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Critique de Diasphine


Dans ce troisième roman, DOA nous entraine dans un imbroglio de secrets d'état, de complots terroristes (sur fond d'intégrisme musulman) et de conséquences de comportements politiques irresponsables qui reviennent menacer les institutions comme des boomerangs au moment où on les attend le moins.
La france, enfin... Ses institutions... son gouvernement... Un peu tout ça à la fois, a un problème. Et il faut le régler dans le plus grand secret, pour protéger les intérêts des hauts responsables, pour préserver la stabilité politique. Mais il y a aussi les intrigues pour rassasier les soifs de pouvoir. Et certains ont peut-être intérêt à ce que tout cela soit révélé au grand-jour...

Enfin, l'histoire est compliquée, extrèmement angoissante parce que très réaliste : j'aime beaucoup l'idée que personne ne maîtrise la totalité des incertitudes. Aucune institution, aussi puissante soit-elle, n'est infaillible ni omnipotente. Il y a des errements, des interactions et des incidents imprévus. Et puis, les acteurs sont des humains et parfois ils dérapent et deviennent imprévisibles, même les plus costauds. Cela nous change des théories du complot dans lesquelles une entité contrôle et domine tout. Ici la vision du drame est beaucoup plus réaliste et néanmoins tout autant efficace au niveau de l'effet dramatique.
On devine que l'auteur s'est extrêmement bien documenté sans que cela ne soit pénible, au contraire, cela accentue l'impression de crédibilité de l'intrigue.

Le sujet, qui pourrait être sensible, est traité sans manichéisme ni parti pris. Ce qui est mis en avant, ce sont ces évènements, extrêmement importants, qui échappent au public, sur lesquels nous n'avons pas droit de regard, que nous n'avons peut-être pas envie de regarder.
Où est la responsabilité de chacun d'entre nous dans cet état de fait ?
La question est posée...

Un reproche : le seul personnage féminin, dans ces univers profondément masculins voire machistes (milieux islamiste, policier et militaire, journalistique), est un peu trop faible à mon goût. Elle a un rôle essentiel dans le roman pour l'équilibre de nos représentations des différents univers qui s'entrechoquent ici. Mon petit côté féministe lui aurait préféré plus de force (notamment face aux hommes) et plus de caractère.

Au final : ne vous laissez pas impressionner par l'épaisseur de l'objet (700 pages) et la complexité de l'histoire, le talent de narrateur de l'auteur rend la lecture suffisament captivante pour que ça se lise avec plaisir même si il faut savoir prendre son temps pour apprécier tous les méandres de l'intrigue. C'est une lecture avec laquelle il faut prendre son temps pour ne pas manquer les petits détails qui rendent le scénario infiniment précis et infaillible. A l'arrivée, c'est une lecture pleine d'émotions qui nous aura fait trembler, et nous fera trembler encore longtemps...

Et puis les héros, Lynx et Fennec, sont vraiment des personnages extraordinaires à défaut d'être glorieux !
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