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Critique de PortoPolar


AMATEURS DE THRILLERS : CE LIVRE N'EST PAS POUR VOUS.

Voila, je crois que 90% de ce que j'ai retenu de ce long, si long bouquin peut se résumer à cela.
L'agressivité que porte l'usage des majuscules n'était peut-être pas nécessaire, mais c'est le conseil que j'aurais aimé avoir et que je ne retrouve que trop peu dans les autres critiques des babéliotes que j'ai survolé.

Revenons donc un mois et demi en arrière, car oui c'est le temps qu'il m'a fallu pour venir à bout de ce livre, malgré le fait que je l'ai abordé en livre audio.
De manière génerale, j'aime de temps à autre, me lancer dans un roman ultra-populaire, de ceux qu'on croise en tête de gondoles des librairies et même des épiceries ou des supermarchés. Ce type même de romans qui donnent aux littéraires des plaques de boutons et aux éditeurs des plaques d'or.
Et c'est d'ailleurs sans aucune gêne que j'admet avoir passé des bons moments que ce soit avec Harlan Coben, Philippon ou même Virginie Grimaldi, pourtant bien loin de mes gouts.
Cette Mélissa Da Costa figurait donc naturellement dans une liste non officielle des auteurs qu'il "me faudra bien découvrir un jour, quand même". Et quoi de mieux que La doublure pour ça? Un ton un peu plus sombre qu'a son habitude parait il, une situation initiale on ne peut plus alléchante : yeah let's go!

Mon dieu quelle deception...Je m'en remet mal. Si l'idée de départ est à mon gout très sympa, sa réalisation est tout simplement catastrophique :

Les personnages déja, sont quasiment inexistants. Passées les 10 premières pages ils n'évolueront plus. Ils sont 3 et peuvent chacun être entierement résumés en une phrase. Ils n'ont tout simplement aucune personnalité et il est impossible de ressentir la moindre identification à l'un d'eux :

Pierre est un beau gosse de 40 ans cadre d'une multinationale, équipé des déviances officielles des caricatures de ce profil : cocainomane et polyamoureux.
Clara est une artiste héritière incomprise, égoiste et capricieuse.
Enfin, Evie l'heroine est une jeune femme qui semble avoir le cerveau et les capacités cognitives d'une enfant de 6 ans. Elle jouera le rôle de la fille pure, naive et manipulable évidemment.

Voila, vous savez autant sur ces personnages qu'une personne ayant lu l'intégralité du bouquin. Dommage, en dehors de les voir évoluer il ne se passera absolument rien d'autre.
L'intrigue pourrait effectivement se résumer en quelques pages également, et n'a d'égal que l'écriture qui est d'une niaiserie inégalée.
"Elle regarda par le hublot, ivre de bleu et de nuages", non mais serieusement?
Le style est celui d'une bonne elève et l'absence de fautes d'orthographe est l'aspect le plus réussi de ces mots sans âmes qui s'enchainent sans aucune magie, nous laissant systématiquement connaitre la fin de la phrase avant de l'avoir lue. Seules surprises, l'invraissemblable et réccurente stupidité d'Evy dont 50% des dialogues doit être "- Oh vraiment?" suite à des phrases on ne peut plus banales de ses interlocuteurs.

Le suspens et l'aspect thriller sont évidemment inexistants, j'ai cru jusqu'a la fin que ça allait "enfin partir", mais non.

Il n'y a rien de "sombre", rien de malsain au sens interessant du terme, rien de surprenant ou de machiavélique. L'ambiance globale de la doublure tient bien plus de celle de Emily In Paris que de celle d'un récit tendu.
Alors peut etre que la chose la plus violente et dure qu'il soit arrivé dans les romans de Mélissa Da costa est un bouquet de fleurs qui a fané, j'en doute pas, mais cela ne fait pas pour autant de cet espece de navet de gare érotico-bien pensant un thriller.

L'ajout de la notion d'art et de mythe permet d'atteindre des niveaux de ridicules inimaginables. Notre écervelée de narratrice voit l'intégralité de son système de pensée supprimé et reconstruit à chaque nouvelle interpretation de... la bible (oh vraiment?) qu'elle découvre, et l'auteure nous demande de plonger dans l'intense et énigmatique grand mystère du livre : Evy qui vient d'apprendre l'existence d'Adam et Eve, arrivera t elle a surmonter cette émotion? Encore plus "dark" : est elle métaphoriquement Eve??
Allez c'est bon, basta, gros gros foutage de gueule la, come on!.

Si vous aimez les livres à suspens, prenez n'importe lequel dans l'étagère idoine d'une librairie plutot que celui ci, vous serez gagnants.
Les livres érotiques? idem.
Les romans au suspens psychologique sur la déperdition d'une personne dans ses sentiments de plus en plus troublés par un environnement particulier, ne lisez pas ça vous allez vous faire du mal.
Les histoires sur les effets et les impacts de la drogue dans la haute société : vous n'apprendrez rien que vous n'ayiez déja lu 10x et n'entrerez jamais dans une quelconque profondeur sur ce sujet aussi central que négligé. Non une addiction à la cocaine ne se raconte pas en s'inspirant du comportement d'un enfant, face à un bonbon, non.

La seule trace que ce roman laissera derrière lui sera les 2 ou 3 millions que Mélissa da costa en tirera. Bravo à elle j'imagine, aucun éditeur n'aurait accepté de publier ce manuscrit s'il était arrivé sur son bureau sans être accompagné d'un nom d'auteur "ultra-bankable".

Le pire livre que j'ai lu depuis que je suis inscrit sur Babélio, dont le contenu tiendrait entièrement et sans aucune perte dans une nouvelle bien plus courte, voire même dans une paire de copies double d'un élève moyen de lycée un peu inspiré pour sa rédaction. 5/20
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