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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bijou! Servie par un style exceptionnel, une époustouflante entrée dans la tête d'un simple soldat pendant la bataille de Chancellorsville en mai 1863 (guerre de sécession).
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Mettre l'introspection au sein de scènes de bataille m'a paru un pari constant. le jeune Henry Fleming, héros du roman, n'est désigné la plupart du temps que par "l'adolescent", "ce garçon" ou tout simplment "il", comme s'il n'était que le symbole de toute une génération de jeunes gens, ravagés par le désir de gloriole. Au début, il ne s'agit en effet que de cela : de vanité et de virilité qui se cherche.
Le roman s'ouvre s'ouvre sur un long moment d'attente de la bataille qui permet au jeune héros de l'anticiper, de la vivre avant l'heure, de l'imaginer. Il est devant une grande inconnue, mais il sait - ou plutôt il a l'intuition - que la bataille est un monstre qui se gorge de sang. Son esprit examine dans ses plus intimes recoins la peur d'avoir peur, la peur de ne pas correspondre à l'image qu'il se fait de lui-même.
Enfin arrivent les premiers combats mais le rythme du récit ne suit pas le rythme de l'action. le lecteur et le héros sont en décalage permanent avec la réalité qui se déroule autour d'eux. Henry vit son premier assaut, puis la panique, puis la fuite éperdue, la mort de ses compagnons, la vue des premiers cadavres (bref, l'horreur de la guerre) comme une chose à laquelle il est étranger, tout en sachant que ce n'est pas vrai. Il voit le monde qui l'entoure comme une sorte de poème épique qu'il serait en train de lire plus que de vivre : "le soleil rouge était collé au ciel comme une hostie". Pour le lecteur, c'est un moment splendide car les rôles sont inversés : il est dans la bataille alors que le héros semble la contempler.
Puis, il y a la honte, et un autre décalage, celui du pardon accordé immédiateemnt par le lecteur mais que le héros ne s'accordera qu'à la fin. La deuxième partie répond ainsi au titre du roman. Il s'agit pour Henry de conquérir ce courage qu'il réclame tant, mais surtout de comprendre que l'ivresse du combat et l'estime de soi proviennent de la même source, celle qui consiste à donner le meilleur de soi-même. Henry ne devient homme que lorsqu'il est parvenu à se pardonner son unique moment de lâcheté, à le "tenir à distance", à le mépriser sans se mépriser lui-même, à dissocier l'acte de la personne qui l'a commis. "Les cicatrices se fanent comme des fleurs", conclut Stephen Crane.
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