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2 ème opus de Mr Antonio Damasio, dans lequel les éléments qui m'avaient conquise dans le 1er ("Spinoza avait raison" : il s'agit véritablement d'un essai scientifique, précis, argumenté, basé sur des expériences tangibles, des résultats d'études reconnus, le tout rédigé avec une volonté de vulgarisation qui permet à, non un novice total du domaine, mais quelqu'un qui s'y intéresse, sans être dans le milieu médical, de suivre relativement facilement ses problématiques, argumentaires et conclusions.
Mr Damasio aborde ici (notamment) la question de la prise de décision, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser à première vue, nécessite une part d'émotionnel pour être efficace. Sujet absolument passionnant !
Enfin, et c'est un point rare dans ce type d'ouvrages scientifiques, j'apprécie tout particulièrement l'aspact pragmatique et humain de l'auteur. Il ne s'envole pas dans les hautes sphères de la pensées abstraites, ou de la biologie pure, mais garde toujours à l'esprit les conséquences des pathologies sur le ressenti et le vécu du patient, cherchant toujours par ses études à améliorer la vie sociale et personnelle des gens.
Bon, et bien il ne me reste qu'à découvrir "L'Ordre étrange des choses" maintenant !
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Dans L'Erreur de Descartes, Antonio Damasio montre comment le centre de l'émotion nous est indispensable pour prendre des décisions rationnelles. le cas bien connu de Phineas Gage, ouvrier dont le crâne avait été traversé par une barre à mine et qui, bien qu'intellectuellement normal, était devenu incapable de se comporter de manière cohérente est resté célèbre. Au fond, ce que montre Damasio, c'est qu'une part de subjectivité est indispensable à un comportement efficace.

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Quel récit passionnant que celui fait par Damasio, sous la forme d'une simple conversation entre amis, sans aucune supériorité scientifique, sans jargon superflu, écrit tout en subtilité, rempli d'humour... le lecteur suit avec délectation l'enquête menée par Damasio pour étayer sa théorie naissante, à partir du cas de Gage, sur les corrélations entre raison et émotions. Alternant comptes-rendus de tests psychologiques effectués sur divers patients, atteints de troubles plus ou moins sévères, hypothèses de travail, explications détaillées sur les mécanismes complexes du cerveau, ou encore anecdotes brillantes et sympathiques, ce livre ne lasse jamais, tant il présente de variété. Strictement rigoureux sur un plan scientifique, accumulant les schémas décrivant le fonctionnement du cerveau, le récit livré par Damasio reste toutefois parfaitement accessible à un néophyte, qui n'a guère besoin que de comprendre l'essentiel pour saisir tous les enjeux de l'hypothèse formulée par Damasio. Car c'est bien là que réside le coeur du problème : supposer l'intervention, par divers moyens, des émotions ressenties par le corps, dans le processus de réflexion mené par la raison, vient remettre en question tous les fondements modernes de la science, y compris de la psychiatrie et de la neurobiologie. L'auteur a néanmoins l'honnêteté intellectuelle de reconnaître les limites (et il y en a peu) de sa théorie, tout en misant sur des recherches et des découvertes ultérieures qui viendront étayer son hypothèse. Bien sûr, le titre est volontairement provocateur, car sur les 400 pages du livre, l'auteur ne mentionne Descartes qu'à de rares reprises, mais soyons honnêtes, il s'agit à la fois d'un argument marketing (et qui sonne mieux, somme toute, que "Le cerveau pour les Nuls" ou "Raison et passion : la réconciliation ?") et d'un choix philosophique assumé.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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C'est un livre vraiment très bien écrit et qui m'a beaucoup servit pour mes études. L'auteur s'attaque au cerveau, à comment il fonctionne. Il se pose la question de savoir si nous avons des régions spécialisées pour l'émotion et la prise de décision. Il emploie souvent des termes assez scientifiques mais il réussit à vulgariser assez pour que son livre soit très accessible. Il illustre énormément ses propos ce qui rend la lecture agréable et plus facile. Je le recommande à tous ceux qui s'intéressent à ce sujet !
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Ce livre m'avait été conseillé par mon professeur de philo, au lycée. A ce moment de ma vie, j'aimais ses cours de philosophie, contrairement à ce que la plupart de mes camarades de classes en pensaient. J'attribuais d'ailleurs grandement mon attrait pour cette matière à la qualité du cours, les capacités oratrices et la recherche permanente de la bonne image dont ce professeur faisait preuve pour nous rendre accessibles les théories parfois abstraites qu'il nous enseignait. Malheureusement, à ce moment de ma vie, j'aimais ces cours de philosophie, mais de là à me lancer avec l'assiduité nécessaire dans la lecture d'un ouvrage complet, aussi technique que philosophique, il y avait un pas que je n'avais à l'époque pas su franchir.

Une bonne décennie s'est désormais écoulée depuis ces cours (devrais-je dire, quasiment quinze ans...) et il aura fallu un ou deux confinement et quelques couvres-feu pour susciter en moi un attrait littéraire qui m'a permis d'occuper un temps libre qui devenait d'un coup presque pléthorique. Alors après avoir lu plus de livre en l'espace de six mois que durant toute ma vie ayant précédée cette période, je ressortais l'Erreur de Descartes des mes étagères et décidais de m'y consacrer pleinement. Et grand bien m'en a fait.

Ce livre est un ouvrage tout à fait passionnant et fascinant : Comme je le disais précédemment, il s'agit d'un ouvrage aussi technique que philosophique. Mais c'est aussi un texte pédagogique, sans vulgarisation à outrance et confiant dans la capacité du lecteur à comprendre ce que l'on souhaite lui exposer. Comme mon professeur de terminale, l'auteur illustre d'exemples (réellement vécus ou inventés) toujours parfaitement pertinents et accessibles, des concepts aussi abstraits (les émotions, la prise de décision, la conscience de soi, de notre corps) que relevants d'une science (la neurologie) qui pour les néophytes peut apparaitre tout aussi abstraite.

Cet ouvrage est l'occasion d'en apprendre plus sur soi, nous, le cerveau, notre corps et de considérer autrement la dualité du corps et de l'esprit traditionnellement admise. Je ne sais pas dans quelle mesure l'Erreur de Descartes (ou l'ensemble des travaux de l'auteur) a permis de poser les bases à de nouvelles recherches, ni dans quelle mesures ses observations ont permis de faire évoluer collectivement notre vision du moi, de nos émotions ou de notre santé. Mais une chose est sûre : étant donné l'attrait généralisé actuellement pour les médecines douces, alternatives ou autres concepts d'éducations, il est certain qu'Antonio Damasio a su cerner un phénomène qui, peut-être inconscient en chacun de nous, révélait la nécessité de reconnecter notre corps à notre cerveau ainsi qu'à notre esprit.

Ce livre est nécessaire, et en plus de cela, il est accessible.
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« J'écris ce livre comme si je tenais une conversation avec un ami imaginaire, intelligent, curieux et cultivé, ne sachant pas grand-chose des neurosciences, mais ayant une grande expérience de la vie. Nous avons fait un marché : la conversation doit bénéficier à tous deux. Mon ami apprendra un certain nombre de notions concernant le cerveau et ces mystérieux phénomènes mentaux, et de mon côté j'apprendrai à envisager les choses de façon nouvelle, tandis que je m'efforcerai d'expliquer mes conceptions au sujet du corps, du cerveau et du psychisme. Nous avons convenu qu'il ne faudra pas transformer la conversation en une ennuyeuse leçon ; ne pas donner place à de violents désaccords ; et ne pas essayer d'aborder trop de sujets. Je parlerai des faits établis, des faits sur lesquels le consensus ne règne pas, et j'évoquerai des hypothèses, même lorsque je ne pourrai produire que de simples présomptions pour les soutenir. Je ferai état des recherches en cours, de plusieurs projets de recherche juste lancés, et de travaux qui ne commenceront que bien après la fin de notre dialogue. Il a été aussi admis que, comme pour toute conversation, il y aura des à-côtés et des digressions, de même que des passages qui ne seront pas clairs du premier coup et qui pourront bénéficier d'une deuxième évocation. C'est pourquoi vous me verrez, dans ce livre, revenir de loin en loin à certains sujets, abordés selon différents angles.
D'emblée, j'ai fait part à mon ami de mes conceptions sur les limites de la science : je suis tout à fait sceptique devant les prétentions de la science à l'objectivité et à la vérité. Il m'est certes pénible de voir que les résultats scientifiques, surtout en neurobiologie, ne sont rien d'autre que des approximations provisoires, que l'on peut trouver bonnes pendant un moment, mais seulement jusqu'à ce qu'elles soient écartées pour laisser place à de meilleures interprétations. » (p. 16)
António Rosa Damásio
— le cadre du sujet est donc clairement posé, nous partons pour une exploration “cartographique” de ce qui compose notre Humanité dans cet ouvrage.
La lecture parfois quelque peu ardue doit être soutenue, surtout dans la première partie des trois qui constituent ce livre, pour un néophyte en neuroscience comme je le suis, mais toutefois “praticien averti” dans le domaine des jeux émotionnels et de leurs gravitations de l'identitaire. En outre, l'ensemble de l'écriture est toujours convivial et agréable.
Dans la seconde partie de cet ouvrage absolument remarquable en bien des points, A. R. Damásio aborde avec pertinence le sujet très délicat de ce que l'on pourrait qualifier dans un distinguo très structuré, de ce que l'on peut entendre par la notion de “je” qui est à ne pas assimiler à l'idée d'un “moi” étriqué, crispé, désigné clairement par le terme “d'infâme homoncule”.
Dans la troisième partie est étayée « l'hypothèse des marqueurs somatiques » dans le “raisonnement et la prise de décision” ; citant Blaise Pascal : « Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. ».
Est développé en digression un éloge sur “l'altruisme” et “une marge de liberté” au-delà du conventionnel qui nous ont ravi dans le sens où nous sommes une espèce capable d'avoir de l'audace à ce sujet !
En conclusion, et à l'inverse du célèbre « Cogito, ergo sum », il s'agit bien plutôt de : « je suis*, donc je pense » … et ce processus est éminemment complexe chez l'être humain !
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* et ce “je suis”, très très ancien dans ses origines, s'enracine dans une perspective organique : L.U.C.A. acronyme de Last Universal Common Ancestor. Ce « Buisson-sphérique » recense l'entièreté du vivant sur la Terre  !
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à cette profond eanalyse du cerveau humain et de son fonctionnement; les exemples cités sont très pertinents et nous permettent de bien comprendre en même temps que cette aventure est fascinante : l'histoire de Gage par exemple fait peur mais j'ai beaucoup aimé en prendre connaissance surtout qu'elle entraîne toute s els recherches ultérieures.
un livre pas toujours très facile à lire cependant, très scientifique malgré sa volonté de vulgarisation mais ça vaut le coup de s'accrocher.
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C'était le début des neurosciences. On découvrait l'intelligence émotionnelle, le développement personnel, c'était aussi l'époque de l'essor de la programmation neuro linguistique.
Damasio observait comment certaines lésions du cerveau altéraient le comportement et le caractère des patients.

Il commençait à expliquer le rôle des émotions dans la prise des décisions, la conduite et la réussite d'une vie.
En particulier, le concept d'alexithymie. Maladie, ou plutôt faiblesse concernant plus les hommes que les femmes et qui consiste à avoir du mal à verbaliser ses émotions.
Je me souviens que ce livre, et la découverte de ces concepts a été d'une grande aide dans mon propre développement personnel.
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excellente théorie matérialiste de la conscience
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Un excellent résumé de l'ouvrage ainsi que des conseils de prochaine lecture se trouvent à l'adresse https://www.dygest.co/antonio-r.-damasio/l'erreur-de-descartes
Je me permets d'ajouter à ce résumé :
Point 3 § 4 : Les images reconstituées sont moins précises que celles directement perçues, mais suffisantes pour évoquer le souvenir.
Point 3 § 5 : Les représentations acquises (propres aux organismes complexes) sont intéressantes car elles permettent de nuancer la réponse à une sollicitation de l'environnement. (Par exemple une réaction de peur engendre de façon innée la fuite que l'on peut changer en éviction ou exploitation d'un point faible de l'objet menaçant). Elles permettent également de nuancer des émotions : la joie peut être nuancée en euphorie, extase --, la tristesse en mélancolie, désenchantement, désespoir ---.
Point 5§4 : Damasio parle également du caractère subjectif de la réaction face à un objet car elle est fondée sur les représentations (innées et acquises) de l'objet dans les cortex sensoriels fondamentaux, les représentations innées de l'état du corps (perception d'arrière plan et émotions) dans les cortex sensoriels fondamentaux et la représentation d'une zone de convergence communiquant de manière bidirectionnelle avec les 2 autres et concentrant l'attention sur certaines représentations de l'objet à une vitesse dépendant du mode et de l'efficacité des processus cognitifs. Ces derniers dépendent de représentations situées dans le tronc cérébral et la base de télencéphale qui émettent des neurotransmetteurs changeant la vitesse de production, d'examen, de rejet ou d'acceptation des images. Ainsi à la joie correspond une rapidité de succession des images et d'associations d'idées.
Point 6§3 : Ces patients sont capables de fournir des scenarios de décisions en donnant tous les détails de leurs avantages ou inconvénients, mais sont incapables de choisir.
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