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Critique de Wyoming


Voilà un bon petit roman où se mêlent diverses thématiques, celle de la famille -- monoparentale en l'espèce --, celle de la guerre d'Afghanistan, celle de l'isolement dans la forêt -- donc nature writing --, celle de rapports humains complexes, l'ensemble complété d'une brève enquête policière qui va faciliter le dénouement, sans oublier une histoire d'amour davantage romance que véritable passion.

L'ensemble se lit très aisément, les personnages sont attachants, surtout la jeune Finch, enfant de huit ans qui n'a jamais vécu que dans les bois et voudrait bien découvrir le monde, même si sa connaissance de la forêt, de ses habitants, de ses drailles perdues, son sens inné de l'orientation lui donnent bien plus que ce peuvent recevoir les enfants dits civilisés.

Son père, Cooper, n'est pas un héros, sa vie n'a été que maladresses diverses et le bonheur lui a échappé par les aléas du destin qui a fait disparaître prématurément la mère de Finch, il n'est pas un héros mais il assume son passé, le présent et redoute sans cesse un avenir incertain.

Les nombreux rappels de la guerre d'Afghanistan avec les différentes atrocités communes à tous les conflits sont au coeur de l'existence de Cooper qui a été brisé par cette fatalité. Cependant, ce thème m'a paru plutôt mal traité par Kimi Cunningham Grant qui, malgré les informations qu'elle a pu recueillir, ne produit pas un texte profond et lyrique sur le sujet. On est très loin du niveau exceptionnel du roman de Ben Fountain : Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn, mais celui-ci est entièrement consacré au retour d'Irak de ce jeune soldat.

La partie nature writing s'insère tant bien que mal dans le texte avec quelques belles descriptions, mais la partie "romance" -- je n'aime pas du tout ce terme -- tombe plus tôt à plat et sombre dans le mélo. Dommage, car il y avait matière à illustrer le roman avec une véritable passion lors de la rencontre entre Cooper et Marie.

Un personnage haut en couleurs, Scotland, est très bien exploré et décortiqué par Kimi Cunningham Grant. Lui, c'est un homme, un vrai de vrai, un héros sacrifié qui trompe Cooper sur sa véritable personnalité, il est l'archétype du véritable acteur de nature writing et sauve, à bien des moments, l'ensemble du roman.

La fin est, comme trop souvent dans ce genre d'histoire, liquidée au terme d'un peu de suspense et elle ôte une bonne part de sa crédibilité à cette oeuvre flirtant avec le roman noir mais dans laquelle l'eau de rose le décolore trop.
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