurités, fermer les rideaux de fer du poste dans lequel il se trouve, et de n'en sortir qu'à l'extinction du mot, trois ou quatre heure plus tard…Évidemment tout ceci ne fait que décupler le brouillamini ambiant sous la caboche de notre personnage.

Le narrateur est cet homme torturé. L'auteur nous plonge dans son esprit, dans ses confusions, ses certitudes, ses contradictions, ses souffrances, ses peurs, grâce à une écriture au scalpel, qui nous fais ressentir chaque variation de son état. J'ai été pris de commisération par moment à l'égard de cet homme, qui pourtant n'a rien d'attachant en apparence. Ce roman est extrêmement noir, et dur.

Le feelgood c'est pas la came qu'on trouve dans la boutique Coulon. Les personnages sont terribles, la mère de notre héros m'a fait penser à celle du psychopathe dans « un employé modèle » de Paul Cleave, le patron et son faux air de barbacole, est incroyable, quant à ses sbires, ils sont dignes d'un Tarentino des plus inspiré. D'ailleurs entre ses mains et avec une bonne dose d'Almodovar, tu peux obtenir un truc qui déboite. le mélange de ces deux univers cinématographiques n'est pas antinomique du tout à mon sens et irait parfaitement à un Biotope sur grand écran. Alors David, tu sais ce qu'il te reste à faire, je te laisse leur numéro en pv ….
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