Citations sur Journal intime d'une mère indigne (9)
J’ai essayé de devenir une autre moi, une maman plus parfaite, une maman qui organise des réunions Tupperware, qui est fun, jamais stress, toujours ravie, toujours douce et rayonnante mais voilà… je suis comme je suis. Un peu fofolle, un peu indigne, un peu marrante, un peu stressée et surtout… très folle de ses enfants !
Alors comme le dirait Dora : « Allons-y, let’s go c’est (re) parti les amis ! »
Pire qu’un accouchement sans péridurale, les courses de fournitures scolaires. Il faut le crayon HB de telle taille, le petit cahier vert à grands carreaux, le grand cahier bleu à petits carreaux, le classeur rouge, le stylo bille pas effaçable, l’effaceur mais pas de la marque bidule, le cartable à roulettes mais pas forcément, le lutin (ce qui n’a rien à voir avec les sept nains) avec 456 pochettes, la peinture sèche mais avec de l’huile, les ciseaux… et blablablabla. Moi, j’ai pas mis des gosses au monde pour perdre 45 heures dans les allées d’un supermarché à chercher si le cahier bleu peut passer pour vert.
J’aime mes enfants plus que tout au monde, ils sont ma fierté de chaque instant, je n’aurais pas voulu d’autres enfants, je n’aurais pas voulu une autre vie. Oui, ils m’énervent mais ce doit être assez normal, je suppose.
Elle préconise aussi de tourner notre langue sept fois dans notre bouche avant de dire une connerie. Moi, je dis que cette règle devrait s’appliquer à tous de façon générale. Oui, oui, j’ai des idées fabuleuses, ça me prend comme ça, je sais pas, je n’y peux rien, je suis géniale !
On mange des graines, désormais, et on fait gaffe à son corps. Tu es ce que tu manges, tu es ce que tu manges, tu es ce que tu manges, tu es ce que tu manges ! », a entonné la mère oiseau, tel un gourou.
Les traditions c’est important, il ne faut pas y déroger. La dinde à Noël, le chocolat à Pâques et le poisson le 1er avril.
Aujourd’hui, j’ai fait croire aux enfants que j’étais enceinte.
Ils y ont cru, les idiots.
Le soir, j’ai dit : « Poisson d’avriiiiiiiil ! ». Je ne sais pas pourquoi, ça ne les a pas fait rire du tout.
Mon mari dit que je devrais prendre un psy.
Mon psy me dit que je devrais prendre un amant.
Les vraies mamans, leur rêve, c’est de mettre leurs enfants à l’école un maximum pour pouvoir s’aérer l’esprit au boulot où elles sont payées 1 453 euros net.
Ah, et puis moi, depuis que j’ai des enfants, je cours après eux, certes, MAIS je mange leurs gâteaux, je dîne trois fois le soir, je finis les restes si le chien n’est pas dans son assiette et je suis devenue Nutella addict. Ah, et mon mari n’est pas milliardaire ! Non, mais, oh… pour qui on nous prend ? !
Est-ce de ma faute si je suis tombée par hasard nez à nez avec le journal intime de César ? Est-ce de ma faute s’il était en évidence sous une pile de chaussettes dans son placard ? Non, évidemment pas.
Est-ce de ma faute si j’ai appris à lire et que je l’ai lu ? Non, évidemment pas (c’est de la faute de Charlemagne, ça, avec ses idées folles d’inventer l’école.)
Est-ce de ma faute si, après avoir lu trois pages, j’ai continué parce que je suis une fille curieuse et que c’est, indéniablement, une qualité essentielle ? Non, je ne crois pas.
C’est la Journée de la femme.
J’ai fanfaronné en disant ça aux gosses.
Mais Ella a juste dit : « Bah, t’es pas une femme, t’es une maman ».