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Si on me demandait de choisir dans quelle catégorie classer "Je te dois tout le bonheur de ma vie", mon coeur balancerait. Essai ? Biographie ? Témoignage ? Je dirai qu'il s'agit d'un mélange réussi de tout cela !

J'ai trouvé vraiment très pertinent de la part de l'auteure le fait de mettre en lumière la relation de Virginia et Léonard Woolf - son balbutiement puis son évolution au fur et à mesure des épreuves vécues - car, s'il est vrai que l'on connaît leurs travaux communs - je pense notamment à la fondation de la Hogarth Press - et respectifs, les circonstances de leur rencontre, la naissance de leur amour en même temps que de leur intimité est peu souvent abordée, et m'étaient, personnellement, inconnues. C'est avec grand plaisir que j'ai fait cette découverte en compagnie de Carole d'Yvoire.

En même temps, je trouve que l'auteure nous permet de mieux les découvrir chacun individuellement. Pour ce qui est de Virginia, elle m'impressionne et m'inspire depuis longtemps. J'admire sa soif de connaissances et de liberté que l'on ressent avec force à travers certains extraits de sa correspondance retranscrits dans cette oeuvre : "je dois dénicher dans les livres, péniblement et toute seule, ce que tu obtiens chaque soir, assis au coin du feu, en fumant ta pipe avec Stachey, etc. Pas étonnant que mes connaissances soient si insuffisantes. Il n'y a rien de mieux que la conversation pour vous éduquer, j'en suis sûre." écrit-elle d'ailleurs à son frère Toby, qui profite de l'émulation intellectuelle de son groupe d'amis de l'université (dont fait parti Léonard Woolf), tandis qu'elle est confinée au domicile familial.
Mais même si les portes des prestigieuses universités lui sont fermées en raison de son sexe, Virginia se forme à l'écriture et à la lecture en autodidacte, en se servant dans la bibliothèque familiale et sur les conseils de son père Leslie Stephen.
"Centrée sur elle-même, elle se sert de ce qui l'entoure, s'en détache, pour mieux le décrire" explique d'ailleurs Carole d'Yvoire.
En outre, on ne peut qu'admirer toute la détermination et l'abnégation dont fait preuve Virginia, et ce malgré toutes les épreuves que lui fait subir la vie.

J'en ai beaucoup appris également sur Léonard, un homme pragmatique mais tout aussi passionné et ambitieux que Virginia, qui me semblait être un homme réservé et effacé en comparaison de la femme indépendante et brillante qu'est Virginia, mais il n'en est rien, et Léonard est une personnalité tout aussi complexe et intéressante que sa compagne de vie.

Virginia et Léonard font donc merveilleusement la paire, et forment sans conteste un couple fascinant qui, tel un aimant, s'attire, se sépare, puis se rejoint à nouveau dans une attraction folle.

Le contexte social, culturel (avec le groupe d'intellectuels de Bloosmbery qui réunit Virginia et Léonard, entre autres) mais aussi politique de l'époque est également bien dépeint, ce qui est un autre aspect intéressant de cette oeuvre.


Pour ne rien gâcher au plaisir de cette lecture, le livre de poche nous offre une forme qui fait honneur au fond, avec un véritable livre objet à l'esthétique recherchée, et dont la nostalgie de chaque page tournée s'atténue par les promesses que nous font les suivantes.

Le tout est agrémenté de correspondances, tableaux, photographies d'époque, reproduction de télégramme, acte de mariage etc...

En bonus, j'ai beaucoup apprécié la lecture des 2 nouvelles qui furent réunies au sein du même recueil, le premier publié par la Hogart Press ! Celle de Léonard est d'ailleurs totalement inédite ! "La marque sur le mur" de Virginia Woolf est tout à fait passionnante et originale, avec une chute pleine d'humour, à son image.

La plume est très agréable et sert admirablement le propos qui est intéressant du début à la fin, avec un véritable travail de recherche qui a dû être passionnant pour Carole d'Yvoire, et dont la lecture le devient tout autant pour nous. Il s'agit vraiment d'un livre que j'aurais pris plaisir à écrire, et dont j'aurais été très fière si j'en avais été l'auteure !

Un livre tout simplement lumineux et instructif à découvrir !
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Ce livre, c'est tout d'abord un bel objet : un poche relié, la tranche rouge, la couverture très belle, un joli papier blanc, des polices de caractères agréables à lire. Il nous emmène sur les pas de Virginia Stephen et Leonard Woolf - de leur naissance à 1917 (date à laquelle ils achètent une presse à imprimer et lancent leur maison d'édition). Pour les passionnés de Virginia Woolf, rien de bien neuf dans cet ouvrage. J'ai plus 'révisé' (si on peut dire) grâce aux parties consacrées à Leonard, généralement laissé dans l'ombre de son épouse. Son passé personnel, sa vie professionnelle (notamment son séjour à Ceylan), la rencontre avec la famille Stephen (alors qu'ils venaient de deux mondes si différents qu'ils n'auraient jamais dû se rencontrer), et finalement comment il arriva à épouser Virginia - une femme émancipée et indépendante pour l'époque et qui ne s'en laissait pas conter. L'ouvrage se clôt par 'Trois Juifs' (nouvelle écrite par Leonard Woolf) et 'La Marque sur le Mur' (nouvelle écrite par Virginia Woolf).
Cet ouvrage inclut une partie iconographique très intéressante et c'est le plus de ce livre : des photos, des reproductions de tableaux de Vanessa Bell - et également des textes, notamment une très belle lettre d'amour écrite par Leonard pour Virginia.
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Virginia Woolf fait partie de mes auteur(e)s préféré(e)s non seulement pour son écriture mais aussi en tant que femme. Sans aucune prétention je me retrouve beaucoup en elle, dans sa façon d'être, dans ses pensées. Elle me fascine, elle m'interroge, elle est à la fois une énigme et une amie dont j'ai le sentiment de partager bien des points communs.

J'avais acheté ce livre parce qu'il parlait d'elle et de son mari mais aussi par la beauté de l'objet.... Un joli petit livre, à l'allure très anglaise, la couverture rigide avec les deux profils du couple Woolf, avec de nombreuses illustrations, les tranches des pages flamboyantes et en prime les deux premières nouvelles publiées lors de la création de la Hogarth Press. Il a tout du livre un peu ancien dans la tradition de la littérature anglaise, raffiné et précieux.

Carole d'Yvoire s'attache dans cette biographie a retracé les premières années et la jeunesse de Leonard et Virginia jusqu'à 1917, année de la naissance de "l'enfant" qu'ils créent, une maison d'édition, à défaut d'un enfant de chair et de sang.

En tant qu'admiratrice de Virginia, je suis toujours très intéressée d'en découvrir plus sur elle et après la lecture de Mrs Dalloway, Journal d'un écrivain, Vers le Phare, Un lieu à soiOrlando, (et ceux qu'il me reste à lire) d'en savoir un peu plus sur le couple qu'elle formait avec Leonard, un couple étrange et dont il ne nous reste que des éléments laissés par Leonard (le journal de Virginia Woolf a été publié par Leonard avec une relecture qui laisse supposer que certains passages aient été coupés). Carole D'Yvoire évoque régulièrement l'absence de témoignages directs de Virginia sur certains faits.

Carole d'Yvoire dresse les portraits diamétralement opposés quant aux origines de Leonard et Virginia, lui d'origine très modeste, juif, assez sombre et introverti et en recherche de reconnaissance et d'identité et elle, d'un milieu bourgeois et cultivé mais marqué par de nombreux deuils et personnalités psychologiquement fragiles. Elle argumente grâce à de nombreux témoignages, recoupements dans les sources et lettres, ce que fut leur rencontre, les doutes de Virginia sur leur mariage, l'insistance de Leonard devant son refus, sa distance et évoque peut-être des pistes sur son mal-être (les deuils et abus familiaux, sa non maternité, son sentiment de dépendance à un couple, ne se retrouvant pas dans le rôle de femme au foyer) sans écarter toutefois une maladie.

Ils n'avaient que peu de choses en commun si ce n'est les "Apôtres", le cercle intellectuel qu'ils avaient formé avec plusieurs amis, le Bloomsbury Association et la littérature. le contraste entre l'ambiance des rencontres,  la modernité des pensées, des vies, sans tabou puis l'isolement du couple une fois marié, leurs nombreux déménagements, l'organisation domestique dirigée par Leonard même si celui-ci devient  plus un garde malade qu'un époux, apportant un cadre bienveillant et rassurant à Virginia, il l'a enfermée dans une vie de femme mariée qui ne correspondait peut-être pas à ses aspirations de vie libre, indépendante et émancipée.

Ayant déjà beaucoup sur la vie de Virginia Woolf, pas de réelles découvertes si ce n'est sur l'ambiguïté de son couple, un couple unit par une passion plus intellectuelle que physique semble-t-il et Carole D'Yvoire laisse malgré tout pas mal d'interrogations qui resteront sans réponse sur non seulement leur lien véritable mais aussi le rôle joué par Leonard. N'était-il finalement pas écrasé par le talent de sa femme, voir jaloux ?

En fin d'ouvrage deux nouvelles : Trois juifs  (nouvelle inédite) de Leonard, sorte de petite fable sur les préceptes de cette communauté et La marque sur le mur de Virginia dans laquelle on découvre que dès 1917 elle avait cette écriture si particulière pour analyser ce qui l'entoure, mêlant sensations et environnement, nature, sur ses flux de pensées face à une scène banale et par ce qu'elle évoque pour elle. Deux nouvelles qui sont la parfaite illustration de deux styles très différents mais à l'image de ce que l'on sait d'eux.

Une lecture que j'ai dévorée, mais tout ce que peux lire sur elle m'intéresse, me passionne, l'écriture est agréable, l'analyse pertinente soulevant régulièrement des doutes sur certaines affirmations. Il me reste à découvrir la biographie rédigée par Viviane Forrester sur cette grand dame de la littérature anglaise qui demeurera avec ses zones d'ombre de toutes façons. Et ce n'est pas pour me déplaire.....

Le titre est extrait de la lettre laissée par Virginia à Leonard le jour de son suicide en Mars 1941 dont je vous mets ci-dessous un passage :

"Mon chéri,

J'ai la certitude que je vais devenir folle à nouveau : je sens que nous ne pourrons pas supporter une nouvelle fois l'une de ces horribles périodes. Et je  sens que je ne m'en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et je ne peux pas me concentrer.

Alors, je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été pour moi ce que personne d'autre n'aurait pu être. Je ne crois pas que deux êtres eussent pu être plus heureux que nous jusqu'à l'arrivée de cette affreuse maladie. Je ne peux plus lutter davantage, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu travailleras, je le sais.

Vois-tu, je ne peux même pas écrire cette lettre correctement. Je ne peux pas lire. Ce que je veux dire, c'est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu t'es montré d'une patience absolue avec moi et d'une incroyable bonté. Je tiens à dire cela — tout le monde le sait.

Si quelqu'un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Je ne sais plus rien si ce n'est la certitude de ta bonté. Je ne peux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous l'avons été."
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Carole d'Yvoire revient sur le mariage de Virginia Woolf, longtemps montré du doigt ou soupçonné de je ne sais quel turpitude, Leonard Woolf est un homme pour qui j'éprouve du respect car vivre à côté d'un grand écrivain n'a pas du être simple et prendre soin d'une femme à la santé mentale fragile, encore moins facile.
J'ai aimé son livre paru récemment, ici l'auteur retrace la rencontre de Virginia et Leonard mais surtout brosse leur tableau généalogique à tous deux.
Premières rencontres, le départ de Leonard pour Ceylan, leur fréquentation du groupe de Bloomsbury et du milieu littéraire.
Elle le fait de façon très vivantes et en ajoutant beaucoup de photos très peu connues voire pas connues du tout.
J'ai beaucoup aimé également qu'elle parsème son récit d'extraits de lettres et des peintures de sa soeur Vanessa par exemple.
Bien sûr elle nous conte la naissance de leur seule enfant : la Hogarth Press
Attention ce n'est pas une bio, le livre est vraiment centré sur la rencontre et les relations entre Virginia et Leonard, pas de traces des amours sulfureuses de Virginia ni de sa maladie.
C'est bien documenté en particulier sur Leonard, c'est plaisant à lire.
Les deux petites nouvelles ajoutées n'apportent pas grand-chose au livre me semble-t-il.

Un très joli petit livre au format poche à un prix doux, certes si vous êtes amateurs forcenés de Virginia Woolf ce livre ne vous apprendra pas grand-chose de nouveau, mais vous aurez plaisir à le feuilleter en lisant par exemple une biographie de Virginia ou le livre que lui a consacré Leonard.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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La magnifique couverture verte et rose de cet ouvrage ne parvient malheureusement pas à faire oublier son contenu assez décevant.
Je l'ai acheté sur un coup de tête, attirée par la personnalité de Virginia Woolf. Pourtant j'en suis ressortie avec l'impression de ne pas avoir appris grand chose sur elle.
L'auteur a pris le parti d'entremêler deux biographies : celles de Virginia et celle de Leonard qui deviendra son mari, de leur enfance jusqu'aux prémisse de la création de leur maison d'édition. Peut-être est-ce ce parti pris qui déçoit le plus : on les quitte aux prémisses des années les plus intéressantes de leur vie. En fait, je comprends pas du tout ce choix : l'union des Wolf peut-être considérée comme fructueuse car ils ont énormément contribué à la littérature anglaise ... mais rien de cette folle aventure n'est raconté dans le livre. Tout ce qui nous est présenté sur leur couple est la gestion de la souffrance psychologique de Virginia. le sous-titre du livre "Je te dois tout le bonheur de ma vie" semble donc particulièrement mal choisi ... Et les approximations et suppositions non étayées de l'auteur m'ont aussi beaucoup agacée.
Parallèlement, j'ai beaucoup apprécié les reproductions de photos de famille, de lettres et de peintures. Les nouvelles de Virginia et Leonard imprimées en fin d'ouvrage sont aussi une découverte intéressante.
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Carole d'Yvoire apporte un éclairage intéressant sur la rencontre de Virginia Stephen et Leonard Woolf ainsi que sur les tout débuts de leur mariage. Si l'on connaît assez bien la vie de Virginia Woolf au travers de ses récits autobiographiques, de sa correspondance et des confidences de celles et ceux qui furent ses proches, la personnalité de Leonard Woolf et ses occupations précédant la création de la maison d'édition Hogarth Press sont assez peu souvent évoquées.
L'auteure nous resitue chacun dans son milieu et dans son groupe familial. Nous sentons combien il était peu probable au départ que ces deux-là se rencontrent. Virginia est issue d'une longue lignée d'intellectuels et appartient à la bonne société anglaise. Quant à Leonard, il est le fils d'un tailleur juif qui doit à sa réussite commerciale une certaine aisance avant que sa mort prématurée ne plonge la famille dans une soudaine précarité matérielle.
Les jeunes gens qui se croisent, puis se perdent de vue, avant de se redécouvrir au travers des recommandations enthousiastes de leur entourage, ont cependant plus d'un point commun et des ambitions partagées. L'épreuve de la solitude née du sentiment de ne jamais être tout à fait leur place leur est familière. Mais, surtout, ils éprouvent une soif de connaissances et le besoin d'échapper au déterminisme qu'impose leur milieu social pour se réaliser complètement.
Carole d'Yvoire sait éveiller notre intérêt dans ce petit volume habilement composé : extraits de lettres et photographies habillent ses propos qui ressuscitent le couple mais aussi leurs proches et amis, ce fameux groupe de Bloomsbury qui allait révolutionner la vie intellectuelle anglaise jusqu'à la seconde guerre mondiale. Enfin, deux nouvelles complètent l'ouvrage comme pour témoigner de la naissance de deux talents qui se nourriront mutuellement au cours de leur union.
Ce livre est à savourer : il est joli, intelligent et original.
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Avant de vous donner mon avis sur ce livre, il fallait à tout prix que je vous parle de l'objet livre qui est splendide ! La couverture est cartonnée, colorée, très solide, très belle, dans des couleurs sobres mais brillantes et chatoyantes à souhait. Qu'en dîtes-vous ?



J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre où Carole d'Yvoire nous raconte la rencontre entre Virginia Stephen et de Leonard Woolf ainsi que le début de leurs épousailles. Si on connaît assez bien la vie de Virginia à travers ses récits autobiographiques, de part sa correspondance ou ses confidences ; il en est tout autre pour Leonard Woolf que l'on connaît que pour la création de la maison d'éditions.



Je trouve formidable le travail de l'auteur qui a su nous restituer cette rencontre. Au cours du récit, on comprend que ces deux-là n'étaient pas fait pour se rencontrer !



En effet, Virginia était issue d'une grande famille dite intellectuelle et appartenait à la bonne société anglaise tandis que Leonard était fils d'un tailleur juif qui devait sa réussite à son commerce mais avec la mort prématurée de ce dernier, la famille connaîtra des temps difficiles.



Ils se croiseront une première fois, puis ne se verront plus pour mieux se retrouver avec l'appui de leur connaissance commune qui fera valoir leurs points communs, leurs ambitions partagées. Ils éprouveront tous deux une soif de connaissances toujours grandissantes, ils auront besoin de savoir encore et toujours pour mieux se construire, pour mieux "grandir".



Ce livre regorge de photos, d'illustrations en couleurs, d'extraits de lettres. L'auteur a su titillé ma curiosité tout de long de ma lecture. Carole d'Yvoire a habillement mené sa barque avec des extraits de lettres de-ci, de-là, des photographies qui ajoutent un plus incontestable au récit.



Cerise sur le gâteau, il y deux nouvelles inédites et l'arbre généalogique de Monsieur et Madame Woolf qui viennent compléter cet ouvrage.



En bref : il est beau, il est bon... A lire !


Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Je vais être honnête avec vous, c'est très très rare que je lise des biographies… genre j'en lisais quand j'étais étudiante et que j'y étais forcée.
Mais là, non seulement j'ai choisi ce livre, j'ai osé, mais en plus je ne savais rien de Virginia Stephen et Léonard Woolf… un risque énorme et pourtant ce fut une bonne surprise.

La lecture est très fluide et on rentre assez vite dans cette histoire sur la rencontre entre Virginia Stephen et Léonard Woolf, l'auteur nous relate leur jeunesse, leur rencontre jusqu'aux premières années de leur mariage et la création de leur maison d'édition, la Hogarth Press. le récit est ponctué de documents et photographies qui donnent un réalisme à l'aspect historique tout en allégeant notre lecture.

Carole d'Yvoire alterne entre les récits de l'un et l'autre pour chaque étape de leur jeunesse, en nous donnant leur point de vue sur ce qu'ils vivent comme des extraits du journal de Léonard.

J'ai été surprise par la relation, la tendresse qu'ils avaient l'un pour l'autre sans pour autant que cela n'aille plus loin, plus des meilleurs amis que des amants.

Au final, non seulement je l'ai fini sans m'être forcée, j'ai appris à connaître deux personnages qui ont laissé leur trace dans l'histoire et en plus je suis sortie de ma zone de confort ! Bref, contente de moi :)


A noter : l'édition peu classique hardback de ce livre de poche.
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Ce livre est un ouvrage hybride, il contient une biographie partielle et 2 nouvelles, une par protagoniste. La biographie couvre une période de temps restreinte qui va de leur naissance à peu après leur mariage. Cette partie était agréable à lire et intéressante bien qu'elle ne colle pas vraiment avec les codes d'une biographie habituelle. Au lieu d'une narration contenant quelques citations pour étayer les propos, l'autrice a privilégié la traduction brute du matériel de base. Il y a une grande proportion d'extraits, de correspondances, de journaux intimes, de photos… tandis que la part d'analyse et de récit propre à l'autrice est réduite. Ce retournement des proportions est un parti pris déroutant mais qui fonctionne plutôt bien.
J'ai aussi beaucoup aimé les 2 nouvelles. La nouvelle de Virginia parle d'une tache sur le mur. L'ambiance créée était étonnante mais c'était agréable à lire. La nouvelle de Léonard peut faire polémique car la vision de ses compatriotes juifs est bien salée. J'ai aimé le regard est acéré et découvrir certains points culturels. Vu le ton, ça ne m'étonne pas qu'elle n'ait jamais été traduite précédemment mais elle a vraiment quelque chose de marquant.
C'est un très bel objet avec tranche rouge, couverture dure, mise en page soignée et présence de photos. C'est une lecture intéressante même si ce n'était pas ce à quoi je m'attendais.
Je n'ai pas passé un mauvais moment mais je ne pense pas qu'il m'en restera longtemps des souvenirs à part la nouvelle des 3 juifs dont le discours m'a marquée.
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Quel beau livre ... un livre de poche aussi joli qu'un livre d'art (à peu près). Bien que je n'accroche pas sur l'auteur, j'ai une grande tendresse et un attachement certain pour Virginia WOOLF et le groupe de Bloomsbury. Ici, l'auteur du texte s'est attachée à nous parler de Virginia avant son mariage, de sa rencontre avec Leonard, de son mariage, de son couple et s'arrête juste au moment où à défaut d'enfant, les WOOLF font devenir "parents" d'une maison d'édition qui imprime ses livres et les auteurs que le couple aime.
On trouve dans ce livre des photos (ce qui est rare en format de poche) et les deux premiers textes publiés par la HOGARTH Press de V. et de Leonard WOOLF.
J'ai beaucoup apprécié le choix qu'a fait l'auteur d'une période bien spécifique de la vie de V. WOOLF, avant qu'elle ne devienne l'écrivain célèbre qu'elle est toujours, avant que la maladie mentale qu'elle a combattu vaillamment, ne la dévore, une jeune femme née à l'époque victorienne qui libérée des contraintes parentales ou masculines (père, frère) a réussi à créer et à produire une oeuvre exceptionnelle.
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