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Critique de Alfaric


En terminant ce tome 1, je ne savais dire si j'étais déçu, frustré ou énervé… Toujours est-il qu'il finit mieux qu'il n'a commencé avec un bon vieux cliffhanger des familles qui oblige les lecteurs à se procurer la suite !
Je vais être cash, la mise en place du récit qui prend la force d'une joute verbale entre le champion de la noblesse de robe et le champion de la noblesse d'épée a été pour moi particulièrement désagréable !
- on balance plein de personnages, avec rôles, titres, fonctions et généalogies, mais sans dramatis personae (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)…
- on balance plein de noms de lieux, mais sans carte pour savoir si c'est loin ou proche, au nord ou au sud, à l'est ou à l'ouest (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)…
- on balance tellement de mots de vocabulaires qu'il faut moult notes de bas de page pour les expliquer (même quand c'est totalement dispensable), au lieu d'un bon vieux glossaire en bonnes et dues formes (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)… Et en plus l'auteur se fait une joie de brouiller les pistes en croisant le vocabulaire de l'Antiquité à celui du Moyen-Âge, ce qui fait qu'on se retrouve avec un Empire Byzantin médiéval-fantastique comme le célèbre Gondor du SdA…
Le plus énervant reste quand même le 4e de couverture qui dégaine la gatling à compliments en parlant d'univers très réaliste et très original alors qu'il n'est ni l'un ni l'autre : on est dans la Fantasy à intrigues et à complots tout ce qu'il y a de plus classique, et le fantastique semble tout droit sorti d'un épisode de "Heroes of Might and Magic" voire d'un banal JRPG plus mainstream tu meurs… D'ailleurs c'est con que les éléments clés du background soient explicités à mi-roman seulement au lieu du prologue ou de l'introduction : les sphères sont entrées en collision et désormais anges et démons doivent cohabiter avec les humains dans un monde où l'enfer et le paradis sont à portée de tir…
Pour aguicher le client on compare l'auteur à l'écrivain fantasy anglo-saxon le plus connu, à savoir GRR Martin, et à l'écrivain fantasy français le plus connu, à savoir Jean-Philippe Jaworski, du coup on peut plus facilement jouer au jeu des sept erreurs : alors on a un roi alcoolique, successeur d'un roi fou, qui a nommé son vieux pote au poste de Main du Roi, euh pardon Sénéchal, et alors que les armées combattent au loin la capitale se retrouve assiégée… Je pourrais multiplier les similitudes (ah le Mur qui sépare les royaumes humains de l'inconnu ^^), mais au final on se retrouve dans la même situation que Port Réal avant la Bataille de la Néra ! La cité est assiégée certes mais on s'approchera jamais des remparts donc on ne verra jamais la guerre, du coup tout se concentre sur le côté intrigue et complots mais comme les aristocrates ne peuvent concevoir que le traître n'appartienne pas à leurs rangs personnellement j'ai trouvé que cela ne dépassait pas le stade du "Cluedo" : le suspect est-il le Colonel Moutarde, Madame Pervenche, Mademoiselle Rose, le Professeur Violet, le Docteur Orchidée ou Monsieur Olive ? L'arme du crime est-t-elle le chandelier, la barre de fer, la clé anglaise, le revolver, le poignard ou la corde ? Pour ne rien gâcher, j'ai deviné le principal et seul twist du roman au moment même où il était mis en place…

Le problème vient peut-être que j'ai déjà lu tout ça, en en mieux, dans "Havrefer" (cycle bashé pour ne pas dire vilipendé par Gillossen d'Elbakin.net) : on est ici dans le game of thrones aristocratique plus classique tu meurs, alors que Richard Ford avait balayé tout le spectre social en mêlant intimement épique et tragique… Ce que j'écris pourrait laisser penser à une critique à charge dans le plus pur style de Gillossen de ten.nikable, mais non en fait : on finit pas se faire au style qui mêle français ancien et français moderne, les unités de lieu, de temps et d'action sont maîtrisées, la narration à la 1ère personne est plutôt fluide, les dialogues sont assez réussis, le background à la HOMM possède un fort potentiel, il n'y a certes que deux scènes d'action mais elles envoient sacrément du bois, les thématiques du fanatisme religieux, de la lutte des classes et de l'impérialisme à marche forcée sont intéressants (et si l'union fait la force, la fin justifie-t-elle tous les moyens pour la réaliser ?), et en fonction de la résolution du whodunit le récit peut prendre des voies ô combien passionnantes… Je suis d'autant plus curieux de voir ce que va donner la suite que l'ensemble reste très fluide et que sur le fond comme sur la forme Grégory Da Rosa dégage vraiment un truc : pourvu qu'il ait le temps de bien forger pour devenir un bon forgeron car malgré tout il a pourrait avoir tout d'un grand !
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