L'expérience du nazisme, en effet, incitait les jeunes à demander des comptes, tandis qu'elle avait rendu les moins jeunes hostiles à toute forme d'exaltation lyrique et d'extrémisme politique.
C'est ainsi qu'une nouvelle génération militante avait fait son apparition. Ausi novice qu'impatiente, elle avait découvert la politique l'année précédente. Et elle n'avait pas analysé ni compris les causes des échecs de 68. Alors que les nouvelles gauches des années 1960 avaient procédé à des réévaluations théoriques stimulantes du marxisme, les nouveaux venus, peu au fait de ces développements, provoquèrent une rechute dans un marxisme-léninisme caricatural, simpliste à outrance, digne des années 1930.