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Critique de ATOS


En cette nouvelle année découvrons aux Editions le Passager Clandestin, la collection Dyschroniques, collection de science- fiction à paraître début 2013.
« le testament d'un enfant mort » ( nouvelle écrite en 1978) de Philippe Curval , est re- publiée cette année par les Editions Dyschroniques. Et c'est une très belle initiative.
Je ne doute pas que cette collection rencontrera tout le succès qu'elle mérite. Mais n'anticipons pas.
La nouvelle de Curval si elle s'inscrit dans le registre de la science fiction, s'inscrit également dans celui des sciences humaines. Puisqu'ici il s'agit de l'humain, de ce qu'il a de plus intime, de sa plus grande conquête, c'est à dire : lui-même.

Notre « héros », notre « Ulysse 1978 » est un petit d'homme, atteint d'un syndrome de sénescence, conséquence de son « hypermaturité ». Cet enfant est « normal », rien de le prédestine biologiquement à une fin volontairement accélérée.
La nature ne supportant le vide, un chercheur va tenter de décrypter l'intelligence qui pousse cet enfant au refus de vivre. Il tentera de comprendre ce processus psychologique afin de l'enrayer, puisque l'avenir l'humanité en dépend.
Notre « Ulysse » est lancé dans la grande aventure, et cela sans savoir qu'elle main le pousse vers ce grand large, sans savoir ce qu'il rencontrera, ignorant sa destinée. Cet enfant, écoute, regarde, sent, ressent, absorbe l'océan de perceptions et d'émotions qui l'entoure. Son intelligence lui permet de construite mentalement le monde dans lequel il baigne et dans lequel il se sent projeté, incarcéré.

Alors ne recevant rien mais percevant tout, son intelligence, qualité majeure de l'humain, va devenir la main du crime : il s'auto détruira. Et puisqu'il faut le dire : ce nouveau né se suicidera.
Privé de l'amour qui aurait pu lui laisser entrevoir une possible éternité, privé de la reconnaissance de son unicité qui aurait pu lui permettre de comprendre sa place parmi l'ensemble des autres, il en déduit l'absurdité de son voyage parmi le vivant.
C'est un texte bouleversant. Cela relève t il de la science fiction ? Bien des auteurs de ce genre se sont révélés prophètes du futur. Est que l'avenir de l'humanité dépend davantage du développement de notre amour que du développement de nos intelligences ? Oui, Philippe Curval signe là une nouvelle extraordinaire : l'amour est l'avenir de l'homme.
Dyschroniques, aux Editions le passager Clandestins, nous promet des voyages surprenants.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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