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Citations sur La triomphante (37)

Certains livres ont été si importants dans mon existence ; je veux dire qu'ils étaient là dans les moments où la vie s'accélérait et prenait un tournant. Ils y ont joué un rôle déterminant. J'ai même cru entendre des voix fraternelles se lever des pages de Stendhal ou Conrad ou Proust et j'ai pris des décisions en tenant compte de ce qu'ils disaient. Elles sont responsables de beaucoup de choses, elles m'ont aidée à choisir, souvent à partir. Il ne s'agit pas de culture littéraire, je ne saurais pas transmettre à des proches ou à des étudiants.Ce n'est pas un savoir à enseigner. C'est autre chose ; des liens presque familiaux. Disons que j'ai confiance dans les textes des auteurs que j'aime. Alors,quand je trouve quelque chose qui me correspond, j'approfondis pendant des années. Je creuse pour mieux comprendre, mieux en saisir le sens et la beauté. Je lis et je relis, souligne rarement.
Cette confiance se teinte d'étonnement et de gratitude quand, non seulement le texte s'adapte à ma situation, mais en plus il réussit à l'éclairer.
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Je ne sais si c'est fréquent chez les autres, mais j'ai remarqué que mon corps a parfois une longueur d'avance ; ce que je ressens précède alors ce que je percevrai plus tard par le raisonnement ou l'observation.
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Le monde offert par une civilisation finissante porte en soi quelque chose de désordonné, d'incohérent, d'élégant. La coexistence du souffle de l'Histoire et de bruits avant-coureur de la modernité, le parfum de la pourriture, la lèpre qui mange les murs, les fleurs sauvages et indisciplinées, les rires d'une liberté impertinente, le fatalisme joyeux constituent un mélange qui n'avait pas besoin d'être exprimé par les mots pour marquer un enfant.
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La bascule était brutale. J'étais en train de changer de langue d'usage et cela impliquait une révolution intime. Les neuropsychiatres ont écrit des traités la-dessus. On s'entend différemment, on dit des choses que l'on aurait pas dites, on pense un peu autrement,on ne réagit pas de la même manière. La langue d'usage influence le corps et les rêves. Une autre culture s'infiltre par des interstices imprévus, on accède à des chansons, des blagues,on comprend les sous-entendus,l'humour devient possible. Quand on parle une nouvelle langue toute la journée, l'existence peut prendre une nouvelle direction et le caractère s'infléchir.
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Je le savais déjà : l'amour peut traverser des vies comme une rivière souterraine ; les irriguer sans apparaître au jour. Mais vers la fin, c'est compliqué.
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J’ai l’imagination portuaire.
La liste est longue de ce qui fait battre mon coeur - photos jaunies, poèmes, chansons, images de films - et représente ou raconte les quais, les bateaux, les docks, les balles de coton, les containers, les grues, les oiseaux de mer.
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Pour la première fois, je compris que la poésie pouvait tout dire. L'Art avait le devoir de tout se permettre.
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Je ne le savais pas encore : tout patron est un tyran édulcoré. Loin de moi l'idée de formuler un jugement moral ; c'est ainsi, inhérent à la fonction, et je connais très peu de cas non conformes. Un patron de grande entreprise (comme un tyran classique) a besoin dans l'entourage rapproché d'un mélange équilibré de dévots inconditionnels et de personnalités solides et actives. Tant que l'équilibre se tient, sa réussite est presque assurée. Si parmi ses proches collaborateurs, les personnalités originales deviennent trop nombreuses, le désordre peut s'installer et la machine s'emballer. Mais si, en revanche, ce sont les dévots qui prennent le dessus, cela veut dire que le patron est fatigué ou vulnérable, ou tout simplement qu'il vieillit ; et on entre dans des zones troubles qui font courir des risques mortels à l'entreprise.
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Ma mère a eu l'idée de demander à un bijoutier arménien d'enfiler sa collection de pièces, comme si c'était des perles ; aujourd'hui je porte de temps en temps ce collier bizarre où l'argent domine (une seule pièce en or, l'or est plus rare, plus fragile ; quatre ou cinq de cuivre noirci).

(Pour une lecture de ces pages https://motslies.com/2016/05/06/almanach-6-mai-2015-une-plume-qui-finit-par-parler-pour-elle-meme/)
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« Je suis née à Alexandrie, de l’autre côté de la Méditerranée. Je n’écris pas aujourd’hui pour exprimer une quelconque nostalgie. Les lieux sont pour moi les seuls déclencheurs d’une tempête violente, mais la nostalgie n’est pas un sentiment que j’aime cultiver. Je suis un esprit pragmatique, terre à terre. »
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