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Critique de lafilledepassage


J'aime beaucoup les poèmes de Cécile Coulon mais je ne peux pas en dire autant de ses romans. Cette bête au paradis m'est apparue assez fade. Ce n'est pas que je m'attendais à des giclées d'hémoglobine au milieu de prés fleuris, à des orgies diaboliques avec vierges assoiffées de sexe ou encore à des messes noires satanistes dans les salons de bourgeois nantis, mais quand même…

L'histoire est sans grand suspens, car on devine assez vite qu'il y a eu un drame à la ferme du « Coin de paradis », et que Blanche, la propriétaire actuelle, y tient le rôle principal. On comprend aussi que la victime est Alexandre, ce beau gosse qui l'a abandonnée à ses terres maudites.

Pas de suspens, donc, mais ma foi, ce n'est pas si essentiel que ça, pour autant que l'auteur sache aiguillonner notre intérêt et titiller notre curiosité, en nous donnant des indices pour comprendre pourquoi cette jeune femme, malgré son si doux prénom, Blanche, un prénom qui rappelle la pureté, la virginité, l'innocence, s'est muée en tueuse. Et là aussi j'ai été déçue : tout le long du roman on reste à distance des personnages. On ne sait pas grand-chose d'eux, de leurs sentiments, de leurs motivations. de temps en temps, juste un regard qui se perd et qui en dit long sur les attentes des uns et le dégoût des autres. Et puis, un coup de colère qui éclate de façon inattendue pour le lecteur qui sait si peu du caractère de chacun.

Les personnages restent des énigmes, et c'est dommage. Un peu comme si Cécile Coulon avait eu peur d'eux, comme si elle n'avait pas osé s'en approcher. Aussi, lorsque le jeune homme réapparait au village, on ne comprend pas la réaction de Blanche. Elle, avec son caractère si tranché, pourquoi accepte-t-elle ce retour ? Pourquoi cède-t-elle ? Elle, la petite sauvageonne blessée aurait oublié la trahison, perdu toute sa rancune et remisée toute sa fierté ? Non, tout cela semble peu crédible pour le lecteur.

Et c'est vraiment dommage, car cette histoire est riche de ses personnages : Blanche, à elle seule, aurait mérité plus de profondeur, sans compter sur Louis, cet amoureux éperdu, lui aussi un très beau « cas », ou la grand-mère Emilienne qui voit son univers se déliter sous ses yeux.

La poésie de Coulon semble très loin et ça aussi c'est dommage. On en trouve des bribes éparpillées ici et là mais de façon parcimonieuse, presque chichement, … et une image sublime, celle sur lequel le roman se referme, mais qui ne suffit malheureusement pas à me faire apprécier Cécile Coulon romancière.
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