Ta vie, tu la choisis pas, elle te tombe dessus comme un coup de barre, tu te contentes de morfler. Si tu peux, tu encaisses. Sinon tu crèves.
J'attends plus rien, ou alors le miracle. Il viendrait d'où, à ton idée ? Forcément de la route. Le malheur arrive toujours par là, peut-être que les miracles aussi.
« Tu ne sais pas où tu mets les pieds, Claire ! » Tous m'ont dit ça, mes copains, mon amie Marthe. Tous. Moi pareil. C'est vrai, devenir gendarme, drôle d'idée, pour une fille. Personne n'a compris. Disons que c'était un défi.
J'ai fait Lettres, bac + 3. Mes parents tenaient une droguerie à Talasse, dans les Basses-Alpes. J'étais interne à Aix. Je voulais affronter la vie, comme un homme, me sentir utile, mordre dans le réel. Et pas seulement la cuisine, le ménage et la suite. Je pouvais toujours essayer, non ? Même un babouin peut comprendre.
Apparemment pas. Je suis restée longtemps la bête curieuse, ici, à Loisson, ma première brigade. On aurait pu faire payer pour m'exhiber :
« VISITEZ LOISSON, SA SUPÉRETTE, SON PARKING.
SA GENDARMETTE. »
« Tu ne sais pas où tu mets les pieds, Claire ! » Tous m'ont dit ça, mes copains ,mon amie Marthe. Tous. Moi pareil. C'est vrai, devenir gendarme, drôle d'idée pour une fille. Personne n'a compris. Disons que c'était un défi.J'ai fait Lettres, bac + 3. Mes parents tenaient une droguerie à Talasse, dans les Basses-Alpes. J'étais interne à Aix. Je voulais affronter la vie, comme un homme, me sentir utile, mordre dans le réel. Et pas seulement la cuisine, le ménage et la suite. Je pouvais toujours essayer, non ? Même un babouin peut comprendre.Apparemment pas. Je suis restée longtemps la bête curieuse, ici à Loisson , ma première brigade. On aurait pu faire payer pour m'exhiber :
« VISITEZ LOISSONS, SA SUPERETTE, SON PARKING, SA GENDARMETTE. »