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Critique de Miivava


Ce roman, coup de coeur de pas mal de membres de la blogosphère avait tout pour m'attirer. Une couverture sublime par Anne-Claire Payet qui fait, notamment les sublimes couvertures de certains ouvrages des éditions du Petit Caveau. A cela, s'ajoute le côté réinterprétations des contes de fées que j'aime tant. Combiné à l'encensement de la blogosphère je voulais vraiment lire ce livre, c'est maintenant fait grâce à ma chère Anne Sophie qui m'a gentiment prêté son exemplaire.

Autant le dire tout de suite, j'ai aimé. Cependant, mon avis sera peut-être un peu moins enthousiaste que certains puisque ce n'est pas un coup de coeur. Tout d'abord, j'avoue avoir eu du mal à m'immerger dans l'histoire. J'avais l'impression de ne pas rentrer dedans et j'avais assez peur pour la suite. Finalement, j'ai été emporté par l'auteur au quatrième chapitre, lorsque l'on rencontre Albe. C'est le personnage que j'ai le plus apprécié lors de tout le roman, j'ai trouvé Victoria un peu effacée et j'aurais préféré que les nains soient un peu plus charismatiques mais le personnage Albe m'a conquise et m'a tout de suite semblé très attachant. Marilyn m'a assez plu aussi car on voit quelques failles sous son apparence sur d'elle qui dirige tout mais je ne l'ai pas trouvé « réelle », bien sur ce n'est qu'un personnage et le roman est fantastique mais elle ne m'a pas convaincu, un peu plus « virtuelle » que les autres personnages. En revanche, j'ai apprécié Frédéric pour son côté bon prince un peu naïf et bien sur, le Traqueur. Surement le personnage le plus recherché, le plus complexe et surtout le plus profond du roman, je dois dire qu'il m'a complètement convaincu. D'autant plus qu'il contraste assez avec le reste du roman.


***SPOILER***


Autant l'histoire garde le schéma des contes de fées et peut donc paraître, par certains aspect, un peu manichéenne, autant le personnage du Traqueur a vraiment deux faces. D'un côté le gentil : l'homme et de l'autre le méchant : le Loup et là où l'auteur aurait pu vraiment tomber dans du caricatural, il fait finalement fonctionner ces deux facettes ensembles, intimement mêlées. le Traqueur se traque lui-même, il traque son autre lui celui qu'il refuse. Ce côté-là est vraiment intéressant surtout dans le cadre où l'histoire s'inscrit. En effet, l'auteur donne une place plutôt important à la Seconde Guerre mondiale dans son roman. Il ne revient pas réellement sur l'histoire mais plutôt sur les faits dont les déportations. Cette partie de l'histoire est vraiment passionnante pour moi et permets de faire un lien avec la personnalité du Traqueur. Les deux faces du Traqueur poussées ici aux extrêmes pour le roman sont les deux faces présentes dans chacun de nous. Et cette bataille entre Blanche-Neige, le Petit Chaperon Rouge et Marilyn von Sydow : la méchante sorcière et le Loup, cette bataille entre le bien et le mal peut être retrouvée chez chacun. Ce roman m'a un peu fait revenir à La part de l'autre de Eric-Emmanuel Schmitt, c'est peut-être pour ça que je mets cette interprétation au roman.


***


Ce questionnement sur le fait qu'il suffit d'un évènement, d'un arrêt de la bataille intérieure que l'on livre pour que le mal l'emporte sur le bien et que l'on passe du mauvais côté. Ensuite, je vous parlais du fait que l'auteur ait inséré la Seconde Guerre mondiale au roman en transposant l'histoire à sa réinterprétation. Si les personnages des contes existaient et étaient immortels ou presque, qu'il passait à travers les siècles et que la méchantes sorcière était à l'origine de tous les crimes contre l'humanité. L'auteur part sur cette idée et c'était franchement casse-gueule car s'il avait laissé partir son histoire dans tous les sens, le résultat aurait été grotesque et n'aurait pu être convaincant. Là, absolument pas, l'auteur maitrise parfaitement son idée en laissant juste ce qu'il faut de folie pour qu'on esquisse des sourires aux diverses références et scènes présentes dans le roman. Et, finalement, cette idée qui aurait pu complètement gâcher le roman se révèle très bonne et permet d'avoir une intrigue plus ancrée dans la réalité. Ces mentions de la Seconde Guerre mondiale ou encore du 11 Septembre font ressortir le côté cruel et maléfique enfouis sous les contes que l'on lisait enfant. L'auteur insiste aussi, à sa façon, sur la manipulation des médias qui prend de l'ampleur de jour en jour. La plume d'Henri Courtade est très agréable, simple mais plaisante et j'ai particulièrement apprécié les passages lors des contes, surtout celui de Blanche-Neige et la méchante reine dans son château.

En somme, un très bon roman avec lequel j'ai failli rater le départ mais qui m'a finalement emporté dans cette histoire aux personnages merveilleux et où ces personnages de contes modernes décident de l'avenir de notre planète. Une très bonne découverte qui sous le cadre des contes de fées nous fait réfléchir à de vrais problèmes.
Lien : http://mivava.over-blog.com/..
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