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Critique de Apophis


A tes risques et périls, ce livre tu achèteras, mais si ce pas là tu franchis, point tu ne le regretteras !

Ce roman va être très polarisant sur un plan bien précis : le style d'écriture très médiévalisant adopté. Si vous ne supportez pas la traduction des premiers tomes du Trône de Fer ou de lire un livre doté de nombreuses notes en bas de page, je pense que vous allez avoir beaucoup de mal avec celui-ci. L'absence d'un glossaire, d'une carte et d'un Dramatis Personæ n'aide pas non plus.

Outre ce choix stylistique, l'écriture de Grégory Da Rosa est assez contrastée (gardez cependant à l'esprit qu'il s'agit d'un premier roman, certaines maladresses seront d'évidence corrigées dans les tomes suivants) : certains éléments sont maladroits (l'info-dump, des descriptions trop longues et trop nombreuses cassant souvent le rythme), tandis que globalement, nous avons clairement affaire à un écrivain à l'énorme potentiel, qui gagnerait beaucoup à adopter un rythme plus constant et un style un peu plus direct. J'ai vraiment adoré certains passages, ainsi que la truculence qui se dégage de certaines répliques (et dans ces là, l'utilisation du vieux français fonctionne à merveille).

Si l'éditeur parle d'un univers « d'une grande originalité », force est de constater qu'il mélange Ferrand, Jaworski et G.R.R Martin, dans une ambiance très chrétienne où les démons et les anges possèdent des royaumes sur Terre (on se croirait dans Heroes of Might & Magic !), les premiers étant confinés derrière une Muraille (tiens, tiens…) et les seconds se mêlant de la politique du monde des hommes dans une perspective très elfique que ne renierait pas Tolkien et avec un degré de cynisme qui ne déplairait pas à Poul Anderson. Rien de bien original en réalité, donc.

Le gros point fort du roman est son aspect intrigues de Cour, ainsi que l'enquête menée par le fameux Sénéchal pour trouver les félons ou les espions responsables de la série de tentatives d'assassinat visant le famille royale qui, alors que la capitale est assiégée dans le cadre d'une guerre sainte, exacerbent soudain les rivalités entre grands personnages, religieux, politiques et militaires, entre ce Sénéchal né gueux et les nobles qui le méprisent. L'enquête menée se révèle passionnante. Clairement, le tome suivant s'annonce, à ce niveau, tout à fait épique, et je serai à coup sûr de l'aventure. Et puis évidemment, l'autre gros point fort de ce livre, c'est le personnage du Sénéchal lui-même, complexe, riche, soigné, attachant, à l'ironie mordante.

Au final, si vous êtes capable de passer l'écueil du style (que certains, je n'en doute pas, apprécieront, au contraire, au plus haut point, et qualifieront de force de ce roman et pas de faiblesse) et quelques maladresses de jeunesse, voilà un roman de Dark Fantasy grim & gritty, à fort aspect politique et religieux, qui est tout à fait recommandable, sans pour autant, à ce stade, s'enflammer comme le fait son éditeur en parlant de chef-d'oeuvre. On en est proche, mais il est prématuré, à ce stade du cycle et de la carrière de l'auteur, d'employer ce terme.

Retrouvez la version complète de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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