"Le silence des repentis" - Kimi Cunningham Grant - Booktrailer
Elle ne respecte personne, la guerre. Même quand elle ne touche pas au corps, elle abîme l’âme.
Quand on devient parent, il y a cette chose en vous qui s’épanouit et grandit. On aime comme on n’a jamais aimé auparavant.
C'est terrible de perdre une personne que l'on aime, terrible. On découvre une souffrance qu'on ne connaissait pas. (p. 57)
Je lui dirai un jour. Toute la vérité. Ce que le monde au-delà de cette cinquantaine d'hectares de bois nous a fait. Ce qu'il nous ferait encore.
Ça n'aide pas que les fêtes approchent à grands pas, il y a évidemment des sapins, des décorations, un renne en plastique et un immense Père Noël gonflable qui s'agite d'avant en arrière. La profusion absolue : trop, beaucoup trop de tout. l'absence totale de modération, de retenue. (P.93) [...] Les supermarchés ont le don de vous mettre sous le nez tout ce qui vous manque dans la vie. (P.97)
Ce qui me console malgré tout, ce qui m’empêche de m’empêtrer dans un sentiment de culpabilité, c’est que la vie que je lui offre, si elle n’a rien de conventionnel, est fondamentalement une bonne vie. Une vie saine. En ce qui concerne ses besoins essentiels, elle ne manque de rien. Elle est prise en charge. Aimée.
- Et tu es allé où ? Pour te battre ?
- Surtout dans un pays qui s'appelle l'Afghanistan.
- Et c'était comment là-bas ?
- Marron. Toutes les nuances de marron. Marron clair, marron foncé, marron-vert, marron-roux. Marron qui tire sur le jaune. Marron poussiéreux.
Vie heureuse du passé ! Musique de joie ! Dans l'air, par les bois, par les champs, Amour !
On vous dit : c’est la guerre, c’est différent. Mais ça ne l’est pas, en réalité. On vous dit ça pour que vous puissiez tenter de vivre avec vous-même. L’ennui, c’est que vous savez ce que vous avez fait, ce que vous avez pris et ce que vous avez perdu, et ça devient votre existence, une part de vous, que ça vous plaise ou non. Et vous ne pouvez jamais complètement vous en dissocier.
Tirer, me cacher, sauter d'un avion, ce sentiment de fendre la nuit. De voler. Chacune de ses actions me procuraient des sensations fortes à leur façon, néanmoins il y avait aussi toute cette mort. On vous dit : c'est la guerre, c'est différent. Mais ça ne l'est pas, en réalité. On vous dis ça pour que vous puissiez tenter de vivre avec vous-même. (P.69)