Le cercle de pierres

- Que fait ce type dans la vie ?
- Dieu seul le sait. Il a suivi des études de philo, alors j'imagine qu'il est au chômage.

- Le verre n'est pas à moitié plein, Poe. Il n'est pas à moitié vide non plus. (Tilly)
- Dans ce cas, qu'est-ce qu'il est ?
Elle le gratifia d'un sourire malin.
- Il est deux fois trop grand.

De son point de vue, avaler des huîtres équivalait à manger des glaires et le homard n'était qu'une grosse crevette. Les options végétariennes lui semblèrent tout aussi prétentieuses.

Le frère en question était un garçon bien en chair au visage flasque.
- Savez-vous qui je suis? demanda-t-il.
La question hérissa Poe qui se tourna vers Bradshaw tout en ayant conscience d'aller trop loin.
- Tilly, ça vous ennuierait d'appeler les services psychiatriques? Ce monsieur ne sait plus qui il est.

Le cercle de pierres, ou cromlech, est un lieu hors du temps, un havre de paix. Ses mégalithes figurent des sentinelles silencieuses. Des témoins impassibles dont la surface granitique brille, vernie par la rosée du matin. Usés par les éléments, ils ont enduré des milliers d'hivers sans céder aux assauts des ans, des saisons,des hommes.

Ce n'était pas la première fois que Poe se demandait comment les travailleurs sociaux pouvaient rester sains d'esprit. Leur boulot était l'un des pires qui soient, plus difficile encore que le métier de flic. Ces gens-là ne connaissaient jamais aucun répit, l'échelle des problèmes auxquels ils étaients confrontés allait de terrible à atroce. Quand on ne leur reprochait pas d'enlever des enfants à leurs proches, on les accusait de rester les bras croisés.

Toutes les victimes ont à peu près le même âge et sont issus de milieu très favorisés. Aucun lien n'a pu être établi entre elles.

Ce n'était pas la première fois que Poe se demandait comment les travailleurs sociaux pouvaient rester sains d'esprit. Leur boulot était l'un des pires qui soient, plus difficile encore que le métier de flic. Ces gens-là ne connaissaient jamais aucun répit, l'échelle des problèmes auxquels ils étaient confrontés allait de terrible à atroce.

- Vous n'appréciez pas Poe, pas vrai, madame Flynn?
- Qu'est-ce que vous racontez, Tilly? s'écria l'intéressée, l'air inquiet. Bien sûr que si, je l'apprécie.
- Ah. Je n'avais pas compris ça, surtout quand le directeur Edward van Zyl a expliqué que le SCAS avait besoin de Poe et de sa "connaissance encyclopédique des tueurs en série" et que vous avez répondu: "Peut-être, mais il a surtout une connaissance encyclopédique de l'art d'être une tête de con, monsieur le directeur.

« GLOIRE AUX GEEKS »