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Citations sur Seule en sa demeure (167)

L’air était froid, déjà le gel dessinait sur la pelouse une pellicule qui adoucissait le vert profond des brins. Deux oiseaux s’enfuirent à l’approche d’Aimée ; debout, devant les parterres de rosiers sans fleurs et de taillis sans couleurs, elle avala une grande bouffée d’air qui courut en elle de la gorge aux entrailles. L’odeur des sapins, prisonnière de ce froid nouveau, paraissait plus âpre, pénétrante, elle raidissait les bronches, gonflait les narines.
(page 302)
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Candre, au deuxième rang, régnait sur sa femme : Claude la protégeait, lui la domestiquait.
(page 187)
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Le domaine Marchère lui apparaîtrait nettement, comme un paysage après la brume. Une fois le brouillard des sapins levé sur la colline, Aimée retiendrait dans sa gorge un hoquet de surprise : jamais elle n’aurait vu un lieu pareil, jamais elle n’aurait pensé y vivre.
Une bâtisse de pierre et de bois, aussi large qu’un couvent, aussi haute qu’une église, trônait au cœur du paysage.
(page 35)
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C’était une maison à vif, soumise au deuil et à la perte, indolente dans ce paysage où la forêt ne grignotait pas les hommes. Aimée se sentait défaite ; son père l’avait quittée, et l’amour des lieux avec lui.
(page 178)
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Elle apprenait la flûte à de jeunes élèves de première et deuxième année qui n’étaient point nombreuses. Les petites de familles bourgeoises se succédaient, envoyées là par leurs parents pour qu’elles sachent divertir les invités, lors de soirées mondaines ou de repas familiaux. Les jeunes femmes capables de maîtriser un instrument, en général le piano ou la flûte, trouvaient plus facilement un mari. De bonnes élèves feraient de bonnes épouses et, la plupart du temps, une fois mariées, elles abandonneraient l’instrument, poussant, à leur tour, leurs enfants à apprendre la musique, comme on apprend à multiplier des chiffres, à monter à cheval, à lire à haute voix des romans moraux.
(page 97)
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Son propre sexe était un territoire sauvage, caché entre ses cuisses musclées par des jeux d’extérieur ; son sexe était un trait tiré droitement sous son ventre et elle n’imaginait pas qu’il faudrait bientôt écarter cette ligne pour y construire un enfant. Candre serait bientôt cet homme, cet ouvrier du corps. Il faudrait lui ouvrir son lit, ses bras, ses jambes, le trait deviendrait une fente chaude jusqu’à ce que l’avenir se dessine à la surface de son nombril.
(page 52)
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Elle se sentait prise au piège de la douceur d’Henria et de la dureté de Candre, elle ne pouvait pas fuir l’un sans abandonner l’autre, elle ne pouvait rien dire à l’une sans déclencher la fureur du maître. Alors ses pensées se terraient en elle, se jetaient contre les parois de son crâne, et elle calmait la douleur en dormant, pendant des heures, le jour, la nuit, le vent l’accompagnait jusque dans ses cauchemars, d’où Henria seule savait la tirer.
(page 247)
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Sa robe emportait derrière elle du foin séché, l’odeur de crottin et de crin lui bouchait les narines, et l’absence de clarté l’oppressait, jusqu’à donner l’impression d’être, dans cette écurie, une jument égarée qu’on poussait vers le piège.
(page 210)
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Sur la porte des enclos, le maître avait fait graver non pas les prénoms des bêtes mais leur destination. Église. Marché. Clos Deville. Bourg. Une dizaine de couples équestres se partageaient la cour, une fontaine crachait son eau glacée pour les chevaux rentrant de courses, luisants de pluie ou de sueur, beaux comme des dieux tombés du ciel.
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Les arbres chuchotèrent jusqu'à l'aube, car tout se passe toujours la nuit, les grands événements se cachent des lumières vives, craignant d'être brûlés.
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