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Critique de Anarya


A travers l'histoire d'Agnès, Catherine Cuenca nous fait découvrir un aspect de la Première Guerre mondiale souvent inconnu, voire ignoré : le travail des femmes pour soutenir l'effort de guerre. Des femmes qui prennent la place des hommes dans des métiers jusqu'alors réservés exclusivement aux genre masculin. Parce que, comme vous le savez, les femmes sont faibles de corps comme d'esprit (*blague, si jamais vous n'aviez pas compris*). Mais malgré la guerre et l'absence des hommes sur des postes utiles au quotidien, le remplacement par les femmes n'est pas forcément vu d'un bon oeil. Insultes et mines désapprobatrices de la part de la société masculine comme féminine sont le lot de ces femmes qui « osent » postuler à ces emplois. Et si, comme beaucoup, Agnès est d'abord surprise de voir une jeune femme lui valider son ticket en montant dans le tramway, le perspective de gagner plus d'argent que dans son emploi actuel au sein d'un atelier de couture lui donne très vite l'envie de s'engager dans la compagnie de transport. Une décision qui va changer sa vie : elle va apprendre à conduire des tramways et, au contact de Renée, engagée dans la lutte pour le droit de vote des femmes, se trouver également une cause à défendre.

Mais le poids de conventions sociales, de la croyance de l'infériorité des femmes et de leur rôle uniquement marital, ménager, va clairement être un frein à l'épanouissement complet d'Agnès. D'autant plus quand son mari, Célestin, revient blessé de la guerre puis reprend son poste à l'atelier où il travaillait avec Agnès. Il gagne moins qu'elle, n'apprécie pas qu'elle fasse un boulot d'homme et voit d'un très mauvais oeil son association avec des féministes et, pire, des « inverties ». le vin aidant, Célestin se montre de plus en plus hostile et violent, renforcement d'autant la détermination d'Agnès à améliorer sa vie et celle des autres femmes… Une histoire qui trouve sa conclusion en 1945, avec Luce, la nièce d'Agnès et dont vous pouvez vous douter de l'issue historique.

Avec Celle qui voulait conduire le tram, Catherine Cuenca nous livre un roman passionnant sur l'histoire de ces femmes qui se sont battues pour leurs droits à une époque complexe. Au travers d'un destin, celui d'Agnès et de son héritage, évoqué avec humanité et émotion. Ses rêves, ses doutes et ses actions sont rendus avec un réalisme parfois rude, nous rappelant toute la difficulté à se battre pour nos convictions et la patience requise pour être témoin du changement. Un très beau roman historique à compléter avec le visionnage du film Les Suffragettes, sur le même thème mais en Angleterre, où les femmes obtinrent les droit de vote plus tôt que nous…
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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