"Nous méritons toutes nos rencontres..." a écrit François Mauriac.
Faut-il croire qu' Éric et Christian ont "mérité" leur extraordinaire aventure ?
Rien ne semblait cependant destiner le jeune prince des neiges et le fils du chirurgien parisien à se rencontrer. Rien - si ce n'est ce bracelet qu' Éric porte au bras, signe d'un terrible secret et rappel d'une mission dramatique.
Éric devra choisir : entre le devoir et l'amitié, aucun compromis n'est possible.
(quatrième de couverture du volume paru aux éditions "Safari - Signe de piste" en 1971)
- Zut ! lâcha Christian, ça commence mal...
Dans sa précipitation à regagner les souterrains, il avait oublié de caler l'ouverture de la Salle des Gardes, et le pan de mur s'était refermé sur lui.
- Bah ! continua-t-il, ce n'est pas terrible, ça doit certainement fonctionner de l'intérieur...
Il jouait de bonheur : ses mains expertes rencontrèrent le mécanisme, et le bloc tourna. Rassuré, il le laissa pivoter à nouveau, et refit le chemin parcouru vingt-quatre heures auparavant.
Il a souri de son même sourire très doux, et leur a dit : "À bientôt !". Ses yeux verts faisaient resplendir les boucles de ses cheveux d'or.
L'heure est arrivée. Devant l'avion, ils ont uni leurs mains pour le Chant des Adieux. Il n'a pas fait un geste, pas versé une larme. Mais il n'a pas dormi de la nuit...
Qu'on ne touche pas à mon sac, avait dit Christian, je le déferai moi-même.
Lorsqu'il l'eut vidé sur son lit, il trouva un petit paquet qu'il était sûr de ne pas y avoir mis. Étonné, il l'ouvrit. Trous morceaux de métal qu'il reconnut aussitôt, s'en echappèrent : le bracelet de vermeil !...
C'était le dernier cadeau d'Éric. D'Éric qu'il allait revoir avant l'hiver.
Mais il ne le savait pas. Et son cœur se serra, en songeant que son frère était loin.
Nous méritons toutes nos rencontres.