AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 68 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis longtemps cet ouvrage dans son édition du Livre de Poche attendait que je l'ouvre et le lise enfin.
Finalement, je l'ai terminé récemment dans l'édition numérique intitulée le signe rouge des braves.

Le jeune Fleming découvre la vie de soldat en guerre: L'ennui, les rumeurs, la marche, le combat, la mort, l'horreur, le doute... Tout cela dans un condensé de temps qui évite les longueurs inutiles.
L' adolescent romantique qu'est Henry Fleming se mue rapidement en combattant éprouvé.... En passant par divers états plus ou moins reluisants ou avouables.
Stephen Crane, et c'est intéressant, aborde très tôt et sans fard le phénomène de désertion devant l'ennemi! la débandade de soldats qui abandonnent leurs armes.
C'est considéré comme quelque-chose d'assez ordinaire, voire habituel.
Le sursaut de combativité et de courage, semble presque arriver fortuitement.
Cette incertitude des batailles, est renforcée par certains portraits peu flatteurs d'officiers, et par ce bruit assourdissant accompagné d'un nuage de poudre qui aveugle les combattants.
L'issue de la bataille ne dépendrait-elle que de l'attitude de quelques soldats piqués au vif à l'instant fatidique?
L'objet de cette guerre? Il est absent du livre... Ce qui rend le propos de Stephen Crane assez universel concernant les conflits guerriers. Tout juste sait-on que c'est la Guerre de Sécession, avec les unionistes en bleu foncé et les confédérés en gris-clair.

Commenter  J’apprécie          100
Un classique de la littérature américaine. Un court roman de 200 pages, excellemment écrit... même si le style peut paraître à certains vieilli, cette "caractéristique" lui donne un cachet d'authenticité, car Crane a écrit - The red badge of courage - peu d'années après la Guerre de Sécession qui, si elle n'est pas LE thème du livre n'en demeure pas moins la toiIe de fond.
Une jeune recrue rêvant la guerre s'enrôle pour la vivre.
Et là, au coeur de la bataille de Chancellorsville (1863), Henry Fleming, "le jeune homme", "l'adolescent" va livrer bataille contre lui-même. Contre ses doutes, ses certitudes, ses peurs, ses bravades.
L'analyse de ce gamin confronté à la mort est subtile, bien pensée, sans trop de lyrisme et sans aucun pathos.
Deux batailles qui n'en font qu'une : celle que livre le jeune "héros" à l'ennemi extérieur" et celle... la plus difficile ... celle qu'il livre à "l'ennemi intérieur".
Le titre, repris dans le roman, est explicite : le courage est une conquête acquise sur soi.
Deux courts extraits pour vous donner envie de lire ou de relire ce classique :
-Il se demandait ce que ces hommes avaient bien pu absorber pour montrer une telle fougue à forcer leur chemin vers les hasards sinistres de la mort.
- Apparemment, l'autre avait dû escalader une montagne de sagesse du sommet de laquelle il s'apercevait qu'il était lui-même une bien petite chose...
Commenter  J’apprécie          50
Comme un monologue, l'auteur déroule avec talent les états d'âme de ce soldat ordinaire confronté à la réalité de la guerre ( ici la guerre de Sécession) et à sa violence. Stephen Crane a réussi dans ce texte court à faire appréhender la conscience des soldats confrontés à un destin qui leur est imposé.
Commenter  J’apprécie          40
The Red Badge of Courage
Traduction : Francis Viellé-Griffin & Henry D. Davray

Où que l'on aille, ce court roman est toujours présenté comme traitant de la Guerre de Sécession. Peut-être le créneau est-il porteur. Mais dans le cas de "La Conquête du Courage", cet étiquetage est erroné. Certes, l'action met bien en scène des soldats de l'Union combattant ceux de la Confédération mais la chose n'est mentionnée que de très rares fois, par la couleur d'un uniforme ou les termes "rebelle" et "Yankee" utilisés çà et là.

En fait, "La Conquête du Courage" parle surtout de la guerre et plus encore de la terreur qui accable le combattant lorsque sonne pour lui l'heure du corps à corps. Car la guerre, même à notre époque hautement technologique, cela reste le corps à corps : l'égorgement de certains soldats français par les talibans, l'a encore récemment prouvé en Afghanistan.

Stephen Crane utilise ici une intrigue et des personnages minimalistes : une ligne de front, dont on ne sait pas très précisément où elle se trouve et qui est d'ailleurs si mouvante que le héros, Henry Fleming, le plus souvent désigné sous le nom de "le jeune homme" comme pour bien souligner et son caractère banale et l'universalité paradoxale de sa quête du courage, se perd pour commencer parmi les rangs confédérés ; et quelques personnages qui, y compris les généraux, tiennent plus de la silhouette et de l'ombre que du héros solidement charpenté.

A maints endroits, "La Conquête du Courage" évoque ces films qui, documentaires ou fictions, ont cherché à fixer sur la pellicule les brumes hantées de la Grande guerre. Une silhouette se dresse, comme sortie de nulle part, elle dit ou balbutie sa peur, sa détresse, son refus de la Mort, et puis elle disparaît. A Henry de faire avec leurs blessures, leur hébétude, leurs radotages - leur dissolution. A Henry - et au lecteur - de leur survivre.

D'abord hébété, puis bien près de prendre ses jambes à son cou et de déserter sans autre forme de procès, Henry est stoppé net dans son élan lorsque l'un de ses camarades, avisant du sang sur son uniforme, s'imagine à tort qu'il a été blessé dans le feu de l'action. La honte alors l'accable et son poids s'accentue au fil des rencontres après la bataille, tous ces hommes qui saluent son prétendu courage ou pire, qui passent à son côté sans le voir, comme si le choc reçu au combat les avait privés de toute raison. Parce qu'ils ne lui ont pas tourné le dos, au combat : ceux-là y sont allés ...

Et c'est cette honte qui va provoquer chez Henry un retournement complet du caractère. Il va s'exciter, se pousser lui-même à la colère, déchaîner la violence en lui afin de pouvoir retourner au front et parvenir, cette fois, à se conduire en guerrier. Voilà comment il finit par conquérir le courage qui lui a fait si gravement défaut et, comme l'indique le titre, plus précisément, "l'insigne rouge", la blessure qui prouve son courage.

Minimaliste jusque dans son style et sa technique, Crane emploie des mots simples et des personnages réduits à une ou deux émotions essentielles pour analyser les différentes étapes par lesquelles passe son héros. Celui-ci étant lui-même une nature simple, l'effet obtenu est encore plus impressionnant.

Pas de charges, pas de grandes scènes de bataille à la Tolstoï, donc. Margaret Mitchell fait mieux dans son "Autant en emporte le vent." "La Conquête du Courage" est, à bien y regarder, un roman plus abstrait qu'on ne le pense - qu'on ne le définit. ,o)
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert que ce roman est une oeuvre de référence de la littérature américaine. le lire c'est le comprendre. Et comprendre par la même occasion ce qu'a pu représenter cette guerre pour les protagonistes. Un peu comme lorsqu'on lit Maurice Genevoix dans Ceux de 14.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11135 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}