Je l'ai commencé sans trop y croire, ce roman. Les premières pages ne m'ont pas emballées plus que ça et puis, chemin faisant, cette femme racontant son histoire m'a apprivoisée, captivée. J'ai aimé le regard critique qu'elle porte sur elle-même, la modestie qui la caractérise, sa malléabilité (ou son adaptabilité ?) face à la société.
L'écriture est fluide et le récit nous transporte d'Alexandrie à Paris en passant par Antibes et l'Italie. On voyage, on sent les odeurs de ces différents pays, on traverse le temps en compagnie de cette déracinée qui s'interroge sur les langues et ce qu'elles engendrent comme identité.
Bref, je l'ai lu d'une traite et la narratrice m'accompagnera sans doute un moment dans mes réflexions sur l'existence.
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Quelle vie que celle de Térésa et néanmoins quelle modestie, quel effacement, c'est troublant dans notre époque ou tout s'affiche, ou tout doit être partagé. Cette grande dame a attendu le soir de sa vie pour livrer son histoire peu ordinaire, pour dire ce monde sans cesse en mouvement, avec élégance et un plume d'une grande finesse elle est passée sur ce monde sans faire de vague. Elle porte un regard plein de douceur, sans regret et pertinent sur ce qu'est une vie, ce que l'on en fait et ce qu'il en restera.
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Un texte au ton de conversation intime à l'hiver d'une vie. Retour sur une enfance étrangère, avec des airs d'autodérision j'ai apprécié de très jolis passages qui signent l'amour des belles-lettres. Je me suis imprégnée du personnage finalement peu conventionnel aux fêlures troublantes, très éloignées de « l'executive woman » qu'elle fut peut-être pour en arriver là. Avant Flammarion, Gallimard, une trajectoire étrangère dans l'ellipse historique de FV ? Être bien née fait beaucoup pardonner, aussi dans l'édition parisienne. Pourtant, aborder les rivages de l'octante avec cette élégance libertaire vaut bien une leçon au ramage plus intéressant à lire qu'à écouter sur le lien plus bas. Laisser la personnification pour entendre la musique d'une voix singulière qui dit aussi notre déconfiture quant au rejet d'une reconnaissance nationale.
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