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Critique de Ledraveur


« J'écris ce livre comme si je tenais une conversation avec un ami imaginaire, intelligent, curieux et cultivé, ne sachant pas grand-chose des neurosciences, mais ayant une grande expérience de la vie. Nous avons fait un marché : la conversation doit bénéficier à tous deux. Mon ami apprendra un certain nombre de notions concernant le cerveau et ces mystérieux phénomènes mentaux, et de mon côté j'apprendrai à envisager les choses de façon nouvelle, tandis que je m'efforcerai d'expliquer mes conceptions au sujet du corps, du cerveau et du psychisme. Nous avons convenu qu'il ne faudra pas transformer la conversation en une ennuyeuse leçon ; ne pas donner place à de violents désaccords ; et ne pas essayer d'aborder trop de sujets. Je parlerai des faits établis, des faits sur lesquels le consensus ne règne pas, et j'évoquerai des hypothèses, même lorsque je ne pourrai produire que de simples présomptions pour les soutenir. Je ferai état des recherches en cours, de plusieurs projets de recherche juste lancés, et de travaux qui ne commenceront que bien après la fin de notre dialogue. Il a été aussi admis que, comme pour toute conversation, il y aura des à-côtés et des digressions, de même que des passages qui ne seront pas clairs du premier coup et qui pourront bénéficier d'une deuxième évocation. C'est pourquoi vous me verrez, dans ce livre, revenir de loin en loin à certains sujets, abordés selon différents angles.
D'emblée, j'ai fait part à mon ami de mes conceptions sur les limites de la science : je suis tout à fait sceptique devant les prétentions de la science à l'objectivité et à la vérité. Il m'est certes pénible de voir que les résultats scientifiques, surtout en neurobiologie, ne sont rien d'autre que des approximations provisoires, que l'on peut trouver bonnes pendant un moment, mais seulement jusqu'à ce qu'elles soient écartées pour laisser place à de meilleures interprétations. » (p. 16)
António Rosa Damásio
— le cadre du sujet est donc clairement posé, nous partons pour une exploration “cartographique” de ce qui compose notre Humanité dans cet ouvrage.
La lecture parfois quelque peu ardue doit être soutenue, surtout dans la première partie des trois qui constituent ce livre, pour un néophyte en neuroscience comme je le suis, mais toutefois “praticien averti” dans le domaine des jeux émotionnels et de leurs gravitations de l'identitaire. En outre, l'ensemble de l'écriture est toujours convivial et agréable.
Dans la seconde partie de cet ouvrage absolument remarquable en bien des points, A. R. Damásio aborde avec pertinence le sujet très délicat de ce que l'on pourrait qualifier dans un distinguo très structuré, de ce que l'on peut entendre par la notion de “je” qui est à ne pas assimiler à l'idée d'un “moi” étriqué, crispé, désigné clairement par le terme “d'infâme homoncule”.
Dans la troisième partie est étayée « l'hypothèse des marqueurs somatiques » dans le “raisonnement et la prise de décision” ; citant Blaise Pascal : « Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. ».
Est développé en digression un éloge sur “l'altruisme” et “une marge de liberté” au-delà du conventionnel qui nous ont ravi dans le sens où nous sommes une espèce capable d'avoir de l'audace à ce sujet !
En conclusion, et à l'inverse du célèbre « Cogito, ergo sum », il s'agit bien plutôt de : « je suis*, donc je pense » … et ce processus est éminemment complexe chez l'être humain !
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* et ce “je suis”, très très ancien dans ses origines, s'enracine dans une perspective organique : L.U.C.A. acronyme de Last Universal Common Ancestor. Ce « Buisson-sphérique » recense l'entièreté du vivant sur la Terre  !
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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