Parfois la science ne suffit pas. Par moment, on a besoin des poètes.
J'ai perdu mon épouse il y a vingt ans, (...).
J'écris " perdue", mais j'ai fini par détester cette expression. Ma femme n' était pas un trousseau de clés ou un chapeau.
Le livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous.
KAFKA
Je lui avais proposé de venir à la librairie, quand elle avait besoin de changer d’air. On y entendait les oiseaux de temps en temps, dans le Jardin de lecture. Le bruit des pages qui tournent était étonnamment réconfortant, lui avais-je dit.
Nous sommes les livres que nous lisons et les choses que nous aimons.
Lire ne me suffit pas... Je veux traverser les pages pour passer de l'autre côté, atteindre les gens qui les ont lues avant moi.
Si on baissait tous les bras chaque fois qu'il faut faire des efforts pour sauver ce qu'on aime, le monde serait perdu.
Les souvenirs sont dans les mots. Et de là me vient l'étrange idée que mes souvenirs sont piégés dans tous les exemplaires existants de ce poème, donc tous ceux qui le lisent- dans quelque exemplaire que ce soit- possèdent mes souvenirs sans le savoir.
Les bouquins d'occasion sont pleins de mystères, c'est pour ça que je les aime.
"- Est-ce qu'on s'est embrassé hier soir ?
- Oui on s'est embrassé. Et puis j'ai couru aux toilettes et j'ai bu directement dans la cuvette.
- Un simple "non" aurait suffit, Rachel."