Seule en sa demeure

À 18 ans, Aimée épouse Candre Marchère, veuf austère et riche propriétaire terrien, plus tourné vers Dieu que vers les choses de la vie. C'est un mariage arrangé, mais elle s'en accommode, d'autant plus que son époux fait tout ce qui est possible pour la mettre à l'aise. Il va jusqu'à engager Émeline, professeure de flûte, qui vient spécialement de Genève donner des cours à la jeune femme. Une amitié et une confiance vont naître entre ces deux femmes. Malgré tout, Aimée ressent des non-dits, des mensonges. Que s'est-il passé sur ce domaine ? Qui sont vraiment ces gens autour d'elle ? Malgré les dangers et alors qu'elle se sent si seule dans cet espace retranché du monde, elle va chercher à savoir.

C'est le deuxième livre de Cécile Coulon que je lis (le premier était La Langue des choses cachées) et j'aime beaucoup son univers. Un univers rural rude teinté de mystères : il fait toujours un peu sombre, un peu froid tant dans les paysages que dans le coeur des habitants. On pressent le drame, le secret, la violence étouffée à chaque page, cela reste diffus, malaisant, et dans un accord tacite, les personnages du crû s'accordent à ne rien dire pour préserver les apparences. Jusqu'à l'arrivée d'une figure douce et lumineuse qui va s'attacher à rétablir l'équilibre.
Roman profondément humain, où les femmes tiennent la barre. Une belle réussite !