AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Michel69004


DOA est un auteur énigmatique, rare et complètement singulier.
PuKhtu Primo et Secundo publiés en 2015 et 2016 m'avaient fait l'effet d'une monumentale claque littéraire, coté série noire. DOA y décrivait le trajet de l'héroïne et ses enjeux géo-politiques à partir de groupes paramilitaires infiltrés en Afghanistan. Grandiose. Ce livre m'a incroyablement marqué.
Ceci étant dit quid de Rétiaire(s) publié tout récemment ?
Un rétiaire, c'est ce gladiateur au look d'enfer avec son filet et son trident.
Des gladiateurs, chers amis lecteurs, vous allez en croiser quelques-uns...
Quelques précautions sont nécessaires avant de se lancer dans l'ouvrage.
Le style de DOA est très particulier. Certains disent cinématographique. de mon point de vue je le qualifierais plutôt d'autistique. Disons opératoire, très opératoire..
Il faut avoir le livre en format papier pour avoir un accés facile à l'indispensable glossaire qui permet de traduire la foultitude d'acronymes à laquelle vous aurez constamment affaire.
Il vous faudra traduire aussi les différents jargons et argots utilisés par les flics des Stup ( four= lieu de vente de drogue), ceux de la Brigade de répression du banditisme (askip=à ce qui parait), ceux des truands de tous bords ( balek=j'm'en fous, belek=attention, l'indispensable kèner=niquer , l'inévitable teub, le surprenant yep=pied etc...).
Certains dialogues sont parfaitement incompréhensibles mais ce n'est pas si grave, comme si c'était slamé ou franchement rappé ( le fan d'Aya Nakamura s'en sortira facilement ).
Après il y a les différents protagonistes appelés soit par leur nom, leur prénom ou leur surnom. Là aussi le recours à un index proposé par l'auteur est bien pratique: policiers, gendarmes, juges et clans sont dument référencés pour éviter une monstrueuse pagaille.
Muni du catalogue de L'armurerie française et étrangère, vous pourrez enfin vous plonger dans Rétiaire(s) en toute connaissance de cause.
Amateur(trice) de filegoude s'abstenir.
L'histoire commence évidemment par une balle dans la tête à bout portant: Théo Lasbleiz, commandant de police à la PJ, dézingue le nommé Nourredine Hadjaj, porte-flingue du clan Cerda (qui sont des gitans sédentarisés)
Et l'histoire sera passionnante car il s'agit de suivre les nouvelles routes de la cocaïne: la drogue produite au Pérou, en Bolivie et en Colombie passe par la Mauritanie pour être finalement acheminée en Espagne ou... là je vous laisse deviner!
Tout est ultra-documenté, édifiant et absolument...addictif (-:
Les personnages ont une destinée néo-tragique, brutale et solitaire.
C'est donc un livre qui risque de ne pas plaire à tout le monde mais, si on s'accroche un peu, marquera les esprits (en tout cas le mien) même si il met un peu le seum.
Bonne lecture et belek à vous !
Commenter  J’apprécie          3712



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}